NSS FRANCE
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09/08/05

Edito d'Août 2005.

Désormais sous forme d'éditos et d'articles, la forme de la lettre, que nous faisions paraitre, devrait évoluer ces prochaines semaines. Ainsi vous pouvez commencer à retrouver l'édito du mois d'Août 2005 au niveau de la partie réservée à la lettre (onglets en haut).

L'édito d'Août 2005 est rédigé par Nicolas Turcat, Président de la NSS France à propos de la politique spatiale européenne et concerne plus particulièrement : Jacques Serris, le rapport Mailhot et Michel, les propos de François Auque (DG d'EADS ST) lors de la conférence ''Vers une nouvelle Europe spatiale'' de la Fondation Robert Schuman, Le Conseil Européen de l'Espace du mois de Juin 2005, le 29 mai et l'Europe, ainsi que nos propositions concernant les priorités du programme spatial européen.

Pour lire cet édito : ici

 
     
09/08/05

Atterrisage réussi !!!

L'orbiteur de STS 114 vient de se poser sur la base d'Edwards en Californie à 14h12 (Heure Fr). Une très belle mission pleine de rebondissements et qui se termine bien. Bravo à la NASA et à l'équipage.

14h12, STS vient de se poser sur la piste.

Plus de nouvelles ? Nasa Web site ! ICI

 
     
06/08/05

Alors que le retour est prévu pour lundi 8 Aout, et après maintes problèmes, voici sûrement la plus belle des images prises lors de ce vol. Voici donc Discovery STS 114 en approche sur l'ISS :

 
     
29/07/05

Discovery /STS 114 a été lançée cette semaine. La NSS France tient à saluer la NASA pour le retour en vol de la navette spatiale ainsi que le début des nouvelles ambitions de ce pays. Nous tenons aussi à signaler la présence à bord de la navette du module multi-usage logistique (MPLM) Raffalleo de l'agence spatiale italienne (contribution de l'ISA pour la NASA). Bravo !

Pour plus de détails sur la mission STS 114 : le site NASA consacré au sujet : ici

 

 
     
18/07/05

L'Allemagne rejoint le programme d'exploration Aurora !

Alors que l’Allemagne avait une position assez tranchée à travers les propos tenus par le personnel de la DLR contre le programme Aurora (cf. La conférence de Washington en juin 2004), voila que les autorités allemandes autorisent les scientifiques et les industriels de son pays à travailler pour le programme d’exploration spatiale de l’ESA (en phase préparatoire) ! Mais qu’en est-il de la position réelle de la DLR sur le sujet ainsi que son niveau d’engagement (alors que son site Internet semble indiqué que la DLR soit partie prenante du programme) ? Y aura-t-il une participation financière de l’Etat allemand dans le programme ? S’agit-il d’une simple autorisation, sans engagements, comme le laisse sous-entendre le communiqué de presse ? Toujours est-il que nous attendons des réponses concrètes d’ici la conférence interministérielle de l'ESA à Berlin en décembre 2005, ainsi que des engagements sur la prochaine phase du programme ! Voici donc, un pas de plus qui nécessite maintenant des concrétisations budgétaires.

Voici le communiqué de presse ESA en anglais : ici

Germany joins the Aurora Exploration Programme

18 July 2005
Germany joined the Preparatory Phase of the European Space Exploration Programme Aurora. It thus becomes the twelfth country participating in the programme (*), which allows scientists and industrial companies from Germany to participate in the Aurora Programme.

This decision has been warmly welcomed by ESA and unanimously endorsed by the eleven other Aurora Participating States at the 18th Aurora Board of Participants meeting held in Paris on 12 July 2005.

“After the recent decisions of France, Switzerland and Canada to increase their contributions, this decision further strengthens the Aurora Programme and creates a positive momentum for the upcoming decisions at ministerial level”, said Daniel Sacotte, ESA’s Director of Human Spaceflight, Microgravity and Exploration. “With researchers from other countries currently not yet participating in Aurora, such as Denmark, Finland and Norway having also shown interest to take part in ExoMars related scientific teams, there are good chances that the number of ESA member states finally joining Aurora will increase even further”.

The Preparatory Phase of the European Space Exploration Programme Aurora started in 2001. It aims at defining a European framework for the exploration of Moon and Mars and to prepare a robust and sustainable European Space Exploration Programme. The ExoMars mission, scheduled to be launched in 2011, features a Mars lander and a rover that will carry out exobiology and geophysical analysis of the Martian environment. The mission is being defined and designed during the Preparatory Phase along with the preparation of the European contribution to a possible international Mars sample return mission and other studies and technology developments to prepare for further exploration missions of the Solar system.

A proposal for the next phase of the European Space Exploration Programme will be submitted for decision by ESA member states at the upcoming ESA Council at Ministerial level in December in Berlin and will feature the ExoMars mission as a major programme element.

(*) Austria, Belgium, Canada, France, Germany, Italy, the Netherlands, Portugal, Spain, Sweden, Switzerland and the United Kingdom

Sur le sujet : site Internet de l'Association Planète Mars : ici
Site de la DLR sur le sujet : ici

 
     
15/07/05

Pour un CEV ‘’poids plume’’

Sur le site Internet de l’Association Planète Mars est paru un article traduit de Robert Zubrin sur les directions à prendre pour le futur CEV américain. Cet excellent papier du président US de la Mars Society montre à quel point il faut faire avec les ressources qu’une entité politique possède. Selon lui, les USA doivent faire le CEV avec le matériel existant (Shuttle), amoindrir les coûts pour pouvoir développer d’autres systèmes spatiaux comme un HLV, et développer à 80% un véhicule light pour Janvier 2009 (CEV ''poids plume''). Des choix judicieux doivent être faits – un peu comme en Europe à cette heure-ci (cf. l’édito du mois d’Août à paraître). Les visées politiques situées à la fin de l’article sont aussi très intéressantes et nous montre à quel point l’Homme dans l’espace peut être un défi hautement politique et être rentable pour l’Economie d’un pays. C'est un article intelligent et très judicieux que nous vous recommandons de lire sur le site de Planète Mars : ici pour l'article.

CEV by Boeing (2004)

 
     
07/07/05

Chèr(e)s ami(e)s,

C'est avec tristesse que nous apprenons qu'un membre actif de la NSS France, Georges Ballini nous a quitté en ce début de mois de juillet 2005. Georges avait participé avec vigueur et enthousiasme au développement de notre association. Ses poèmes, ses pièces de théâtre ou ses livres ont participé, eux aussi à leur mesure à l’idée du développement des activités humaines dans l’espace. Georges a contribué grandement à faire connaître sa passion pour l’espace, y compris à la CASAF ; sa force de récit et son regard nous manqueront cruellement. L’espace n’est pas seulement l’affaire des ingénieurs ou scientifiques, c’est aussi une question d’Art et de vision plus onirique. Nous remercions Georges pour toute son œuvre et exprimons nos sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

Nicolas Turcat
Président de la NSS France

PS : Vous pouvez retrouver les textes de Georges Ballini sur le site de la nssfrance (lettres n°7 et 8)

 
     
08/06/05

La NSS France sera présente lors du Salon du Bourget 2005 !

Avec l’aide primordiale de la Commission Astronautique de l’Aéro-club de France (CASAF), notre association aura des panneaux et des affiches sur le Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Salon du Bourget. La CASAF sera présente lors de ce salon 2005, si maigre en présence spatiale (L’ESA, le CNES ou la NASA n’auront pas ou peu de stands), tout au long de la semaine professionnelle mais aussi le Week-end grand public dans le Hall de l’espace du Musée de l’Air et de l’Espace. Planètes Sciences, Planète Mars, NSS France, et l’U3P seront présents pour vous faire découvrir d’autres aspects de la politique spatiale européenne.

La CASAF et sous l’impulsion des associations la composant organiseront le 19 juin au matin un événement unique en rassemblant des enfants en difficultés et des spécialistes de l’Europe spatiale. Philippe Willekens (Président de la CASAF et à l’ESA/ESTEC) et Jean-François Clervoy, astronaute européen seront présents pour animer cette matinée qui mettra en perspective le destin de l’Europe dans l’Espace. Intitulée ‘’RÊVES D’ENFANTS DANS L’ESPACE’’, la matinée du 19 juin tachera d’expliquer la developpement des activités spatiales, du rêve commun du vol spatial à l’espace utile pour tous. Les associations qui seront en charge des enfants sont les suivantes : A chacun son Everest (du Docteur Christine Janin), Enfants de la Terre (de Marie-Claire et Yannick Noah), les P’tits Cracks, Planète Sciences et Jonathan Club.

Donc rendez-vous à tous le 19 juin 2005 au matin à 10 heures précises dans la salle de conférence (attention au trafic routier et au parking !). Sinon, vous pouvez toujours nous retrouver au sein du Musée dans le Hall de l’Espace (grotte des associations, à coté de la fusée Diamant) toute la semaine professionnelle, ainsi que les journées grands publics !

Nos panneaux dans le Hall de l'Espace au sein du Musée de l'Air et de l'Espace pendant la semaine du Salon du Bourget 2005.

Pour d’ultimes détails, nous vous renvoyons au Dossier de Presse de l’événement : ici

 
     
25/05/05

OUI Vs. NON : Le referendum du 29 Mai sur le Traité Constitutionnel Européen touche aussi le secteur spatial. Afin de vous faire une idée sur le sujet, deux membres de l'association ont désiré vous faire partager leurs opinions. Ceci ne reflète que leurs avis propres et nous publions leurs papiers du fait de l’importance du débat que cela a soulèvé ces temps-ci. Nous avons longuement parlé d’Europe spatiale, il est temps d’aller voter en connaissance de cause le 29 Mai.

TEXTE DU OUI : ''JE VOTE ‘’OUI’’ POUR LE MONDE DE DEMAIN'' - Nicolas Turcat

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TEXTE DU NON : ''NON MERCI !'' - A. T.

 
     
JE VOTE ‘’OUI’’ POUR LE MONDE DE DEMAIN.


Ce n’est pas ici en tant que Président de la NSS France, que je m’exprimerai mais plutôt comme un simple étudiant de 25 ans, optimiste, déterminé, innovant et libéré de toute idéologie. Concernant le débat européen en jeu depuis plusieurs semaines, j’ai souhaité apporter ma contribution afin de mieux faire comprendre les enjeux politiques en amont du simple secteur spatial habité. Si un grand programme spatial habité européen est essentiel dans la compréhension d’une Europe visionnaire, il ne faut pas restreindre le grand débat politique de notre continent à notre simple ambition. Je voterai oui le 29 mai à la question posée par mon gouvernement et voici les raisons qui me poussent à faire ce geste politique.


D’un point de vue historique, l’Europe qui nous est proposée aujourd’hui est une véritable exception. Pour avoir étudier l’histoire européenne et plus particulièrement l’histoire des idées politiques européennes, la ligne de l’Histoire continue de se dessiner dans le sens croissant et étagée de la construction européenne. Oui, le traité constitutionnel va dans le sens de la construction européenne depuis un peu moins de 50 ans, il permettra même de faire passer un cap symboliquement politique à l’Europe au cours de la prochaine décade. La paix que nous vivons, parfois indolemment, depuis 1945 nous a permis de bâtir un mode de vie exemplaire et fondée sur un humanisme égalitaire jamais égalé jusqu’à présent. Les blocs mondiaux émergents depuis les années 1990 se font de plus en plus puissants et de plus en plus concurrents entre eux. Il nous faut là aussi répondre en priorité par des actions politiques et stratégiques fortes comme ce projet de constitution peut le faire qui par son extrême complexité nécessaire, sa typicité politique et historique (jamais des peuples ne s’étaient unis de cette façon depuis des siècle et de façon aussi démocratique), et son unicité européenne sont exemplaires.
L’économie mondialisée depuis les années 1860 avec les premiers traités commerciaux nécessaires lors de l’interphase de croissance entre les deux révolutions industrielles, est tout aussi présente, et c’est tant mieux. L’Europe ne peut plus espérer compter sur son économie traditionnelle pour assurer sa pérennité économique. Il faudra innover, investir dans de nouvelles voies, financer, prêter, rentabiliser des techniques que nul autre ne maîtrisera et qui nous libéreront du cercle vicieux de la stagnation économique ou de la décroissance lente dans lesquels nous risquons de nous enfoncer. Oui, l’économie libérale, ici réaffirmée, est maîtresse en Europe occidentale depuis plus d’un siècle et a permis de fonder une bonne part du succès des 30 glorieuses, c’est une fierté. Oui, il faudra modérer, interagir, et surtout réguler cette économie comme cela a déjà été fait et comme cela devra être fait afin de pérenniser un système qui a réussi pour le rendre encore plus performant. Oui, les sacrifices encourus seront terribles, les reconversions seront pléthores et parfois forcés mais le virage devra être anticipé politiquement et seuls des instruments adéquats nous rendrons cette tache plus aisée. Or le traité constitutionnel nous rend cette tâche plus facile que ce soit avec l’affermissement des coopérations renforcées et la possibilité pour certains pays d’aller de l’avant plus vite que d’autres, que ce soit avec la définition vague, et par conséquent versatile, d’une politique spatiale européenne, ou des efforts conséquents qui doivent être faits pour la R&D ou la recherche fondamentale. Ceci ne sont que quelques exemples d’arguments qui me poussent à voter oui, mais aussi une prise de conscience plus globale doit être aussi effectuée d’un point de vue sociétal.
L’identité européenne, réaffirmée dans la partie 1 ou dans la charte des droits fondamentaux, passe forcement par des étapes et une construction lente, imparfaite mais dans un sens croissant. La prise de conscience réelle et concrète d’une identité politique européenne me pousse aussi à dire oui à ce traité constitutionnel pour notre futur. Enfin nous pourrions insister sur la prise de conscience d’une communauté de destins à élaborer. Renoncer à cette constitution, nous fait aussi abandonner cette croyance optimiste et foncièrement humaniste qui est de croire que nous bâtissons pour nous assurer un avenir meilleur. Finalement, voter non, c’est être assez conservateur ou réactionnaire pour s’imaginer entretenir des avantages acquis ou un monde qui n’existe déjà plus : le maintien de compétences déjà dépassées qui s’effiloche tous les jours aux contacts du monde réel. Le vote du oui est fondé sur un socle référent commun qui va de la déclaration des droits fondamentaux aux politiques sectorielles désormais acquises comme outil politique futur. Les tenants progressistes du oui croient fortement en la vertu politique au sens noble du terme. Changer les choses, comme jamais, est possible. Je vote oui, parce que je pense que je pourrai un jour apporter un sens neuf à la construction européenne grâce à l’instrument politique disponible. Ne pas croire en l’art politique consisterai à voter non : une logique si proche du ‘’tous pourris’’ de Boulanger ! Voter non, c’est ainsi assurer la défense d’une société qui implosera bien vite en faisant fi de toute logique politicienne ou pis d’appréhensions politiques pour le futur. Je pense aussi que voter non, c’est avant tout regarder constamment en arrière en se souvenant, avec un tragique délice, d’un monde disparu se reflétant dans les mirages politiciens des ‘’nonistes’’. Politiquement, voter non, c’est aussi désespérer en la capacité à interagir avec ses concitoyens pour ne réussir qu’à s’enfermer dans des valeurs dorénavant vieillottes, démagogiques et fondamentalement chimériques. Il suffit pour cela de voir les différentes composantes politiques du camp du non pour finalement comprendre que les projets politiques proposés (au delà des critiques faites au traité constitutionnel) sont finalement soit rétrogrades, conservateurs, ou irréalistes, voir dangereux.
Il est évident que ce traité constitutionnel est loin d’être parfait et qu’il mérite encore de très nombreuses modifications et améliorations (notamment concernant les régulations économiques et financières) ; le rejeter constituerait à se priver d’une marche supplémentaire vers un étage supérieur en faisant croire qu’un ascenseur existe ! Le projet de Constitution n’est qu’une impulsion positive parmi un flot d’étapes qui nous mènera vers une meilleure Europe. Les tenants progressistes du oui devront, au lendemain du 29 mai, lutter pour que des améliorations soient faites dès l’entrée en vigueur du traité en 2009 – Je m’y engage très fermement.


Politiquement, le point fondamental à comprendre, avec le texte proposé, est son interprétation politique. Alors que toutes les Constitutions sont modérées par leurs applications réelles, les débats actuels interprètent déjà le sens du traité constitutionnel européen : et c’est une bonne chose. Il faudra interpréter politiquement les différents sens du traité ici à voter. Les écologistes y verront une interprétation propre, les pétroliers une autre, les banquiers de la finance internationale ou les tenants du progrès social une autre. Le défi proposé ici sera avant tout politique. C’est aussi un pari politique sur le futur de notre continent auquel il faut se plier et miser gros pour espérer ‘’engranger de gros gains’’. Il faudra imposer politiquement son idée ou la voir obérer à jamais par les affres du pouvoir. A 25 ans je ne peux que croire, en tout optimisme, en la primauté de nos idées et en sa compréhension par le monde intelligible. Le socle intermédiaire proposé par ce projet de Constitution Européenne devra être interprété, déformé, et traduit en la manière la plus politique possible. Loin d’être un simple constat (‘’Est-ce que cette constitution me convient ?’’), la question posée ce 29 mai est surtout une interaction virulente avec le monde politique.
Alors qu’à l’article 254 du titre 3, il est réaffirmé au paragraphe 1 qu’ ’’Afin de favoriser le progrès scientifique et technique, la compétitivité industrielle et la mise en œuvre de ses politiques, L’Union élabore une politique spatiale européenne. A cette fin, elle peut promouvoir des initiatives communes, soutenir la recherche et le développement technologique et coordonner les efforts nécessaires pour l’exploration et l’utilisation de l’espace’’, l’interprétation politique de ce paragraphe est très vaste ! Il nous permet autant de ne faire qu’une politique scientifique réduite à des missions robotiques ou bien nous lancer dans de la R&D sérieuse au profit de l’industrie européenne dans un but d’exploration et d’utilisation de l’espace ! Le paragraphe 2 de ce même article 254 voit l’émergence d’un ‘’programme spatial européen’’ réaffirmée noir sur blanc – et c’est une première ! Rappelons que l’ESA n’est qu’une agence intergouvernementale, disposant de modalités européennes multilatérales mais sans primauté sur quoi que ce soit – un socle politique plus fort lui est désormais requis. Le paragraphe 3 de l’article 254 fait aussi de l’ESA l’agence exécutrice de ce programme spatial européenne. Et c’est tant mieux, puisque les compétences de demain sont à ce niveau. Ici donc encore, tout ou presque est faisable mais nous donne, à la différence désormais, un socle politique intermédiaire pour pousser le débat encore plus loin et faire progresser les politiques européennes dans le sens que l’on voudra. Il ne tiendra qu’à nous de rendre possible ces potentiels d’activités si fondamentaux pour l’Europe et que cette politique spatiale habitée autonome devienne un jour réalité. Finalement ce socle référent pour l’Europe politique nous ramène à nous poser une question fondamentale pour l’avenir de notre continent : Quelles ambitions avons-nous de l’Europe du XXIème siècle ? La force du traité repose sur la partialité et la totalité de sa réponse : tout ou presque ! Il ne tient qu’à nous de faire quelque chose de ce traité. Il ne tient qu’à moi de m’engager pour une ‘’Europe puissance’’, pour une idée qui dépasse nos ambitions les plus folles. Si on peut reprocher au traité de ne pas aller assez loin dans les réformes politiques de l’Union (ce que je pense), on ne peut pas lui reprocher d’être une étape fondamentale pour avancer sur une route commune où de nombreuses améliorations seront à examiner. C’est justement la force politique de ce traité : une nouvelle base de travail.


Les améliorations aux bénéfices des 25 pays seront à apporter à ce traité. Personne ne le nie. Mais la compréhension de cette Constitution comme fondement nécessaire à d’ultérieures étapes est aussi très importante. Me concernant, nous pourrions réfléchir à des améliorations de l’article 254, mais la version actuelle ne suffit-il elle pas aux 14 membres de l’ESA ? Il ne tient qu’à nous de changer les choses dans les prochaines années, pour proposer un vrai programme spatial ambitieux pour l’Europe. Bien sûr, l’économie sociale, ou la soumission abusive à la BCE devront évoluer politiquement dans le bon sens pour pouvoir fournir à l’Europe des 25 des capacités encore plus efficaces de s’insérer dans le grand défi de l’Economie mondiale. Il n’y a pas de main invisible qui nous poussera dans tel ou tel sens, il n’y aura que nos idées, notre volonté, notre courage politique et notre vision en l’avenir en progrès qui nous permettront d’élever l’Europe vers de nouveaux défis. Au delà d’un simple jeu de questions-réponses (Est-ce que ceci fait avancer cela ?), on croit ou pas en l’art politique ! On croit ou pas en l’Europe de demain. L’Europe n’est pas à l’image de la France et ne le sera peut-être jamais. Projeter le débat franco-français sur un débat qui nous dépasse de 390 millions de personnes est une tendance nihiliste. Néanmoins s’insérer dans cette Europe à 25, puis faire comprendre qu’un projet d’inspiration française peut être viable, constitue un défi plus fort que de rejeter un texte pour se retrouver sur un strapontin pendant X nouvelles années. La France se plaint déjà de ne pas entendre assez sa voix ? Il ne tient qu’à nous de changer cette donne et grâce à ce traité nous pourrions démontrer par une impulsion neuve que la France peut toujours être le fer de lance de l’Europe moderne et progressiste. A nous de proposer des projets innovants et suffisamment ambitieux pour l’Europe et de les faire avancer concrètement aux bénéfices des 25. Parce que je crois en ce changement possible, et que le débat sociétal d’aujourd’hui n‘a jamais été aussi exacerbé, je voterai oui afin de faire entrer l’Europe dans une logique d’avancées systémiques et idéologiques. Au delà des raisons que j’ai pu avancer ici, je vote oui aussi pour des raisons mécaniques. Je crois que ce traité nous poussera à nous dépasser et qu’il nous force (plus que le vote négationniste) à croire en un changement, dans la droite ligne historique de la construction européenne.
Etape par étape, notre continent s’est pacifié puis construit économiquement pour devenir une référence politique pour l’avenir. L’Union de notre continent est une réussite et parachève des siècles de relations internationales parfois houleuses, c’est un exemple à suivre pour le monde entier, c’est aussi un symbole pour toutes les autres puissances. Je suis européen, plus qu’avant et moins que demain et fière de l’être. L’Europe spatiale a besoin, nous l’avons suffisamment répété, de soutien politique fort et novateur : cela pourra désormais être fait. Même si la France d’en bas affronte, sans aucun doute, la France d’en haut ; les deux partis ont tant à s’apporter que nier une étape supplémentaire de la construction européenne au profit de … rien … est strictement apolitique et nihiliste. La connaissance, l’espoir politique, le progrès social opposent désormais les tenants du oui à ceux du non. C’est donc bien un choix de Société qui se profile au delà du 29 mai comme jamais. Laissons les tenants du Non se conforter entre Déroulède, Boulanger, les ligues, le grand soir, Marx ou des mouvements crypto révolutionnaires : tous ceux là n’appartiennent qu’au passé ! Le Monde des anciens contre celui de la génération des nouveaux : ‘’le monde de demain’’. Je suis un nouveau. Définitivement. Table rase du passé !
A nous de construire l’Europe que l’on désire et à laquelle nous adhérons. Assurément, tout repose sur nos épaules. Je ne me sens pas plus représenté par un parti politique que par un autre, j’assume ce fait et construis l’Europe à mon image : libre de tout corset politicard et rempli d’ambitions. Je suis aussi très conscient de l’urgence sociale réelle et profonde qui peut traverser notre pays, mais le rôle des décisionnaires n’est ni d’être démagogique ni de proposer des schémas politiques complètement mythiques. Ceux qui voudront se battre pour une Europe forte du progrès social, technique, économique et stratégique, rejoindront nos rangs pour croire en l’avenir et parier sur un véritable espoir. Avancer, est mon maître mot. L’art Politique reprend ses droits dans ce projet de Constitution qui emplit notre siècle de défis encore plus haut.

J’aime l’Europe comme jamais, je vote oui.

Comme disaient les autres : ‘’Tout n’est pas si facile’’ … ‘’Le Monde de demain quoi qu’il advienne nous appartient, la puissance est dans nos mains…’’

Oui, le 29 mai.

Nicolas Turcat
Accessoirement, Président de la National Space Society France et étudiant à La Sorbonne et bientôt à Sciences Po Paris.
(Je m’exprime ici en mon nom propre et en aucun cas en celui de l’association)

 
     

Non merci !


Au fil de ces lettres, je me suis fait l’avocat de l’idée d’une civilisation s’étendant progressivement et méthodiquement dans l’espace. Un ensemble de réflexions conduites dans les domaines historiques, philosophiques, politiques, économiques et scientifiques montre que cette hypothèse est la seule solution humaine, viable à long-terme, capable d’assurer un avenir décent à tous. En effet, pour atteindre efficacement cet objectif, il serait nécessaire de générer du Progrès, de la Science, de la Technique, du Travail et de l’Education à très hautes doses, ce processus ouvrirait massivemment de nouvelles sphères d’activités tout créant des potentiels économiques multiples, actuellemment insoupçonnés. Les envies, les espoirs de concevoir ce qui n’existe pas encore, aiguillonés par l’imaginaire, épaulés par les sciences et les techniques relevèrent de nombreux défis que les humains se jetèrent ou rencontrèrent. Ce mécanisme d’évolution fut démontré plusieurs fois dans l’histoire. La dernière tentative en date fut celle lancée par John F.Kennedy stimulé par le dynamisme soviétique, avec le programme Apollo, elle avorta après la mort du président en raison d’autres choix pris par ses successeurs. Actuellement, je pense que cette « Nouvelle Frontière » consciemment ou inconsciemment manque cruellement à l’ensemble des populations.
Alors, à l’échelon européen, cette Constitution apportera-t-elle quelque chose dans le sens préconisé ? Hélas je reste circonspect ! Le drame étant que l’énorme « usine à gaz » conçue à Bruxelles n’est pilotée que par un logiciel néo-libéral, monétariste, teinté de conservatisme et limite anti-progrès. Et l’on aboutit, pour reprendre une expression de monsieur Maurice Allais (Cf.1), à la « chienlit laisser-fairiste » qui dans son aveuglement doctrinal, ne s’intéresse qu’à l’innovation de pacotille. Pourtant les Hommes Politiques devraient savoir que le véritable progrès, celui qui ouvre les nouvelles sphères, a besoin d’investissements protégés, longs, puissants et nécessite de croire en autre chose qu’aux profits rapides et immédiats ; l’esprit de celle proposée aux voix marginalise complétement cette bonne approche économique par une conception étriquée du « Marché ». J’ajoute que cette machine fonctionne elle-même dans une mondialisation d’essence néo-libérale et libre-échangiste. Enfin, une approche rétrograde des problèmes environnementaux, créés non par l’Homme en soi, mais par une utilisation abusive de technologies dépassées et polluantes, se révèle incapable de trouver la moindre solution à ces questions. Si tout cela convient parfaitement au « Business » et à certaine forme de gestion des affaires courantes, il demeure impossible avec un tel « Mouvement brownien » de financer, de créer le moindre potentiel d’activités nouveau à long-terme.

• Réduire l’Economie à une application étriquée du « Marché » et affirmer, sans aucun fondement, que cette dernière, possède toutes les qualités et est à l’origine de tout ce qui est bien.

• Asséner que l’exemple britannique de société de service est l’avenir, ou que les délocalisations d’emplois sur la fabrication ou l’exploitation de produits classiques, faites pour trouver une main d’œuvre à moindre coût, sont créatives d’emplois.

• Parler d’Europe sociale, ou de maintien d’un service public, alors que le courant de pensée dominant, aux leviers de commandes des grands organismes internationaux ou européens, souhaite ardemment, à coup de directives ou de traités, tuer ces archaïsmes d’un autre temps.

• Faire croire que le soutien à des applications sur des points ponctuels, bien qu’utiles et nécessaires, et évidemment soumis à la concurrence, comme la biophotonique, l’imagerie moléculaire à très hauts champs, les moteurs de recherche multimédia, ou les réseaux de communications du futur constituent « 4 grands projets pour chercheurs et industriels ».

• Dépenser 400 millions d’euros pour faire taire ou acheter les citoyens avant un référendum ; (cette somme estimée dans un article du journal Le Monde début Mai correspond à celle qui serait allouée par an, par la Commission, à la part espace du budget de la Recherche !).

• Disserter comme madame l’ex-spationaute Claudie Haigneré (Cf.2), ministre et reconvertie dans le « politiquement à la mode », sur un « non » qui serait une illusion tout en agitant la menace d’une Europe anglaise. (quelle crédulité !)

Ces six rapides exemples d’arguments ou de faits venant de ceux qui soutiennent cette Constitution ne plaident en aucun cas en faveur d’une plate-forme politique apte à créer un avenir décent pour l’Europe. L’accroissement du potentiel d’activités, seul capable d’harmoniser Humanisme et Marché, s’obtient par l’imagination, la volonté et l’audace aidés de la capacité à générer du progrès technologique, il requiert un ensemble de moyens et d’outils économiques qui ne se limitent pas à l’intégrisme ou aux incantations envers une école.
En ce qui concerne particulièrement le potentiel spatial, voilà plusieurs années que je prétends que les dirigeants européens ont abandonné toute ambition à long-terme dans ce secteur fondamental, et cela est logique compte-tenu de l’étroitesse des concepts économiques adoptés. Alors, ils poursuivent leur petit « bonhomme de chemin » dans des activités d’applications, sans risques, et qu’ils espèrent lucratives dans un marché mondialisé, mais clos. Après avoir épuisé le champ des satellites de télécommunications, ils se lancent dans celui de la navigation avec Galiléo - et que n’a-t-on pas entendu à propos du nombre de jobs que cela rapportera, concrétement, en véritables nouveaux emplois correctement rémunérés, le bilan dans cinq ans sera sûrement différent des chiffres claironnés il y a un an ! - L’environnement et la sécurité sont aussi à la mode. Pour l’observation et les télécommunications militaires, il était temps ! Reste l’accès à l’espace, sa rentabilité selon les critères du sacro-saint Marché est douteuse, alors ils font appel à nos « amis » russes , toujours friands de devises occidentales, avant délocaliser un jour en Chine. Ah j’oublie ! il faut saupoudrer le tout d’un peu de science et d’exploration … avec de la robotique, cela va de soi !

Mon idée n’est pas de dire que ces projets sont inutiles, (quoique dans l’affaire Soyuz à Kourou, il s’agit de savoir dans quel esprit cette opération est menée avec à la clé le risque de tuer un travail de 30 ans sur les lanceurs !), mais ces applications sont des affaires banales, courantes, qui devraient être opérationnelles depuis dix ans. Au mieux elles maintiendront les 35000 emplois du secteur spatial européen et crééront du service dans une ambiance de concurrence effrénée auprès d’une masse de clients et de consommateurs, mais en aucun cas elles n’ont la puissance d’ouvrir de nouveaux potentiels d’activités capables d’accroître la sphère économique.

Il est symptomatique de voir les autorités de tutelle pour les affaires spatiales françaises, parfaitement alignées sur les positions de la « realpolitik européenne de l’espace » selon le Commissaire aux Entreprises & aux Industries : Günter Verheugen, « vendre » avec emphase les produits de ce qui n’est qu’un catalogue d’applications : « … L’espace représente aujourd’hui plus encore qu’hier une nouvelle frontière pour l’Europe et la France… ». « …, le Cnes est au carrefour de trois ambitions fortes. L’ambition politique, … L’ambition industrielle, … Enfin, l’ambition nationale, … mais nous avons besoin d’un Cnes fort pour entraîner l’Europe spatiale… ». « …Mais je m’aperçois avoir oublié une chose essentielle, car moteur de toutes les ambitions : le rêve ! Le Cnes a fait rêver les français. Il doit les faire rêver encore ! … ». Que de belles phrases pour du vent ! Mais Monsieur le Président du Cnes, à propos d’Aurora - qui finalement pourrait être la seule source de rêves et d’ambitions si le projet envisageait l’homme en harmonie et non opposition avec la robotique – et dans lequel la France peine à participer, nous ramène à la dure réalité : « …C’est pourquoi il n’y aura pas besoin de débloquer beaucoup d’argent au conseil ministériel de 2005. En fait, ce conseil ministériel devrait prendre surtout des décisions fortes dans le domaine de la politique spatiale, de la stratégie à suivre, des priorités à choisir pour les programmes, des rôles et responsabilités des différents acteurs européens. … » (Cf.3) bla bla bla élucubrations qui durent depuis 15 ans, rendez-vous en 2010 !

Si l’on conçoit, comme le sociologue Edgar Morin (Cf.4) la Terre comme un vaisseau spatial propulsé par quatre moteurs incontrôlés, science, technique, économie, profit, celui-ci allant dans le sens des accroissements quantitifs et que ces accroissement conduisent à la dégradation de la biosphère et finalement au désastre; il serait peut-être temps de mettre un pilote capable de diriger l’engin, d’aligner les moteurs, de changer l’assiette et le cap pour reprendre un navigation vers des cieux plus cléments. A mes yeux, seule une politique volontaire, en liaison avec une économie maîtrisée utilisant toutes les alternatives possibles, orientée dans trois directions, peut permettre de retrouver une ligne de vol sûre :

• Développement de la partie de la planète manquant de tout.

• Amélioration de nos infrastructures générales à l’aide de moyens efficaces par le progrès.

• Ces deux ensembles doivent être entraînés par un programme spatial humain ambitieux, dans le but de créer une civilisation vivant et travaillant dans l’espace.

Et il faut une Constitution afin d’harmoniser les politiques de ces peuples aux histoires si diverses que sont les européens pour leur permettre de faire route vers un avenir décent ; mais celle proposée aujourd’hui, que son « laisser-fairisme » pérennisera, sans véritables défis à relever, avec son concept étriqué de « Marché » teinté de social ou de solidarité pour faire oublier ses abandons ne peut que nous faire basculer dans une entropie galopante, alors c’est NON !

A.T.

1 « Aveuglement » par Maurice Allais – Le Monde du Dimanche 15 Lundi 16 Mai 2005, page 13.
2 « Laurent Fabius, l’illusionniste » par Claudie Haigneré – Le Monde du Mardi 24 Mai 2005, page 14.
3 Toutes ces phrases en italique sont issues de l’article Monsieur C. Lardier : « Signature Etat-Cnes pour 2005-2010 dans la revue Air & Cosmos du 29 Avril 2005, page 54 à 56.
2 « A quand une Europe visionnaire ? » par Edgar Morin - Le Monde, mercredi 11 Mai 2005

 
     
24/05/05

LA NSS FRANCE RECOIT UN AWARD !!!

L’association NSS France a reçu un Prix de la part de la NSS pour son action envers le public français! Arthur Smith (Vice-président des chapters NSS) nous a remit le prix lors du dîner du vendredi 20 Mai au Sheraton National de Pentagon City près de Washington DC. Le prix en question est celui du mérite spécial pour l’éducation en 2005 intitulé : Special Merit Award for Education 2005. Arthur Smith et le Board des directeurs nous remercient donc pour notre action d’écriture (la somme de nos écrits et points de vue) et de mise en perspective des dernières actualités internationales en matière de développement spatial particulièrement à propos de l’Europe.

Félicitations à tous !

 
     
 

Space Art : David Robinson, découvert à l'ISDC 2005 à Washington DC, fait des peintures numériques sur des sujets spatiaux très avancés. De très belles peintures à découvrir ici

 
     
09/05/05

Livre : Planète Mars, une attraction irrésistible de Richard Heidmann, préface d'André Brahic
240 pages - avril 2005, ALVIK Editions.

Je n’ai pas encore lu le livre de Richard Heidmann (en commande ici) mais connaissant le personnage, je suis persuadé qu’il est indispensable à toute bibliothèque spatiale de renom ! Le pitch est excellent, la cause des plus essentieles (M. Heidmann est président l'association Planète Mars) et si proche de ce que l’association NSS France défend. Si l’on peut discuter les modalités du voyage martien, nous remercions grandement Richard pour ce bouquin vivifiant, qui va à l’encontre des perspectives actuelles souvent trop restreintes et dénuées d’ambition. A l’heure où l’Europe entend faire connaître son opinion au niveau de la scène internationale, ce livre est l’exemple même d’un projet réalisable qui peut porter notre continent vers de nouveaux cieux…. Ceux de Mars !

A lire particulièrement, les chapitres VI, VII et VIII consacrés aux enjeux économiques (page 131), géostratégiques (page 153) et de Société (page 177) : Excellents !

More news à ce propos ? ici

 
     
29/04/05

Des bénéfices de l'espace aux bénéfices de la présence humaine dans l'espace !

Afin de mieux comprendre les interêts d'une politique spatiale plus ambitieuse pour l'Europe, nous pensons qu'il serait utile pour tous de faire un tour sur le site de l'ESA consacré aux ''bénéfices de l'espace'' : ici

De plus, signalons une conférence de l'IAA (International Academy of Astronautics) qui se tiendra à Graz (Autriche) du 22 au 26 mai 2005. Intitulée ''Benefits of Human Presence in Space - Historical, scientific, medical, cultural, and political aspects'', la conférence risque d'être des plus intéressantes, reunissant des spécialistes et mettant en perspective les politiques spatiale habitées avec les nouveaux contextes de 2005 (exploration, retombées scientifiques, ou encore Mars). Le lien est ici et le détail des sessions ici

 
     
29/04/05

Un astronaute de l’ESA va effectuer la première mission de longue durée de l’Europe à bord de l'ISS !

En juillet prochain, Thomas Reiter, astronaute allemand de l’Agence spatiale européenne (ESA), sera le premier Européen à séjourner et travailler à bord de la Station spatiale internationale (ISS) dans le cadre d’une mission de longue durée.

Daniel Sacotte, qui est à la tête de la Direction Vols habités, Microgravité et Exploration de l’ESA, a récemment signé avec Anatoli Perminov, Chef de l’Agence spatiale fédérale russe (Roskosmos), un accord portant sur cette mission. M. Sacotte a précisé que « l’accord couvre un vol qui était au départ prévu pour un cosmonaute russe et qui est désormais confié à un astronaute de l’ESA. En plus du programme d’expériences de l’ESA, Thomas Reiter exécutera toutes les tâches que le deuxième cosmonaute russe à bord de l’ISS devait réaliser ».
Cet accord fait partie d’un ensemble d’arrangements bilatéraux entre Roskosmos et la NASA d’une part, l’ESA et la NASA d’autre part.

Thomas Reiter, l’astronaute désigné pour cette mission, fait partie du Corps des astronautes européens qui est basé au Centre des astronautes européens (EAC) à Cologne (Allemagne). Le Français Léopold Eyharts, également membre de ce Corps, sera sa doublure pour cette mission.

Thomas Reiter rejoindra l’ISS à bord du vol STS-121 de la Navette spatiale, actuellement prévu en juillet prochain, et reviendra sur Terre en février 2006 avec le vol STS-116.

Cette mission de longue durée est la deuxième du genre que Thomas Reiter effectuera à bord d’une station spatiale, après son séjour de six mois sur la station russe Mir il y a dix ans dans le cadre de la mission Euromir 1995 de l’ESA.

« Avec le vol inaugural du Véhicule de transfert automatique (ATV) et le lancement du laboratoire européen Columbus, tous deux prévus en 2006, l’ESA va apporter une contribution majeure à l’ISS et à ses capacités scientifiques, raison pour laquelle nous assumons des responsabilités opérationnelles importantes dans ce programme. Je suis certain que cette mission permettra à l’Europe d’acquérir des résultats scientifiques et une expérience opérationnelle considérables, qui nous prépareront d’autant mieux à relever les défis passionnants qui nous attendent au cours des prochaines décennies », a déclaré Thomas Reiter.

Léopold Eyharts a pour sa part précisé : « en tant que doublure pour cette mission, je poursuis le même entraînement que Thomas Reiter, ce qui constituera une excellente préparation pour mes activités d’astronaute titulaire dans le cadre d’une future mission de l’ESA sur l’ISS en liaison avec Columbus ».

Pour la mission de juillet prochain, les deux astronautes ont déjà commencé leur entraînement dans les différentes installations de l’ISS qui se trouvent à Houston, Moscou et Cologne, en compagnie de leurs collègues astronautes russes et américains.

« Pour la première fois, et à titre d’essai en vue de futures missions européennes de longue durée à destination de l’ISS, la préparation de la mission, l’entraînement, la conduite opérationnelle et la coordination multilatérale seront effectués, pour autant que cela sera possible, dans le cadre des structures multilatérales de gestion et de prise de décision mises en place pour l’exploitation de l’ISS », a souligné Aldo Petrivelli, le responsable de mission pour l’ESA. « Cela sera une excellente occasion de tester la coordination et la coopération entre les différents centres de contrôle au sol et de soutien, à savoir les Centres de contrôle des missions de Houston et Moscou, le Centre de contrôle Columbus à Oberpfaffenhofen, près de Munich (*), le Centre des astronautes européens à Cologne et les différents centres de soutien et d'exploitation pour les utilisateurs répartis dans toute l’Europe et qui seront associés à la mission. Les équipes opérationnelles de l’ESA, les agences spatiales nationales, l’industrie et les instituts de recherche européens acquerront ainsi une expérience opérationnelle qui sera également très utile pour l’exploitation future du système, des sous-systèmes et des charges utiles de Columbus.

Lien et source ESA : ici

 
     
28/04/05

La lettre N°12 (Mars/Avril 2005) ''Libre propos pour une politique spatiale habitée'' vient de paraitre online. Son sommaire est le suivant :

1. Notre point de vue sur la politique spatiale européenne en générale – Nicolas Turcat
2. Huygens, bravo ! – A. T.
3. En défense de la proposition spatiale du Président G. W. Bush (Réponse à M. Brunier pour son article dans Sciences et Vie) - A. T.
4. Une stratégie lunaire pour la conquête de Mars - Philippe Jamet.

Vous pouvez retrouver la lettre N°12 : ici (pour les autres lettres : ici)

 
     
27/04/05

Planète Mars a mis online un excellent article, traduit, de Robert Zubrin intitulé ''Comment construire une base lunaire''. Mettant en perspective son projet d’exploration martienne, Robert Zubrin s'inscrit ici dans le contexte américain actuel de la Vision Présidentielle pour y dresser un plan alternatif tout aussi efficace que Mars Direct. La capacité de M. Zubrin à se plier aux exigences concrètes de la NASA, et à les critiquer, est assez impressionnante. Il cherche ici à bâtir un système cohérent, économe et surtout intelligent pour aller sur les deux astres visés par la Moon-Mars Initiative. Outre-atlantique, le débat avance à très grands pas concernant l'exploration spatiale dans un sens constructif. Que de changements !

Le lien de Planète Mars est ici

 
     
15/04/05

Jacques Chirac vante la Constitution européenne pour l'espace - mercredi 30 mars 2005, 13h07

PARIS (Reuters) - Jacques Chirac, qui entre par petites touches dans le débat référendaire sur la Constitution européenne, a vanté le rôle du futur traité dans le renforcement de la politique spatiale de l'Union.

Le chef de l'Etat est intervenu à la fin d'une communication sur la politique spatiale de la France en conseil des ministres pour mettre l'accent sur le "progrès considérable" qu'apporterait la Constitution européenne dans ce domaine.

"Le développement d'Ariane est un des grands acquis de la construction de l'Europe, qui s'est dotée ainsi d'un accès indépendant à l'espace", a souligné Jacques Chirac, dont les propos étaient rapportés par le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé.

"Cela n'aurait jamais pu être possible sans l'impulsion donnée par la France à une forte coopération entre plusieurs états européens. Le succès du dernier lancement (d'Ariane 5 le 12 février) en est une nouvelle démonstration", a insisté Jacques Chirac.

Pour le président français, "cet acquis va se renforcer grâce au traité constitutionnel européen, qui va doter l'Europe de nouvelles compétences en matière spatiale là où jusqu'à présent la politique spatiale européenne dépendait de la seule volonté de quelques états".

"Néanmoins, a-t-il souligné, aucun des pays européens n'aurait à lui seul les ressources financières et les compétences scientifiques nécessaires pour mener à bien de tels programmes".

"Le traité apportera donc dans ce domaine un progrès considérable", a dit Jacques Chirac.

Jean-François Copé a précisé à l'issue du conseil des ministres que le chef de l'Etat ne s'était pas exprimé "précisément" sur la campagne du référendum du 29 mai, alors qu'une rafale de sondages a donné le "non" vainqueur.

Jacques Chirac "s'engagera naturellement avec force pour le 'oui'", a dit le porte-parole du gouvernement, sans donner plus de détails sur la nature de l'intervention présidentielle dans la campagne.

"La campagne vient seulement de commencer et il faut qu'elle soit nourrie par les arguments des uns et des autres (...) Le moment est venu que le débat s'engage, avec le souci d'une information pleine et entière des Français pour qu'ils puissent se prononcer en pleine connaissance de cause", a-t-il dit.

Jean-François Copé a mis une nouvelle fois l'accent sur "le devoir d'information, d'explication" des partisans du "oui". "Il est indispensable de tordre le cou à ce qui pourrait être de la désinformation, la tentation de faire dire au traité des choses qui ne sont pas dedans, de déformer le contenu, l'esprit ou la lettre", a-t-il ajouté.

Source Yahoo.fr

 
     
14/04/05
L'espace à l'Assemblée NationaleQuestions au gouvernement – 5 Avril 2005.

Lors des questions au gouvernement à l’assemblée nationale, M. Loïc Bouvard (député UMP) demanda une mise au point sur les perspectives de développement et les enjeux de la politique spatiale française. Après avoir vanté la vitalité de la politique spatiale européenne particulièrement dans une optique stratégique face aux Etats-Unis ou à la Chine, le député UMP questionna M. d’Aubert Ministre délégué à la recherche du gouvernement Raffarin sur la politique spatiale française.

M. d’Aubert rappela que l’espace est un double enjeu : essentiel sur le plan stratégique ; il évoqua ici la nécessité de bénéficier d’un lanceur performant et d’une indépendance de lancement encore célébrée le 12 février dernier avec le dernier succès d’Ariane V. Le second enjeu est aussi économique du domaine spatial selon M. d’ Aubert. Le spatial engagerait en France 30.000 personnes (ingénieurs, chercheurs et collaborateurs), 4 milliards d’euros de CA et mobiliserait 15% du budget civil de la R&D. Le secteur spatial pour la France représenterait des enjeux scientifiques (comme Titan et la Sonde Cassini/Huygens), économiques ou stratégiques. Dans les deux interventions (question et réponse), l’accord avec la Russie à propos de l’implantation de Soyouz à Kourou fut loué comme une solution viable afin de rendre le secteur encore plus compétitif. M. le Ministre insista aussi sur le prochain budget pluriannuel du CNES de 8 milliards € tourné essentiellement vers les applications (Méteosat, Galileo ou Eutelsat furent ici nommés). Enfin Monsieur le Ministre conclut avec le fait qu’un des acquis probants de la politique spatiale européenne était le caractère spectaculaire de la construction européenne dans le domaine. Les efforts de coopération et d’harmonisation ont permis à l’Europe spatiale de progresser, c’est un ici un brillant exemple de la réussite de la construction de l’Europe.

Si nous sommes en désaccords avec quelques points politiques (Soyouz à Kourou ou la mise en avant excessives des applications), nous ne pouvons qu’être d’accord avec M. d’Aubert sur le double enjeu affiché de la politique spatiale. La reconnaissance par le ministre délégué à la Recherche de l’intérêt stratégique et économique de l’espace est un pas en avant vers une meilleure compréhension de la problématique actuelle de la politique spatiale européenne.

TEXTE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE :

POLITIQUE SPATIALE
M. Loïc Bouvard - (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP) Le 12 février dernier, le lancement de la fusée Ariane V depuis Kourou, en Guyane, a été un très beau succès à la fois scientifique et industriel qui prouve la qualité du savoir-faire européen : c'est en effet l'Agence spatiale européenne qui a piloté le développement de la fusée et la maîtrise d'œuvre a été quant à elle principalement assurée par le CNES jusqu'en 2003 puis par EADS. Plus récemment, dans le cadre de la visite de M. le Président de la République au Japon, le président du CNES et son homologue japonais ont souhaité renforcer leurs travaux communs dans le domaine spatial. Enfin, le Premier ministre a signé avec les représentants de la banque européenne d'investissement et d'Ariane Espace les actes permettant l'installation du lanceur russe Soyouz au centre spatial de Kourou. Ces exemples démontrent la vitalité de la politique spatiale européenne et l'excellence de notre recherche face aux Etats-Unis et à la montée en puissance de la Chine.
Le Gouvernement peut-il préciser les perspectives de développement et les enjeux économiques de notre politique spatiale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)
M. François d'Aubert, ministre délégué à la recherche - En effet, les succès de l'Europe et de la France en ce domaine ont permis le lancement d'Ariane, la réalisation d'un important accord avec la Russie sur Soyouz mais également la mise en oeuvre de programmes essentiels comme Galileo, Eutelsat et Méteosat ou encore la réalisation de la sonde Huygens Cassini, qui a atterri sur Titan. L'espace constitue un enjeu essentiel tant sur le plan stratégique - maîtrise de l'accès à l'espace grâce à nos lanceurs - qu'économique : plus de 10 000 ingénieurs et chercheurs ainsi que 20 000 collaborateurs travaillent dans un secteur qui génère 4 milliards de chiffre d'affaires et représente 15 % du budget civil de la recherche et du développement.
Le Gouvernement a donc décidé la semaine dernière de conclure un nouveau contrat avec le CNES pour un montant de 8 milliards. Cela permettra de conforter notre place de première puissance européenne de l'espace mais également la politique européenne de l'espace dans son ensemble. Il s'agit de l'un des acquis les plus spectaculaires de la construction européenne, grâce aux coopérations industrielles, aux politiques et aux projets communs mis en œuvre, mais également aux progrès induits en matière de sécurité, de télécommunications, d'environnement et de prévention des catastrophes naturelles. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP)

 
     
13/04/05
Be hype or not be! Voila ce qui pourrait caractériser le Wristband STS 114 !!! Un Wristband est un bracelet revendicatif de plastique ou de caoutchouc marqué d’un logo ou d’un adage, vendu généralement à des fins caritatives (on peut penser aux Wristbands jaunes de Lance Armstrong ou les ghettos Wristbands matriculés ‘’Respect’’ ou ‘’Stop AIDS’’). De Tony Blair, Donald Rumsfeld, au tout Hollywood, de Jay-Z ou P. Diddy, en costume ou maillot de basket, c’est l’accessoire qu’il faut pour être une star cet été et plus particulièrement ce printemps ! La mode est enfin à portée de main pour le secteur spatial. Principalement phénomène US, jusqu’à maintenant, cela commence à se développer en France, via nos stars TV ou Ciné ! Il ne tient plus qu’à vous de revendiquer votre cause !

Désormais, vous pourrez soutenir le retour en vol de la navette spatiale et le vol STS 114 avec le Wristband marqué : STS 114, Return to Flight. Gris clair, ce bracelet symbolique, c’est la classe assurée dans vos agences spatiales ou au bureau. De plus la couleur et le logo de la navette ont été choisis pour marquer un respect à l’équipage de STS 107. Le vol de STS 114 est prévu pour mi-mai 2005, et si vous commandez dès maintenant, vous devriez recevoir votre bracelet (pour 12 $ - Shipping international compris) dans la première semaine de mai 2005. La mode va vite, très vite, et ceci devrait combler les plus classes d’entre nous … Nous, on revendique.

Le site de Countdown Creations : ici
Le bracelet – Wristband – STS 114

PS: De plus, Il existe un NSS Store au sein de ce site marchand ! ici

 
     
08/04/05
 
     
17/03/05

Saluons la nomination de M. Michael Griffin à la tête de la NASA comme administrateur.

Les déclarations de M. Griffin, ainsi que ces choix passés, nous poussent à penser qu’un fervent soutien de l’espace habité est désormais à la tête de l’agence américaine. Nous espérons que le projet d’exploration américain prenne une nouvelle ampleur au cours des prochains mois. Le nouvel administrateur semble vouloir se concentrer sur les objectifs présidentiels coûte que coûte, ce qui n’est pas plus mauvais vue la conjoncture actuelle et les problèmes liés à l’ISS, STS ou Hubble. L’administrateur devra faire le relais entre la volonté politique émise et son administration afin de mener la mission à bien. Nous félicitons M. Griffin pour sa nomination et lui souhaitons bonne chance pour l’accomplissement du projet Moon Mars Initiative.

Pour se faire une première idée sur M. Griffin :

Spacereview : ici

Nasawatch : ici

Déposition devant le Sénat US (pdf) : ici

Communiqué de presse issu de la Maison Blanche : ici

Spacepolitics Weblog : ici

NASA : ici

 
     
09/03/05

YURI'S NIGHT 2005 !?

Nous réitérons notre appel pour mettre en place une soirée Yuri’s Night pour la nuit du 12 avril 2005. Ne connaissant pas assez le secteur de l’événementiel, nous nous permettons de requérir les conseils et partenariats adéquats pour cette soirée. Fêter le premier vol dans l’espace est important pour la communauté de l’espace que nous entendons représenter. De portée internationale, l’événement pourrait attirer les regards sur nos souhaits et rêves pour l’Europe spatiale en 2005. Nous pouvons envisager de nous associer à une autre organisation afin de créer efficacement cet événement. Toutes les modalités sont possibles !

Nous restons à votre disposition.
Pour nous contacter : nssfrance @ hotmail.com

Want to know more / en savoir + ? http://www.yurisnight.net

Pack presse (fichier .pdf / clique droit puis enregistrer sous) : ici

 
     
02/03/05
Back to the roots ! Interavia

Dans la perspective d’inscrire nos propos dans la droite ligne historique d’une Europe spatiale ambitieuse, nous vous avons compilé quelques lignes traitant d’une Europe spatiale en gestion et aspirant à de grandes aspirations. Les textes suivants ont été recueillis au CEDOCAR – ex-centre de documentation de l’Armée de l’Air – près de l’ENSTA (Bd. Victor - 75014 Paris) dans la revue INTERAVIA entre les années 1965 et 1974.

L’Europe spatiale, comme nous l’entendons aujourd’hui, n’existait pas ou si peu. La volonté de faire plus et particulièrement de se doter d’une stratégie spatiale plus efficace ressort de ces papiers. Le progrès technique et la prospérité économique sont aussi intimement liés concernant le secteur spatial dès 1965. Nous remarquerons aussi que l’astronautique est considérée, dès cette époque, comme une facteur d’expansion industriel innovant. Outre les débats caractéristiques de l’époque comme le projet de ‘’NASA européenne’’, ou la faisabilité d’un lanceur, Blue Streak, ELDO/ESRO, les aspects de la coopération avec les américains, les textes sont particulièrement intéressants concernant l’optimisme et le volontarisme qui se dégagent alors : une véritable cure de jouvence !

Les aspects politiques sont aussi clairement avancés : on parle alors de ‘’saine politique’’ ou de ‘’bonne politique’’. La primauté de l’objectif politique et stratégique est mise en avant tout au long du texte de M. Regelin intitulé ‘’Pour une politique spatiale européenne’’. Dans un second temps, les préoccupations commerciales sont, quoi qu’indispensables à la survie du système, soumis à cet impératif politique. Nous sommes encore dans une perspective très gaulliste des corrélations entre politique gouvernementale et économie nationale. Cette compréhension économique plus globale est aussi impressionnante pour ce qui concerne le domaine spatial compte tenu de la situation d’alors. Les auteurs de ces textes ont compris toutes les prérogatives d’une politique spatiale européenne. Néanmoins, il faut savoir prendre du recul face à ces textes et savoir les saisir dans leurs contextes historiques, pourtant sachons en tirer de véritables leçons dans le cadre de l'Europe spatiale que nous souhaitons bâtir.

Les titres des articles et éditoriaux à lire sont les suivants :

Interavia – L’Europe et l’astronautique – K. Regelin – Juillet 1965.
Interavia – Dans l’espace – Pourquoi ? – M. Seamans – Octobre 1966.
Interavia – Pour une politique spatiale européenne – K. Regelin – Décembre 1966.
Interavia – Plaidoyer pour l’espace – Michael P. Brown – Juin 1974.

POUR LIRE LES TEXTES : CLIQUEZ ICI

 
     
02/03/05
La France et l’Europe spatiale : ses contradictions.

Alors que l’ESA vient de présenter son budget 2005 fin janvier, des contradictions nationales viennent brouiller le débat européen. Vous aurez tous noté l’intervention ‘’choc’’ de Jacques Serris lors d’un séminaire organisé par Prospace le 15 décembre 2004 (cf. Air et Cosmos N°1965), commentons dans un premier temps les paroles de Geneviève Debouzy lors de cette même réunion. Geneviève Debouzy, présentée comme adjointe de Stéphane Janichewski à la direction de la prospective, de la stratégie, des programmes, de la valorisation et des relations internationales du CNES nous fait part de ses priorités pour les prochaines années.

Avant tout, remarquons que les prérogatives citées ci-dessus dans son titre sont plus que cocasses compte tenu des perspectives futures du CNES. Prospective ? Quelle vision d’avenir propose et soutient l’agence spatiale française ? Quelle stratégie ? Celle des microsatellites ? Celle de l’européanisation à tous crins ? Celle de la facilité ? Celle des microprogrammes dotés de mini-budgets ? Valorisation de quoi ? Il y a si peu, hélas, à valoriser ! Les relations internationales ? Dans lesquelles nous nous bornons à faire nos fiers-à-bras dans les quelques colloques spatiaux internationaux. Il ne s’agit pas ici de décrier ordinairement le CNES mais simplement de rappeler que l’agence depuis quelques mois, s’est enfermée dans une logique destructrice si nocive pour un grand nombre de ses partenaires. Il serait peut-être temps de refonder l’agence dans une véritable perspective d’innovation, et d’éviter les titres ronflants mais vidés de substances ! Un peu moins de forme et un peu plus de fond !

De plus, si nous ne pouvons que consentir, de manière générique, aux objectifs définis par Madame Debouzy (satcoms, FLPP et missions robotiques martiennes), nous devons aussi mettre en valeur certaines contradictions dans son discours. Alors que l’adjointe de M. Janichewski parle d’une évolution vers une technologie répondant à la demande, elle contredit ses propres priorités. En se faisant l’avocat du diable, pourquoi investir dans le FLPP, alors que des lanceurs russes ou chinois sont à notre portée, et quel intérêt y a-t-il à se lancer dans l’exploration robotique de Mars ? Je ne parle même pas des satcoms que certains prophétisent pour être un marché stagnant voir régressif ! La problématique se pose donc dans la formulation de cette demande. Alors que l’Union Européenne va tenter dans les prochaines années de surpasser ses problèmes structurels, la demande communautaire risque d’être moins claire et plus éparpillée. La demande nationale n’existe plus, ou si peu, puisque l’agence la régissant est devenue une petite agence sans grande ambition (espace militaire, à la rigueur ?). En réalité, la demande du marché des applications est bien trop faible pour soutenir une politique spatiale technologique et innovante. Sur ce dernier point, faisons remarquer que les applications, nécessaires, ne sont pas un levier majeur dans un contexte économique innovant. Des satellites militaires de reconnaissance ou autres, aussi perfectionnés soient-ils, des satellites GPS, météo ou scientifiques ne constituent en aucun cas une rupture technologique innovante qui permette de crée une nouvelle demande, ainsi qu’un nouveaux marché. En 1991, si Nokia avait continué dans la voie des téléphones fixes et professionnels, l’entreprise finlandaise n’aurait jamais dégagé les chiffres d’affaires record des années 2000 ! Nokia ou Ericsson en Europe, NEC en Asie ou Motorola aux USA ont su se construire un marché et par conséquent crée la demande …N’essayons plus de comprendre la demande comme un phénomène magique et hasardeux mais plutôt comme une modalité à créer et à soutenir. La demande se crée et s’entretient ! Relisez Keynes, Ricardo ou même Smith ! Alors que Madame Debouzy emploie la phrase suivante, si désespérante : ‘’ On espère que, avec l’argent européen, on devrait se sentir mieux’’ … Que puis-je ajouter à cela ? Un spleen suicidaire me reprend si violemment en relisant cette sentence… l’attitude passive qui consiste à attendre beaucoup des autres et du marché est une tendance anti-volontariste qui mérite d’être condamnée fermement ! Créons aussi en Europe ce grand marché spatial ! Alors que la demande se crée de l’autre coté de l’Atlantique pour une politique d’exploration habitée qui mettra l’ISS au cœur du débat après 2010, Madame Debouzy réitère ses prolepses en annonçant dans Space News du 20 Décembre 2004 que le programme ATV est un ‘’cul-de-sac’’, alors que la France soutient l’ISS ! À nouveau, saisissons l’opportunité d’avoir su construire l’ATV pour en faire un instrument de dominance stratégique dans un domaine en pleine évolution ! Souvenons-nous de feu le thème de prééminence spatiale ! Il est aujourd’hui au cœur du débat. Aux USA la demande a été créée de toutes pièces par les industriels américains ainsi que par le gouvernement et la NASA au cours de l’année 2004, sachons saisir la balle au bond pour s’emparer d’une pièce stratégique de l’ISS. De nouveau nous nous retrouvons face au problème initial, c’est-à-dire, le problème politique et stratégique sous-tendant toute politique spatiale. Une attitude passive et profondément réactionnaire consisterait à réduire la portée de nos ambitions en se concentrant sur un marché si petit, qu’il est déjà saturé ! L’attitude stratégique et véritablement politique orienterait la politique spatiale européenne vers un sens plus ambitieux et innovant que nous avons déjà détaillé dans nos colonnes. Le CNES, fort de son Histoire, peut guider l’Europe spatiale dans une autre direction, c’est à nouveau une question de volonté politique.

Sur ce point, signalons le décès de M. Hubert Curien, artisan de l’Europe spatiale des années 70 et 80s. Père de l’Europe spatiale conquérante, pionnier d’Ariane V, et farouche partisan des vols habités, il avait compris l’intérêt politique, économique et stratégique du domaine que nous défendons. Au CNES, à l’ESA ou comme Ministre de la Recherche, il avait défendu Ariane V, Hermès, les vols habités et la coopération spatiale avec les Russes ou Américains, ainsi qu’un développement innovant des applications spatiales. C’est bel un exemple à suivre pour les générations suivantes, nous rendons hommage avec respect au militant politique de l’espace ainsi qu’à sa vision de l’Europe spatiale du XXI ème siècle.

Hubert Curien

L’Europe a besoin d’une volonté politique forte, la France peut l’y aider. L’Europe se bâtit à travers la réalisation de grands projets concrets. La vision de certains, a, toujours historiquement, tiré la volonté des autres. La France a déjà joué ce rôle, et peut à nouveau le faire. Les ambitions de l’Union Européenne ne doivent pas se limiter à quelques applications limitées mais bien s’orienter vers la mise en place d’un levier productif fort et innovant : une politique spatiale européenne ambitieuse et complète.

Nicolas Turcat, Président de la NSS France.

 
     
01/03/05
Jacques Serris ou la fin d’une époque ? (Teaser)

Le discours de M. Jacques Serris, directeur adjoint de la technologie au ministère de la Jeunesse, de l’éducation nationale et de la Recherche, lors d’un séminaire organisé par Prospace est édifiant.

Les masques sont tombés, le bal des hypocrites est terminé. Avant tout remercions M. Serris pour cette mise au point nécessaire dans le contexte actuel de la crise spatiale européenne. Les propos de ce directeur adjoint ne pouvaient pas mieux servir nos idées. Nous ne lancerons pas le débat cette fois-ci, puisque l’association prépare un article sur le sujet pour la fin mars.

Outre le fait que nous dénonçons la volonté de rendre compétitif un lanceur (Ariane V) qui risque de ne jamais l’être en raison des coûts financiers ridiculement bas de ses concurrents (russes, américains, Sea Launch ou bientôt chinois et indiens), nous tenons à replacer le débat sur le champ stratégique, économique et politique. Évidemment les enjeux d’Ariane V vont bien au-delà d’une hypothétique rentabilité à court terme, et si l’on ne peut qu’être en accord avec M. Lardier dans Air et Cosmos N°1970, il faut rappeler les ambitions européennes pour mieux comprendre le problème. Ariane V, conçue, en partie, pour porter Hermès au début des années 80, s’est vite imposée, par dépit, comme un lanceur strictement commercial lors de son lancement mi-90s. L’affirmation erronée qui l’envisage comme un lanceur commercial rentable a été contrecarrée par les réalités financières du marché des satcoms qui se satura au cours de notre décennie. Le paysage est vite brossé mais la réalité était bien présente à la veille du lancement de l’Ariane V 10 tonnes en février 2005. La réussite de ce lancement, que nous applaudissons, nous pousse à nous demander où va donc l’Europe spatiale ?

Ariane V / Hermes - début 1980s (Aérospatiale crédits)

Nous ne pouvions que nous insurger face à cette déclaration qui reflète, au delà d’Ariane V, les problèmes rencontrés par le secteur spatial innovant en ce début d’année 2005. Nous reviendrons très bientôt sur le sujet en abordant le sujet de façon plus globale par l’innovation, l’économie créatrice et une vision politique qui nous poussent à penser que Soyouz à Kourou reste une erreur et que la gamme de lanceurs promise par Arianespace va très vite tourner court. Les belles idées sont restées au placard, la réalité rattrape indubitablement les rêveurs mitigés d’un espace européen.

à venir ...

 
     
28/02/05
Budget ESA 2005 / Où va l'Europe spatiale ?

Comme beaucoup, vous avez dû lire que le budget général de l’ESA est en hausse, passant de 2,698 milliards d’euro à 2,977 milliards d’euro. Heureuse nouvelle ! De presque 3 milliards d’euro, le budget 2005 fait la part belle à 4 priorités (cités en détail dans Air et Cosmos N°1968) : dans l’ordre d’importance : GMES, l’exploration, les programmes technologiques et les télécommunications. En décembre 2004, Aurora se trouvait financé à hauteur de 41,5 millions d’euro mais la priorité reste l’exploration robotique avec Smart-1, Mars Express ou Huygens ; les vols habités composant 17% du budget de cette année.

Pourtant, il ne faut pas se tromper, l’ESA se restreint et ce sera une année très difficile à tenir financièrement. D’autant plus que l’accentuation faite sur le programme applicatif GMES, large programme d’observation de la Terre (Global Monitoring for Environment and Security) ne va guère dans un sens très innovant. En effet, loin de drainer l’enthousiasme des foules, ni d’être un très grand potentiel d’activité pour l’industrie européenne, le ‘’levier’’ GMES est bien faible face au déficit d’innovation de notre continent. Miser sur des technologies vieilles de 30 ans, ou, enfin, faire ce qui devait être fait ne constitue en aucun cas une politique prioritaire. GMES doit et devait être fait, le débat est clos pour ce qui nous concerne mais n’en faisons pas un enjeu européen majeur.

Les contraintes budgétaires à l’ESA sont telles, que cette année, l’agence fera l’économie de sa présence au salon du Bourget (le pavillon représenterait 30% du budget de communication de l’année !)…Nous reviendrons bientôt sur ce sujet, plus qu’inadmissible. Ne sachant donner de priorité claire, sans vision très définie, l’Europe spatiale risque de s’empêtrer dans une politique conjoncturelle dangereuse pour son avenir.

Le problème européen se situe au niveau de la problématisation du secteur spatial. En effet, que faire d’un lanceur surpuissant et soumis à un hypothétique retrait en 2009 ? Que faire d’EADS ST après la finalisation des programmes ATV, M51, Colombus, ou Ariane V 10 tonnes ? Que faire de toutes ces ambitions perdues au début des années 90s ? Et surtout que faire d’un secteur industriel florissant, si ce n’est le tourner vers le marché des applications faciles à développer ? Aussi, faut-il compter sur le manque de volonté politique à définir un projet cohérent et ambitieux. Rappelons qu’en Europe, aucune personnalité politique ne s’est prononcée en faveur d’un vaste plan d’exploration spatiale. Alors que le budget 2006 de la NASA, en discussion aux Etats-Unis, est recentré sur l’exploration (quitte à éliminer JIMO ou désorbiter Hubble), l’Europe ne sait pas où donner de la tête et tente de clarifier ses priorités selon les préférences sectorielles communautaires. Les contingences et les circonstances économiques font que l’ESA pilote ‘’à vue’’ son budget 2005. Ce qui d’autant plus dangereux que les choix stratégiques et programmatiques sont faits en dépit du bon sens. Alors que Soyouz à Kourou s’implante en Guyane, nous apprenons que ce lanceur pourrait devenir le remplaçant éventuel d’Ariane V ! La garantie d’accès indépendant à l’espace deviendrait alors un concept dépassé, sans parler des conséquences économiques et technologiques de la fin d’Arianespace. Nous apprenons le 19 janvier 2005 qu’un accord entre l’ESA et Roscosmos pourrait permettre de voir le jour à un vaste programme de coopération entre Russes et Européens à propos des lanceurs et particulièrement sur le FLPP. La position compliquée de la Russie dans cet accord (Des personnalités de la SNECMA choquées par l’attitude un peu trop ‘’commerciale’’ des russes !) nous permet de nous opposer à cette nouvelle solution de facilité. Il n’y a jamais eu de coopération du fort au faible, or la Russie, par son passé, son expérience technique et son palmarès risque d’imposer des choix incompatibles avec les ambitions et les intérêts de l’industrie spatiale européenne. Nous réaffirmons ici notre volonté de coopérer avec les Russes sur des domaines spécifiques dans le cadre d’une coopération innovante : le meilleur exemple étant Klipper. L’Europe aurait pu apporter ses nouvelles technologies à propos des lanceurs ainsi que les travaux suffisamment poussés concernant Hermès, les Russes auraient pu apporter leur savoir-faire quant aux vols habités et les véhicules réutilisables en général. Voici un bon exemple de coopération dite ‘’intelligente’’ et innovante - Mais faire de la coopération à tout va pour essayer de pallier son manque de finances ou d’ingéniosité en pillant chez les autres ce qu’ils savent faire de mieux, laissez-moi me gausser en écoutant M. Serris….

MOCKUP DE KLIPPER EXPOSE EN RUSSIE (AWST crédit)

Le débat tourne court assez rapidement en raison d’un manque évident de politique générale en faveur de l’espace. L’économie de la connaissance prônée à Lisbonne en 2001 a du plomb dans l’aile justement du fait que ces ambitions n’aient pas assez été promues et soutenues politiquement. La politique consiste justement à promouvoir une vision de la société et faire de notre continent, une terre d’avenir. Si l’on comprend une politique spatiale globale guidée par les vols habités et l’exploration humaine du système solaire, comme un levier économique, politique ou social fort, l’intérêt d’une telle volonté apparaît plus clairement. L’Europe doit s’engager par étape dans cette voie en insistant que ce soit avant tout pour son propre intérêt qu’elle agit là.

Nicolas Turcat, Président de la NSS France.

 
     
17/02/05 Mise à jour finale pour la Lettre N°11 de la NSS France (ajout du texte ''Risques sur l'évolution de nos sociétés en l'absence de programmes spatiaux ambitieux''). ici  
     
19/01/05

Bonne année 2005 !

La NSS France vous adresse ses meilleurs voeux pour cette année 2005. Tournant pour l'Europe, nous espérons que les voeux formulés pendant l'année 2004 par les institutionnels et autres partenaires spatiaux sauront se concrétiser en 2005. Soyons optimistes.

 
     
22/12/04

La lettre N°11 ''Libre propos pour un espace habité'' - Hiver 2004/2005 - Online.

La Lettre N°11 vient de paraitre partiellement sur le site Internet ici. Article de Nicolas Turcat dresse le Panorama spatial Européen à la veille de 2005, Vive la Polémique, A. T. et bientot Risques sur l'évolution de nos sociétés en l'absence de programmes spatiaux ambitieux de Philippe Jamet. ici

 
     
01/12/04

Explications :

Du à un manque de temps évident (reprise des cours + études préparatoires en parallèles), nous nous permettons d'envoyer une version brute de la lettre N°10 aux adhérents. Ce sera aussi le cas de la lettre N°11, à paraître, très bientôt pour la fin du mois de Décembre. Vous pourrez dès le 20 Décembre la consulter partiellement (nous attendons encore des articles) sur la page de la Lettre.

Nous sommes sur que vous comprendrez les raisons et nous remettrons en place la pagination standard courant février 2005. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à nous envoyer un email !

 
     
21/11/04

Aéroclub de France

La NSS France est membre depuis presqu'un an de la CASAF au sein de l'Aéroclub de France. ce dernier est en cours de construction pour son nouveau site Internet : ici

Le site CASAF - Aéroclub de France : ici

 
     
15/10/04
Soyouz à Kourou pour le vol habité – la suite - IAF 04 -

Le Congrès d’astronautique Internationale, se déroulant à Vancouver, Canada, a vu un certain nombre de présentations traiter de Soyouz à Kourou. Il est désormais reconnu publiquement que cette option devienne le moyen de lancement des spationautes Européens dans l’espace d’ici peu. Un certain nombre de personnalités importantes, d’agences et industriels, poussent dans cette direction. Il y eut donc au moins trois papiers sur le sujet pendant cette semaine. Aussi, le stand d’Arianespace mettait en valeur sa nouvelle gamme de lanceurs : Vega, Soyouz et Ariane V.

Interrogés, les représentants d’EADS ST ou d’Arianespace répondent en cœur que nous sommes ici au cœur d’une nouvelle gamme de lanceurs commerciaux : à chaque véhicule, sa capacité d’emport. Pour ce qui concerne le vol habité, Soyouz à Kourou bénéficie d’un certain consensus dans le milieu aérospatial européen. Partant du principe qu’un lanceur habité serait trop cher à développer, ou financièrement trop lourd à assumer pour les budgets actuels de l’ESA (Il semble désormais hors de question de rendre Ariane V man-rated), il faut trouver une solution qui permettrait à l’Europe d’occuper une place dans la case de l’exploration qui semble se dégager cette année.

L’exploration commence vraiment à être au centre des discussions européennes pendant cette conférence. Remarquons dans ce sens, le discours de JJ Dordain sur le sujet des vols habités, la présence permanente de M. Sacotte (du bureau de l’exploration ESA) des personnalités de FLPP (M. Ackermann), d’Aurora (M. Caporicci et Messina) ou des industriels impliqués, plus ou moins directement, dans les vols habités (M. Coué, ou Berthe),ou la forte implication de l’ESA, du CNES et de la DLR dans toutes les sessions concernant la Space Education (M Willekens), ou l’exploration scientifique comme dans le symposium de Space Transportation. L’Europe et le stand de l’ESA en sont la preuve, et commencent à comprendre l’intérêt de l’exploration sur les projets à long terme, ainsi que les technologies avancées. Encore faut-il comprendre le terme - exploration - dans un sens ambitieux. Sur un des panneaux de ce stand ESA, on pouvait même y lire que ‘’Mars is the New Frontier’’. L’évolution, que nous devinions courant printemps, semble se confirmer : l’espace habité contre-attaque ! D’autant plus qu’en interne, les discussions tournent autour du fait qu’il faille renouveler le débat sur les lanceurs, ou les RLVs et qu’une vision à moyen terme pour l’espace habité apparaît comme nécessaire. Selon certaines personnalités de l’agence européenne ou d’industriels motoristes, il faudrait investir sur l’avenir pour trouver de nouvelles voies de percée pour l’industrie de notre continent. Toute cette ambiance nous laisse sur une impression plutôt intéressante.

Pour en revenir à Soyouz à Kourou, et dans la perspective précédente, le lanceur russe en version TMA semble alors s’imposer comme la solution idéale. Le papier qui nous intéresse au plus haut point est donc celui de Philippe Berthe d’EADS ST sur l’implantation éventuel d’un Soyouz TMA à Kourou. Cette présentation est le résultat d’une étude commune d’EADS ST, ESA, et Dassault entre 2002 et 2003 (les cosignataires du papier sont messieurs Capporicci, Haigneré et Belmont de Dassault). Le papier étudie principalement les faisabilités techniques du projet. La problématique était de savoir comment peut-on, et surtout, est-il possible de lancer un TMA tout en étant utile au contexte international ? Les aspects politiques et financiers ne seront pas abordés. Les arguments ne manquèrent pas. Ils étaient de trois ordres : Le coût qui n’était, hélas, pas disponible au grand public lors de cette présentation (sic), mais si nous nous souvenons bien d’un article dans A&C : à peu près : 340 millions d’Euros investis pour les infrastructures et l’implantation de la version commerciale pour 2006. Les délais, puisque le TMA pouvait être implanté d’ici 2008. Les délais sont donc relativement courts, ce qui, pour nous, peut être un argument clé pour ce genre de projet. Le dernier argument était d’ordre plus général : le contexte international rendrait le TMA fondamental dans la suite des activités d’exploration : back up pour le CEV, rôle plus important dans le cadre du retrait du STS d’ici 2010, et vols taxis pour l’ISS d’ici là (les rotations d’équipages ne semblent pas envisagés dans cette étude, a contrario de ce qui avait été dit par M. Haigneré en septembre de l’année dernière au Musée de l’Air au Bourget…). Le papier présenté faisait le point sur cette étude en interne et envisageait de prévoir un vol par an à partir de 2008 - À partir de 2011, il est envisagé de participer au développement d’une nouvelle gamme de véhicule fondée sur un esprit de coopération (comme Klipper qui est alors cité). Le but officiel est d’acquérir la connaissance de l’opération des véhicules habités avec Soyouz à Kourou dans un esprit de coopération. Des problèmes de spécifications techniques sur les capacités du véhicule sont manifestement problématiques pour savoir si on peut atteindre l’ISS avec le système (version 1A et 1B de Soyouz). Selon M. Berthe, il serait néanmoins possible d’atteindre l’ISS en modifiant les étages entre eux (1B et 1A) - ? -. Notons qu’une intégration verticale est considérée comme exemple de séquence pour un vol habité. La campagne de vol durerait 16 semaines. Il faudra aussi ajouter de nouvelles infrastructures en Guyane pour les spécificités du vol habité (nouveaux bâtiments pour les astronautes, etc.). L’éjection de sauvegarde pour l’équipage est aussi envisagée le long des cotes d’Amériques du Sud. Il est même envisagé d’utiliser des Falcon de Dassault Aviation qui seraient placés sur la trajectoire de tir (Guyane, les Açores, et Brest) et pourraient parachuter une équipe de sauvetage sur la zone d’amerrissage de la capsule. En deux heures, l’équipage pourrait être mis à l’abri du danger. La conclusion rappelait que c’était facile à faire, relativement versatile, que cela permettrait de dupliquer (et non remplacer) les capacités de vols dans le cadre d’un programme d’exploration en coopération avec les Russes ou les Américains.

Vous connaissez déjà tous notre position : dans le cadre de l’extension des activités de l’Homme dans l’espace pour une Europe politique et économique plus forte, nous préférerions que l’Europe acquiert par ses propres moyens une capacité de lancement dans les vols habités. L’innovation et le challenge inhérents à ce genre de projet sont vitaux afin de se créer de nouveaux potentiels d’activités. C’est le but même de notre nouvelle version des 15 propositions sur 5 ans. Nous nous sommes déjà longuement exprimés sur ce sujet et celui-ci doit être en réalité perçut sous l’angle politique. A la lumière de ces informations, notre commentaire sera donc le suivant : Si Soyouz TMA à Kourou est considéré comme une solution technique, extrêmement temporaire, et dans une perspective politique ambitieuse annoncée et soutenue pour un programme de vols habités européens renouvelés, nous souscririons à l’offre. Néanmoins le risque de ne rien faire pour les vols habités en Europe (si ce n’est de la coopération passive), ne fut jamais aussi proche en Europe avec Soyouz à Kourou. Ceci est principalement dû au manque de soutien envers une politique spatiale habitée en Europe. Nous le savons tous, nous l’avons entendu de nombreuses fois lors de cette conférence : au lieu de parler d’argent et de projets (il n’en manque en aucun cas en Europe : Cf. les sessions à propos du transport spatial), Il s’agit désormais de s’attaquer au cœur du problème : l’aspect politique. Si les techniciens nous annoncent que pleinement soutenus et financés, ils ne peuvent pas réaliser correctement un lanceur ELV man-rated en 5 ans, alors nous nous rabattrons sur la solution russe, mais multiplions les efforts, dans tous les cas, pour un lanceur indépendant européen efficace afin de mettre un spationaute en orbite basse d’ici là. Car il ne faudra en AUCUN CAS oublier la visée tactique derrière ce projet : acquérir le plus rapidement possible les connaissances requises au vol spatial habité. Un soutien fort et multidisciplinaire sera d’autant plus nécessaire afin de créer cet engin. – Que l’on pourrait alors considérer logiquement un peu plus poussé qu’un vulgaire ELV à capsule. Nous tenons à rappeler que cette hypothèse est envisagée dans le cas d’un problème technique majeur qui empêche la fabrication ou la mise à jour d’un lanceur habité en moins de 5 ans. Notons que la fusée Saturne à été conçue et lancée en moins de 6 ans, alors que les ingénieurs de l’époque en étaient au balbutiement de la technologie. Nous croyons que le problème reste avant tout politique et économique, nous ne le répéterons jamais assez ! La solution ne peut être que temporaire. Il faudrait dans ce cas insister aussi sur les autres aspects de l’extension des activités humaines européennes dans l’Espace.

Vous l’avez compris : Nous restons relativement ouvert et générique afin de prendre en compte tous les scénarios possibles pour le futur. La clé du problème est principalement politique et si la technologie nous impose une solution comme Soyouz à Kourou, il faudra redoubler d’effort …

Présentée comme elle l’est et dans l’optique politique actuelle, Soyouz à Kourou est une option ‘’pis allé’’. (NDLR : la première partie de cette dernière phrase doit être pleinement compris !). C’est, à l’heure actuelle, une solution de facilité, un peu trop commode …. Malgré ceci, le paysage international semble s’éclaircir, petit à petit, pour les vols habités et nous espérons que cet optimisme les concernant touche notre continent.

Nicolas Turcat
Président de la NSS France.

 
     
03/10/04

La lettre d'Octobre 2004 N°10 intitulé ''Libre propos pour un espace habité'' vient de paraître ici.

Le sommaire est le suivant : Kerry et la politique spatiale. – Nicolas Turcat. Des solutions pour l’Europe spatiale ! Commentaires sur le nouveau fascicule d’APM – Nicolas Turcat. L'apport des astéroïdes à la conquête du Système Solaire. Part. 2 – Philippe Jamet. Les nouvelles 15 propositions sur 5 ans – commentaires. Paradoxes ! - AT. Un travailleur social plaide pour Mars - Rollie Lobsinger. La Lune peut-elle être un arsenal ? - AT – Reprise des 2 premières parties. ici

Vous pouvez aussi retrouver les nouvelles 15 propositions sur 5 ans ici !


 
     
16/09/04

A venir :

Une mise à jour majeure des 15 propositions sur 5 ans vient d'être effectuée : c'est pour bientôt avec les commentaires qui vont avec.

La lettre Octobre-Novembre 2004 sera, cette fois-ci, en avance puisqu'elle devrait paraître pour la fin de ce mois, avec notanment des réactions à l'actualité américaine, les explications de nos modifications des 15 propositions sur 5 ans, un article de fond sur Kerry et l'espace, la suite de l'article sur les astéroides...etc !

Le flyer NSS France, qui peut être imprimé et distribué ainsi plus facilement à votre entourage, a été mis à jour très récemment intégrant les changements dans nos 15 propositions. Pour le télécharger (Cliquer droit, enregistrer sous, puis la direction voulue), c'est ICI

 
     
13/09/04

Ayant aussi assisté, fin Aout 2004 à la Conférence de la Mars Society à Chicago, vous pouvez retrouvez nos impressions (à chaud) sur notre Weblog ! ici

NOUS TENONS A RAPPELER, AU PASSAGE, QUE

CE WEBLOG DOIT VOUS SERVIR POUR RÉAGIR ...

C’EST UN CAS UNIQUE EN FRANCE,

ALORS SAISISSEZ LA CHANCE DE FAIRE PROGRESSER LE DÉBAT SPATIAL EN EUROPE !!

REACT HERE !!!

 
     
10/08/04

Une nouvelle étude du CDF/ESA - Concurrent Design Facility - (basé à l'ESTEC et déjà auteur du fameux HSVG - cf. plus bas) vient d'être mise on-line sur le FTP de l'ESTEC: Le lien est ici

Ces papiers (2 PDFs à downloader) sont issus d’une étude de faisabilité commandé par l’ESA afin d’établir une stratégie pour les vols humains vers Mars (et non en faire une mission de référence). Les papiers, très intéressants, sont en réalités plus un exercice qu’un plan concret qui permettrait à l’ESA de tiré des leçons pour d’autres missions. Notons que l’aspect financier n’est pas abordé et que la mission nécessiterait le lancement de 21 fusées Energia, 3 Ariane V et 2 vols Shuttle, la masse totale du train spatial vers Mars serait de 1511 tonnes et le temps d’assemblage durerait 4,3 années. Encore une étude papier, mais qui va dans le bon sens : le vol habité vers Mars !

Le lien de l'étude vers le FTP : ici - Tous les papiers Aurora ESA/ESTEC sont ici


Crédits ESA -CDF/ESTEC

 
     
10/08/04

1 milliard d’euro pour la station spatiale internationale.

L’Esa vient de signer un contrat d’un milliard de d’euro le 13 Juillet 2004 avec EADS ST pour commencer les opérations et mises en service des éléments européens allant sur l’ISS. Nous ne pouvons que nous féliciter de cette nouvelle étape vers la construction de ce projet. Le contrat couvre les activités initiales, en particulier la préparation de Colombus et la production de 6 véhicules européens ATV. L’Europe va bientôt passer aux choses concrètes d’ici peu en matière de vol habité. Espérons que l’élan de s’essouffle pas trop vite !


Pour mieux connaître la nature du contrat sur le site Internet de l'ESA: ici

Site Internet ESA consacré aux vols habités: ici
Site Internet d'EADS-ST: ici

 
     
10/08/04

UK et Aurora ?

Récemment, le Royaume-Uni fut secoué par un débat, que vous avez peut-être croisé sur Internet (spaceref.com) et qui est loin d’être terminé : ‘’Join or not join Aurora’’ ? Mettant aux prises les autorités scientifiques de ce pays habituellement si réservé, avec l’avenir scientifique du pays, vis à vis de l’Europe spatiale. La Royal Astronomical Society représentée par la vigoureuse Dr. Sarah Dunkin a fait savoir que l’Angleterre aurait beaucoup à perdre si elle ne s’engageait pas dans les programmes d’exploration que cela soit du point de vue de l’Inspiration que de la Science. Le potentiel pour l’Industrie anglaise fut aussi mis en valeur lors du Salon de Farnborough. La participation plus active de l’Angleterre à Aurora fut ainsi débattue au PPARC, par Lord Sainsbury (ministre des Sciences) ou par des parlementaires britanniques. Les vraies questions à poser sont les suivantes: est-ce que l’Angleterre est vraiment convaincue par le programme d’exploration et si oui ? Y compris dans ces aboutissements ‘’vols habités’’ ? La réponse risque d’en décevoir certains sur le long terme. Notons que le ministre anglais des Sciences soutient la coopération internationale comme vecteur de développement des projets d’exploration (rapprochement américano européen), il est aussi convaincu de la nécessité, sur le long terme, de s’engager dans une politique spatiale habitée notamment en direction de Mars. En conséquence, nous encourageons l’Angleterre à s’engager dans le programme spatial d’exploration européen plus fermement. Le débat reste ouvert...

NT - NSS France

 
     
09/08/04

Aurora – Le 8 Juillet 2004.

Le 8 juillet 2004, à l’ESA se tenait la seconde réunion du comité des participants au programme Aurora. Ainsi révisant la déclaration initiale du programme, les pays européens déjà participants, ainsi que le Canada, ont accepté qu’Aurora serve de modèle et de structure pré-exisante dans le cadre d’un programme plus large (le fameux ‘’inspiration’’ ?) d’exploration spatiale européen (dénommé actuellement ESEP – European Space Exploration Program). Notons que l’union Européenne présente comme observateur lors de la réunion se dit intéressée à participer à cet ESEP. L’évolution d’Aurora comme un programme préparatoire de plus grande envergure, nous laisse perplexe. En effet, si nous avions tendance à féliciter l’agence avec cette étape passée, nous nous posons aussi des questions plus concrètes comme le financement et sur l’orientation très robotique du programme présenté. Ces deux derniers points semblent encore en suspens. Il n’est pas décidé de financement, avant la fin septembre de cette année. La réunion du 8 juillet permettant surtout de préparer le conseil de l’ESA en Juin 2005. Les enveloppes financières de chaque participant n’étant pas encore divulgué au grand public, nous en saurons plus bientôt. Mais nous pouvons dès aujourd’hui nous poser quelques questions sur ces ‘’derniers effets de manches supposés’’ de la part de l’agence particulièrement concernant un financement plus que problématique, il y a déjà deux mois de cela ! – cf. air et Cosmos de la fin Juin 2004 - de plus les deux programmes engagés à l’heure actuelle, ne concerne pas vraiment l’espace habité, puisque ce sont ExoMars et un démonstrateur de réentrée en atmosphère (pour du hardware). Nous nous demandons, toujours, où sont les programmes concrets de vols habités sur le long terme ?

Afin de conclure sur une note positive, espérons que la Commission Européenne puisse soutenir politiquement et efficacement (il en est question d’un point de vue des scénarios envisagés et du public) Aurora dans un cadre plus large que la simple exploration robotique. L’Europe doit agir à sa mesure, certes, mais ne faut-il pas redéfinir cette mesure ? À l’heure de la promotion par nos Hommes politiques de l’Economie de la connaissance et de l’innovation, quel programme mieux qu’Aurora inspire plus ces deux derniers domaines ?

Nicolas Turcat - Président de la NSS France

Lien ESA vers Aurora Website

 
     
08/08/04
La future Constitution européenne et l’ESA .

La NSS France a toujours été très orientée de façon paneuropéenne. En effet, nous pensons qu’il manque à l’agence spatiale européenne une vraie structure politique la dominant et la boostant, tout en lui fournissant un appui nécessaire à l’accomplissement de grands projets comme l’Europe dans l’espace. Cet appui politique, fondamental, est en voie de devenir plus concret dans les quelques années à venir avec l’inscription dans la future et éventuelle Constitution européenne d’une politique spatiale innovante. Il a souvent manqué à la politique spatiale européenne, une volonté politique, espérons que ce pas en avant fera progresser les choses dans le bon sens.

En effet, nos 25 chefs d’états ont choisi le 18 Juin dernier de s’accorder sur un texte de constitution, dans lequel est cité l’espace comme une compétence partagée de l’Union Européenne. L’espace y est présenté comme une opportunité extraterritoriale de développer et d’exploiter des services publics et privés comme les télécommunications, l’observation de la Terre, l’environnement, la navigation par satellites, la défense ou la sécurité de l’union européenne. La reconnaissance de l’intérêt de l’espace par les hommes politiques européens est un grand pas en avant mais pas suffisant, à notre sens. Plus que de faire de ‘’l’espace utilitaire’’ (credo de la commission européenne !), nous devrions développer, parallèlement, une véritable politique spatiale, à long terme, d’exploration et d’exploitation de l’espace. Miser sur le futur ne peut être que positif pour une constitution déjà orientée vers l’avenir de notre communauté. Insuffler sur notre continent, une idée aussi fédératrice qu’un grand programme spatial, c’est aussi faire de l’Europe une réalité concrète avec des plans enthousiasmants et véritablement innovants.

L’espace est mentionné dans la Constitution dans l’article I-13 parmi les compétences partagées avec la recherche et développements technologiques (RDT). Concrètement l’espace deviendra une compétence de l’union européenne, un peu au même titre que la politique agricole commune. La définition de l’espace comme compétence partagée donne essentiellement à l’Union européenne comme entité politique, l’autorité de fonder et développer des programmes spatiaux. Dans la section 9, l’article III-150 dit aussi, et plus longuement ‘’qu’afin de promouvoir le progrès scientifique et technique, la compétitivité industrielles et le fondement de ces politiques, l’union européenne doit pouvoir dessiner (draw en anglais) une politique spatiale européenne. Dans ce cadre et à ces fins, l’Union pourrait promouvoir des initiatives communes, aider la recherche et développements technologiques et coordonner les efforts nécessaires pour l’exploration et l’exploitation de l’espace’’.

Comme nous l’avons déjà dit, nous allons dans le bon sens, et l’association tient à applaudir cette décision, en espérant que la Constitution deviendra un jour une réalité. Il n’est plus temps de regarder en arrière, savoir si oui ou non, la constitution est bonne, mais d’essayer de faire et de pousser des projets concrets. L’Europe spatiale peut être un projet porteur d’avenir pour notre communauté. Si la construction européenne doit passer par des réalisations concrètes et limitées, l’espace comme potentiel d’activité, peut tenir lieu de projet innovant et fédérateur.

Nicolas Turcat - Président de l'association.

 
     
21/07/04

35 ans que l'Homme a posé le pied sur la Lune.

www.nasa.gov

 
     
21/07/04
Réalisme et coopération.

Le 21 Juin dernier, s’est tenu à Washington DC, organisé par John Logsdon, dans les locaux de la Elliott School of International Affairs à la George Washington University, un symposium sur la coopération internationale et l’exploration spatiale. Cette conférence de deux jours réunissait des personnalités comme John Marburger, conseiller de George Bush, Pete Aldridge, Christian Cabal du GPE, Jacques Blamont, Louis Friedman de la Planetary Society, Jack Metthey de la Commission Européenne, Daniel Sacotte de l’exploration spatiale à l’ESA, des capitaines d’industries spatiales comme Joël Barre, Hervé Guillou, Chuck Allen de Boeing, et des responsables d’agences comme Gerard Brachet (ex-cnes), Stéphane Janichewski, M. Favier du CNES, ou Jean-Paul Poncelet de l’ESA. L’intérêt principal de ce genre de réunion était de confronter les opinions sur un sujet hautement d’actualité. Nous avons déjà abordé à travers les derniers textes parus sur notre site Internet les idées qui furent exprimées lors de cette conférence. En dépit de ce fait, il faut reprendre les quelques idées forces qui ont été émises et prendre position.

Avant tout, il s’agit de mettre en avant, à nouveau la différence sémantique de compréhension du terme ‘’exploration’’ entre Etats-Unis et les Européens. Que l’on considère comme M. Sabathier du CNES (bureau Washington DC) que les vols habités ne sont pas une priorité de l’Europe et qu’ils ne le deviendront pas ou comme certains membres des agences nationale de notre continent (nous pensons ici à la position ‘’anti-espace habité’’ de M. Schrogl de la DLR – ou dans une moindre mesure l’opinion de M. Sacotte à l’ESA qui nous fait passer Rosetta ou Smart-1 pour de l’exploration nouvelle…) qui sont en décalage complet sur la définition même de ce qui faut faire comme exploration dans un cadre européen : la situation reste la même : les américains sont venus à cette réunion avec des propositions concrètes et une réelle volonté de faire progresser les choses – peut-être même s’accaparer le projet…- les européens, eux, dans leur grandes majorité, ont à nouveau tergiversé.

Il est tout à fait louable de discuter des modalités de la future coopération. Il faudra le faire mais ne devrions nous pas nous engager dans un programme spatial d’exploration concret au niveau européen ? Et si nous n’en avons pas les moyens (ce que certains aux CNES, DLR ou à l’ESA essaient de nous faire croire), pourquoi ne pas souscrire à l’offre américaine plus rapidement ? Coopère t’on vraiment du fort au faible ? Sommes nous vraiment en position pour discuter des modalités de notre souscription à ce projet ? Sinon en tant que partenaires crédibles, qu’avons-nous à proposer ? Autant de questions qui auraient mérité d’être posées ! Du coté américain, il est évident que ces derniers veulent garder la direction du programme MMI et imposé leur propre cheminement (modèle du F-35/JSF) puis étudier la part à internationaliser afin de l’ouvrir à la coopération – une perspective qui ne plait absolument pas aux Européens – mais peut-on leur reprocher vraiment ce travers, en sachant qu’en face d’eux il ne se trouve aucune force de proposition ? Alors quoi qu’en dise Messieurs Logsdon et Dupas dans l’Aviation Week and Space Technology du 5 Juillet 2004 (page 70), ou Christian Cabal dans Space News du 12 Juillet 2004, la réalité rattrape les belles intentions : les européens, à part les quelques schémas-type de coopération proposés (et pour lesquels nous sommes, parfois, d’accord – comme l’idée d’autonomie partagée de M. Favier du CNES), n’ont rien a proposer de très novateur depuis Aurora. Les américains, entre temps, ont su se remettre en question, bâtir idéologiquement MMI, poussé politiquement pour un soutien, un véritable débat s’en suivit et des propositions concrètes industrielles commenceront à poindre d’ici peu. La réalité est cruelle mais nous rappelons à nos lecteurs le compte rendu édifiant de Christian Lardier dans Air et Cosmos N° 1942 à propos du conseil de l’ESA et le quasi non-financement d’Aurora (14 millions au lieu 40 millions d’euros !) : ceci est la réalité européenne. Comme association citoyenne notre rôle est, bien entendu, de soutenir ce genre de programme (Aurora/Inspiration) mais il s’agit d’être lucide et de s’apercevoir que pour rendre le programme MMI ‘’sustainable and affordable’’ (durablement et le rendre possible) il faudra s’engager concrètement dans des programmes comme Aurora ou Inspiration, les financer et les finir et pas seulement parler dans des réunions pour refuser toutes les propositions faites. Nous ne sommes plus en position d’avoir ce comportement.

En réalité il existe deux scénarios de sortie possibles : soit accepter les propositions américaines et les discuter au minimum car nous ne sommes pas en position de le faire, soit s’engager, et c’est la position de la NSS France, dans un programme spatial d’exploration habitée ambitieux dans un premier temps de manière autonome pour ouvrir à moyen terme l’exploration à la coopération avec nos partenaires américains, russes ou chinois. Maintenant la position actuelle européenne qui consiste à refuser le schéma du JSF et proposer une coopération d’Etat à Etat, alors même que nos Etats – ou l’Europe- est incapable de s’entendre à travers le vecteur commun qu’est l’ESA est en réalité utopique. Le JSF n’est sûrement pas le modèle idéal mais la coopération d’Etat à Etat, l’est encore moins dans le contexte actuel ! Et je le répète pour une meilleure compréhension : ‘’dans le contexte actuel’’. L’ISS, ou le Spacelab en sont les exemples les plus flagrants ! Tout en sachant que l’Etat européen ne sera pas mûr avant au moins dix ans selon un des architectes de l’actuelle Constitution européenne : Valérie Giscard d’Estaing. Nous sommes à nouveau dans la position du ‘’donneur de leçon’’ inefficace et passive. John Logsdon à la fin de la conférence conclut par cette phrase qu’au moins le débat était lancé mais qu’il n’avait pas progressé comme il avait voulu ou comme il aurait pu s’attendre lors de ce symposium. Evidemment, dans un monde idéal l’exploration spatiale serait une activité partagée et globale. Mais que Messieurs Logsdon et Dupas ne s’attendent pas à ce que cela advienne : nos ‘’space leaders’’ sont trop emprunts de réalisme et de concret pour se préoccuper de ce genre de prérogative. Alors réclamer comme dans l’AWST du 5 juillet 2004, une exploration spatiale emprunte de coopération et d’engagement commun risque de rendre la donne encore plus complexe qu’elle ne l’était avant ! Nous ne sommes pas dans un monde merveilleux et nous ne l’avons jamais été. Aucune exploration rentable ne s’est faite conjointement dans un esprit de découverte pure dans une perspective d’évolution de l’espèce humaine. La NSS France soutient, bien entendu, ces idées sous-tendant l’idée de spacefaring civilization mais l’exploration doit faire place à l’exploitation et à l’extension des activités de l’Homme dans l’Espace : les belles idées s’évaporeront alors aussi vite qu’elles ont été émises. Mais il y a certaines réalités situées au niveau du champ politique, diplomatique, stratégique et surtout commerciale qui nous fait croire que seule une politique spatiale autonome dans un premier temps, permettant d’insuffler l’effort nécessaire au niveau décrit précédemment, pourra être abordée comme une vraie perspective d’avenir. Les Européens, lors de ce symposium, globalement n’ont pas proposé de programmes, ni de propositions concrètes de coopération à l’encontre des américains : ils écoutèrent, débattirent puis refusèrent sans rien proposer ! Le trait est volontairement caricatural mais assez proche de ce qui s’est passé : il y eut beaucoup de désaccords entre les européens (position de la DLR sur Aurora faisant enrager l’ESA, la position très tranchée de M. Blamont) et peu de décision. Les mauvaises langues vous diraient que ce n’était ni le lieu ni le moment à la veille d’un conseil de l’ESA très mitigé pour l’exploration. Il est tout de même assez paradoxal d’entendre dire M. Janichewski parler d’efficacité en promettant des initiatives à venir tout en contemplant les programmes concrets de cette agence. Permettez moi de penser à nouveau que la Vision de M. D’Escatha ou même Bensousan est sûrement moins ambitieuse que messieurs D'Aubinière, Auger, Coulomb, Bignier, Sillard, Pellat, D'allest ou même Brachet. Actuellement en Europe, et particulièrement en France, on attend toujours que l’autre ait commencé à faire ‘’quelque chose’’, ou que ce ‘’quelque chose’’ ait fait ses preuves, pour ensuite ‘’étudier nos possibles implications’’ dans ce projet. Honteusement passif. Quant à croire que l’on puisse dès le départ tabler sur une coopération d’Etat à Etat comme le souhaiteraient globalement les Européens, ou messieurs Logsdon et Dupas, ou inscrire dès le début MMI dans une perspective internationale serait faire preuve d’une faiblesse politique majeure pour l’Europe. A moins d’une révolution culturelle majeure, aucun Etat politique européen n’est prêt à soutenir, avec la conviction américaine, une initiative d’exploration spatiale aussi ambitieuse. C’est sur ce plan là que la NSS France travaille tous les jours et émet des propositions : la vraie naïveté se situe ici : croire que les américains nous offriront un programme déjà bâti et où, nous, européens pourrions choisir les modalités de coopération ainsi que les prérogatives qui iront avec : le beurre, l’argent du beurre et la crémière ...

La NSS France eut l’audace de faire des propositions, de réagir à l’actualité et surtout d’émettre des idées. Ce travail est si peu fait en Europe et s’il était, nous aurions un programme engagé concret qui s’occuperait à bâtir une infrastructure spatiale européenne efficiente. Le symposium nous a montré à nouveau à quel point il fallait faire des propositions politiques pour l’Europe et à quel point il devenait urgent de bâtir une vraie politique spatiale. L’étude de Goldman Sachs parue l’année dernière et citée comme preuve dans l’article de messieurs Dupas et Logsdon ne peut s’appliquer comme cadre à de futures décisions politiques ! bien au contraire, une attitude politique consisterait à dire : ‘’faisons mentir cette étude et faisons tout notre possible pour changer cette donnée qui semble immuable’’. De plus notons que cette étude ne tient pas compte de l’innovation réelle investie comme l’extension de l’Hommes dans l’espace qui pourrait rapporter gros et faire à nouveau démystifier cette étude. Ne plions pas nos politiques spatiales pour les faire rentrer dans le cadre d’études économiques parfois trop linéaires. La volonté politique veut que nous ayons plus à proposer qu’une vision encadrée par des contingences aussi légères que la prospective macroéconomique. La volonté politique édifie l’avenir et non l’inverse. Il y a donc des priorités qui font qu’il faut s’engager dans un programme spatial ambitieux et soutenu fortement par les politique de notre continent. Un certain réalisme nous fait donc croire que la coopération à très court terme avec les Etats-Unis risque de nous perdre dans une passivité immuable et dans une faiblesse politique dommageable pour l’avenir de notre entité politique.

Nicolas Turcat - Président de la NSS France

PS : additif d'un adhérent :

Pas n’importe quelle Coopération !


Depuis le symposium tenu à l’Université George Washington, fin juin 2004, sur « L’exploration spatiale et la coopération Internationale », nous voyons apparaître dans les grandes revues aérospatiales des commentaires réalisés par l’élite intellectuelle concernée. Dans la revue « Space News » du 28 juin, Louis Friedman, directeur exécutif de la « Planetary Society », nous écrit sous le titre : « Moon Mars Exploration is ideal for cooperation », que ce qui manque à la proposition Bush : « …is linking the proposal to American intellectual, cultural and political values for building a worlwide constituency for the extraordinary vision of humans from Earth going to another world : ‘in peace, for all mankind.’ ». Dans un « point de vue » commun intitulé « Space Exploration should be a global undertaking », Alain Dupas et John Logsdom, dans l’hebdomadaire « Aviation Week and Space Technology » du 5 juillet, constatent un paradoxe entre la position dominante américaine et ce qu’ils expriment avec cette phrase : « … In term of human culture, even philosophically, space exploration ought to be a globally shared activity, part of the long-term evolution of the human species… ». Si ces envolées sont grandes et belles, hélas, l’histoire humaine des explorations, depuis les phéniciens jusqu’à la découverte des pôles les rend un peu naïves. Les Humains sont intelligents, curieux et aventuriers mais ce ne sont pas les poncifs « in peace for all mankind » ou « globally shared activity » qui sont les moteurs de l’évolution. Les phéniciens, les portugais, les hollandais ou les créateurs des machines volantes du début de ce siècle - même si les sciences et techniques étaient présentes tout au long de ces aventures - se lançaient pour créer de nouveaux potentiels d’activités et des affaires, et aucun n’a attendu un consensus mou pour ouvrir ces nouveaux domaines !

Afin de confirmer ce décalage entre le « politiquement correct » et les expériences antérieures, nous ajoutons que depuis, maintenant 25 ans, nous vivons dans une société qui a choisi des valeurs différentes : l’individualisme, l’immédiat, l’émotion y sont promus, l’Economie est devenue un vaste casino où l’on gestionne ce qui fut créé avant par d’autres ; en dehors du problème très médiatique de l’environnement, qui se soucie de l’évolution de l’humanité ? Si un Roosevelt ou un Kennedy pouvait faire appel aux « objectifs communs » et piloter l’Economie pour créer un New Deal ou un programme Apollo, ces concepts sont pour le moment proscrits, alors que paradoxalement l’objectif de la construction d’une civilisation explorant et se développant dans l’espace s’accomode mal de cette « nouvelle économie ».

A propos de cet avenir spatial, il serait peut-être temps, pour l’Europe, de comprendre que la « coopération du faible envers le fort » n’a jamais été intéressante et ne le sera jamais ; Post-Apollo, Spacelab et l’ISS, l’ont démontrée ; Soyuz à Kourou avec le fantasme de certains pour un vol habité à bon marché ou une coopération déséquilibrée sur la proposition spatiale du Président américain conduira aux mêmes résultats : le dupé est toujours le faible ! L’accord de gouvernement à gouvernement ne vaut guère mieux : que deviendrait une entente officielle avec l’Administration Républicaine sur son projet d’exploration spatiale dans l’hypothèse où la suivante soit celle du Démocrate Kerry ? Qui, soit dit en passant, conçoit le rôle de la NASA aux antipodes de celui soutenu par l’Administration actuelle. Le Président Clinton n’a-t-il pas bouleversé les plans de la station en 1993 sans se soucier des Européens !

Si l’on veut sortir de cette attitude servile, l’Europe doit développer un véritable programme habité d’exploration puis d’exploitation de l’espace, en concurrence avec l’initiative américaine, vers la Lune puis Mars et au-delà, convenablement financé, avec une feuille de route concrète ; elle en a les capacités et les moyens. En ouvrant un futur possible, tout en défiant nos amis américains, elle rendra un beau service à l’ensemble de la planète et la coopération d’égal à égal suivra.
AT

Nous reviendrons sur le modèle du JSF/F-35 et la position européenne politique exprimée récemment dans Space News pour très bientot.

 
     
15/07/04

The Space Elevator Conference.

Vous le savez nous avons toujours soutenu l’idée de l’ascenseur spatial dans la cadre du plan à moyen terme pour l’Initiative Spatiale Européenne. Ce genre de mode de transport sera des plus révolutionnaire (une centaine de dollar le kilo pour un cout total estimé à 10 milliards de dollar) et malgré les difficultés techniques qui seront rencontrées, il aurait été intéressant de voir une entreprise privée européenne ou même une agence spatiale travailler sur le sujet. N’ayant pas pu aller à Washington DC à la conférence sur le sujet fin juin, nous vous conseillons d’aller faire un tour sur le site Internet de l’événement et de consulter les archives de la conférence 2003, nous attendons les actes de la dernière.

L'article du Monde concernant le monte charge spatial : ici

Une explication du système : ici

 
     
14/07/04

Conseil Economique et Social - Rapport Pompidou.

Le texte du rapport : ici

Le site internet du CES : ici

La lecture du rapport de M. Pompidou pour le Conseil Economique et Social Français intitulé ‘’la politique spatiale de Recherche et de développement industriel’’ n’est pas des plus prometteuses pour le vol habité. Le but premier du rapport Pompidou était d’étudier les corrélations entre les institutionnels et le tissu industriel. Outre le fait – dont nous soutenons l’esprit – que l’espace est un enjeu stratégique fondamental pour l’affirmation de l’Europe ou que l’espace est un secteur en mutation dû aux nouveaux contextes. Les quatre priorités notées par le CES sont donc les suivantes : développer la base scientifique et technologique européenne, renforcer le secteur applicatif dans le domaine satellitaire, maintenir l’indépendance d’accès, et réaffirmer que l’espace est un outil pour la recherche. De façon plus concrète, il s’agit d’investir dans des secteurs de recherche grâce à un fort investissement public massif. Le rapport recommande dans le même temps, la création d’un équivalent au ‘’Buy US Act’’ au niveau européen afin d’offrir de meilleurs garanties à la politique spatiale européenne. Une conférence spatiale européenne est aussi appelée à être formée afin de redéfinir dans une perspective de construction européenne et à l’aube d’une nouvelle constitution, une politique spatiale cohérente. Le CES préconise aussi une évolutions des pratiques communautaires comme l’abandon de l’idée du juste retour pour l’idée de la juste contribution. Cette évolution permettrait de faire émerger un secteur de technologie spatiale profondément lié à l’industrie. Ainsi, au niveau national le CNES passerait de la tutelle de la Recherche à celle de l’industrie. Concernant l’exploration – peut-être dans l’idée des rédacteurs : des vols habités ? – Il s’agit pour le CES de réévaluer l’attitude des américains face à l’accomplissement de l’ISS, donc attendre et voir ce qui va se dérouler les prochains mois, et pourquoi pas s’engager en coopération dans des plans d’explorations à des fins scientifiques. L’idée d’installer un observatoire habité sur la Lune est ainsi effleuré, et il est ‘’naturel’’ selon le conseil de s’allier afin de favoriser la dimension humaine de l’exploration spatiale. GMES, Galileo sont perçus aussi comme des œuvres fédératrices afin de réaffirmer la volonté et l’ambition de l’Europe sur la scène internationale. Outre le fait que l’exploration ne doit être bridée à des fins strictement scientifiques et que le vol habité pourrait être considéré comme une vrai œuvre fédératrice novatrice, le Conseil va en général dans le sens du Papier Blanc rendu il y a un an de cela. Le meilleur exemple de cohésion sociale et d’innovation (promut par notre Président de la République ce 14 Juillet 2004) pourrait être un programme spatial européen .En guise de conclusion, le rapport finit sur cette phrase ‘’il s’agit de définir une politique spatiale cohérente basée sur des choix pragmatiques et suffisamment ambitieux’’ (…) ’’ la France a les capacités d’en initier le mouvement. Elle doit s’y engager résolument’’.

La NSS France a apprécié certains aspects volontaristes du rapport et particulièrement concernant la corrélation entre industriels et institutionnels ou le lien à l’Europe. Il est désormais évident que la politique spatiale se déroulera au niveau européen. La France peut jouer un rôle moteur dans un vaste phénomène d’entraînement qui permettrait à l’Europe de se bâtir plus sereinement. Nous l’avions déjà dit. L’aspect fédérateur d’une politique spatiale est mis en valeur et nous ne pouvons que nous incliner face à cette évidence. Il aurait été tout de fois judicieux d’ouvrir cette hypothèse aux vols habités et vraiment mettre en valeur cet aspect de l’exploration comme une vraie vision à long terme. Alors que les agences commencent à comprendre l’idée derrière le nouveau plan US, les politiques sont encore trop pragmatiques : parler d’espace utilitaire à une époque ou l’on veut renouveler l’idée d’une politique spatiale est déjà ‘’has been’’. La NSS France regrette d’ailleurs que le CES n’ai pas plus parlé des vols habités, certes ce n’est pas une composante fondamentale aujourd’hui mais cela le deviendra demain dans tous les cas si les USA, ou la Chine vont jusqu’au bout de leurs idées. Le CES aurait pu saisir l’opportunité de mettre en valeur cet aspect d’une politique spatiale dans un cadre résolument novateur. Par ailleurs, et paradoxalement, dans l’introduction du rapport transparaissent les raisons qui ont permis à ce rapport d’exister : le contexte international ! – ‘’l’intérêt stratégique de l’espace est plus perceptible que jamais’’ - Or les trois exemples cités concernent, de plus ou moins loin, les vols habités : la nouvelle politique US en matière d’exploration, les nouvelles puissances spatiales – nous supposons la Chine et ses taikonautes – et l’émergence de nouvelles collaborations – avec les américains ou les russes comme Soyouz à Kourou clairement identifié quelques pages plus loin comme l’opportunité à saisir pour les vols habités ? – Ces trois exemples sont flagrants d’une volonté à inaugurer une politique spatiale plus ambitieuse. L’Europe n’a toujours pas franchi ce pas. Un rapport relativement convenu n’aidera pas plus à faire avancer les choses.

Nous aurions pu attendre plus d’audace et plus de vision à long terme, mais le but premier de ce rapport n’était pas de proposer de nouvelles directions dans la politique spatiale européenne. Peut-être sera-ce le rôle de la conférence spatiale européenne promis par le CES. A nouveau, nous regrettons, le manque de positionnement clair face à une politique spatiale habitée. Et nous affirmons dans le même temps, que l’aspect ‘’inspiration’’ d’une politique spatiale ne passera pas par une vision trop pragmatique et utilitariste mais par une vision à long terme pour une Europe tendant vers une politique spatiale habitée ambitieuse. Aujourd’hui, il s’agit de savoir où se situe notre ambition. Comprenant la corrélation entre R&D, Industriels et agences spatiales, le CES a pourtant mis en avant le rôle créateur de potentiels d’activités, alors, l’ambition se situe là où on la désire. Au lieu de d’aborder ce que nous voulons vraiment pour l’avenir spatial de l’Europe, et faire des propositions concrètes, le CES s’est épanché facilement dans un bon remake du White Paper. Nous aurions pu espérer mieux.

Nicolas Turcat

 
     
14/07/04
Commission Aldridge

La commission Aldridge a rendu son rapport, il y a quelques semaines de cela. Essayons tout de même d’en tracer quelques commentaires notamment concernant la position de l’Europe face à la nouvelle politique de la NASA. Vous le savez déjà, la NASA a déjà commencé sa réorganisation lancée quelques jours après l’annonce par le Président Bush en Janvier 2004. Le rapport de la commission a marqué les esprits particulièrement à propos du recours à des entreprises privées pour les lancements commerciaux en orbite basse, voir, à long terme, pour tous les vols vers LEO, y compris les vols habités. La proposition de création d’un conseil de l’espace placé sous la tutelle de la présidence américaine est aussi des plus intéressantes. Concernant l’Europe, peu de chose en ressort, la coopération est réaffirmée et le modèle du JSF (actuellement refusé par les partenaires européens – industriels et institutionnels) est prôné comme système de coopération.

Outre le fait de commenter abusivement une actualité strictement américaine, le rapport Aldridge est audacieux et novateur dans ses conclusions. Je reste persuadé que si les américains transforment en réalité leur vision selon l’idée de la commission, les Etats-Unis prendront dix ans d’avance sur l’Europe. Il est fondamental en Europe de reconsidérer la place de l’entreprise innovatrice privée qui fournira un accès à l’orbite basse. La situation est bien entendu différente, et nous ne retournerons pas sur le débat du ‘’space private enterprise’’ et l’Europe que nous avions eu le 21 juin dernier. La NSS France pense, une fois de plus, que l’Europe doit s’engager dans un programme spatial autonome mais commun sur le long terme avec les USA (la Russie ou la Chine). Dans tous les cas, nous allons dans le même sens, quant à débattre des modalités de la coopération entre nos nations (cf. le symposium à Washington DC le 21 et 22 juin 2004), nous sommes encore loin de le faire concrètement, au regard de notre retard significatif dans le domaine. Il serait peut-être temps de s’organiser en interne (dans notre nouvelle Europe), pour bâtir une politique spatiale habitée à la mesure de notre ambition.

Notons tout de même que la Commission Aldridge a compris avant tout que le terme exploration signifiait : vols habités à long terme et que c’était désormais la perspective des Etats-Unis enfin affirmée par le plus haut niveau politique. L’exploration spatiale, première étape vers la colonisation de l’espace par l’Homme, devra être perçue comme une priorité nationale. L’Europe n’a toujours compris l’ampleur de l’enjeu. L’espace utilitaire est ‘’intéressant’’ pour l’Europe mais pas suffisant pour continuer à investir dans un secteur déjà déficitaire. Les américains ont assimilé que s’engager dans l’utilitarisme à tout crin, c’est aussi s’engager dans un marécage dans lequel nous trempons depuis plus de vingt ans. La notion d’espace utilitaire est nécessaire à la construction quotidienne de l’Europe mais certainement pas suffisante pour bâtir une politique sur le long terme. Le meilleur exemple de ce constat se situe dans l’Air et Cosmos N°1943 du 2 Juillet 2004 avec l’article de Christian Lardier sur le bilan d’EADS Space Transportation. Les trois grands programmes d’EADS ST : Ariane V/ESC-A, ATV et le missile M51 arrivent en phase de production à la mi-2005, selon le Hervé Guillou – CEO- ‘’c’est la première fois que cela arrive (…) nous devons privilégier le rééquilibrage avec de nouveaux développements pour maintenir les compétences essentielles et assurer l’avenir commun, civil et militaire’’… Notons qu’à propos de ces nouveaux développements, rien n’est avancé dans l’article et selon Hervé Guillou, il s’agit de voir quelle sera l’ambition européenne pour l’exploration spatiale… J’ai bien peur que ce ne soit : Attendons, laissons faire et quelque chose, forcément, se décantera de ces discussions entre agences mais ne prenons surtout pas des initiatives ! Nous espérons, dans tous les cas, qu’EADS ST fasse pression tous les jours pour qu’un ambitieux programme spatial d’exploration européen soit lancé ! Bien paradoxale situation en Europe, où les politiques nationales autrefois si fougueuses, sont désormais si réservées concernant le vol habité (CES Français et le rapport Pompidou, position du CNES, ou de la DLR), alors qu’au niveau européen commence à transparaître une prise de conscience de la nécessité d’une vision à long terme.

Les Etats-Unis à travers le rapport de la Commission Aldridge ont su se remettre en question depuis l’accident de Columbia et de l’annonce du Président Bush. Les américains ont pu depuis le début de l’année 2004 retravailler leur programme et leur idée de la politique spatiale. Un formidable questionnement et un grand esprit de remise en cause (il suffit de lire les ‘’hearings’’ de la commission pour s’en rendre compte) a été mis en vigueur et accoucha finalement d’un rapport novateur et suffisamment porteur d’avenir pour la politique spatiale US. Si l’on ne doit tirer qu’une leçon du rapport Aldridge, c’est bien la suivante : l’esprit guidant la commission, la remise en cause, puis le changement de direction de la politique spatiale américaine sont autant de forces qui devraient être indispensables en Europe. L’Europe a besoin d’une politique spatiale à long terme affirmée et débattue comme la décision du Président Bush l’a été aux USA. Tout n’est pas à prendre mais l’exemplarité du rapport tient à son audace et à sa justesse dans un contexte relativement serré.

Nicolas Turcat

 
     
08/07/04

Si vous disposez de Real Player et d'une connexion haut débit, vous pouvez visionner le film suivant (un peu plus de 5 minutes) réalisé par Boeing pour soutenir la Vision d'exploration de la NASA et de la Présidence américaine. Le film est libre de droit.

Le film est : ici.

Le site de Boeing soutenant l'exploration (détails sur le CEV et sur les technologies en question) : ici

 
     
07/07/04 Téléchargez sur le lien suivant (cliquez droit, enregistrez sous la direction voulue) la video du vol du 21 Juin 2004 de SpaceShipOne - Crédits Scaled Composite - ICI  
     
05/07/04 Les papiers présentés (et non les actes complets) lors du symposium sur l'exploration spatiale et la coopération internationale s'étant déroulé à Washington DC - George Washington University, Elliott School of Internationals Affairs sont disponibles online à l'adresse suivante : ici  
     
04/07/04
La lettre bimensuelle ''Libre propos pour un espace habité'' (Juillet 2004 - N°9) de la NSS France est parut online ! le sommaire est le suivant : Cooperation or not ?- Nicolas Turcat. Les vols habités, les partis politiques français et les élections européennes. L'ISDC 2004 - par Nicolas Turcat. La Lune peut-elle être un arsenal ? - AT - 2eme partie. L'exploitation des ressources des astéroides - Philipe Jamet. News : Klipper ; Human Space Vision Group de l'ESA, une vision pour l'Europe ? ; Les nouvelles orientations de l'agence spatiale européenne ; SpaceShipOne, 21 Juin 2004 ; La ligne droite est-elle la seule solution pour aller sur Mars ? Pour lire la lettre : ici
 
     
23/06/04

SpaceShipOne atteint les 100 km ! - L'avis de la NSS France

Tout le monde le sait : le 21 Juin a volé le premier engin suborbital habité lancé par une société privée. Cette entreprise étant Scaled Composite avec le véhicule SpaceShipOne (SS1) dessiné par Burt Rutan avec comme premier ‘’pilote et astronaute’’ Mike Melvill. La NSS France tient ici à applaudir l’effort effectué par l’équipe de Scaled Composite pour réussir le premier lancement suborbital privé et habité depuis plus de 40 ans. Un nouveau chapitre risque bien évidemment de s’ouvrir avec cet événement et nous soutenons aussi ce genre d’initiative. Notre soutien s’explique tant d’un point de vue de popularisation de l’espace (même s’il faudra être milliardaire pour s’offrir un vol sur SS1), que du point de vue de l’émulation que ce genre de projet peut faire naître.

Le débat autour des petites sociétés privées innovantes – Notons, qu’à la différence de la logique engendrée, SS1 n’innove pas beaucoup technologiquement - n’existe quasiment pas en Europe. Il serait important ici de soutenir ce genre d’initiative en Europe si elle existait ! Or aucune entreprise française n’est concurrente dans le Ansari X-Prize… Nos 15 propositions sur 5 ans soutiennent le développement de l’économie privée comme participation possible à l’extension des activités de l’Homme dans l’Espace

Cependant, il faut aussi relativiser le vol du 21 Juin, dans sa dimension technique et programmatique. Un véhicule comme le SS1 ne volera jamais en orbite basse, et Burt Rutan est encore loin de le concevoir. Il en est aussi tout à fait conscient (cf Washington Post du 22 Juin 2004). Comme le chantre de l’économie spatiale privée Rick Tumlinson le rappelle souvent, le développement de ce genre de projet ne peut qu’être fait en parallèle des travaux des agences. Il n’est pas question, à l’heure actuelle, d’envisager sérieusement un développement des activités humaines dans l’espace ne passant que par des lanceurs privés. Personne n’envisage de faire la Moon Mars Initiative avec des sociétés privées uniquement. Et même si Pete Aldridge recommande l’emploi de telles sociétés pour l’orbite basse, il entend surtout l’appliquer au secteur des télécommunications, météo et autre espace utilitaire. L’envoi d’Hommes dans l’espace par des sociétés privés est encore loin de se faire selon les propres mots du président de la commission lors du symposium sur ‘’l’exploration spatiale et la coopération internationale’’ tenu à Washington DC le 21 et 22 Juin 2004. Rappelons que le but premier de ces sociétés (Scaled Composite, SpaceX….) est de faire de l’argent – make business – et d’ouvrir, dans le même temps, un marché rentable. Ce qui pour la NSS France est tout à fait louable, n’est pas forcement le projet d’une agence gouvernementale qui investit dans des systèmes complexes, performants, innovants mais peu rentables. Nous retrouvons ici le débat concernant la Recherche fondamentale. La NASA ou l’ESA ne concevra pas demain des lanceurs habités ou des ISS très rentables, nous le savons tous. Mais parce que nous pensons que le levier engendré, la croissance induite, ou même les potentiels d’activités ouverts seront plus grands, grâce aux programmes d’agences (mieux repartis, ou plus justes), nous soutenons avant tout ces dernières.

Le 21 Juin fut un grand jour pour l’économie privée, le triomphe certain de SS1 marqua une nouvelle ère. De toute façon, quel que soit le résultat de ce premier vol, rien ne pu arrêter cet élan aux USA qui pousse des entrepreneurs à investir dans des sociétés privées. L’émulation créée par ces sociétés sera, de toutes les manières possibles, fondamentale à long terme, pour le développement des activités spatiales habitées. L’espace concerne tout le monde, y compris les sociétés qui veulent y faire de l’argent. L’enracinement de la notion de business à faire dans l’espace, ou d’exploitation, devra prévaloir sur l’idée d’exploration au sens strict du terme. Nous touchons ici aux idées d’industrialisation, et d’expansion concrète au-delà de la Terre. Si le genre d’événement comme le 21 Juin 2004 peut aider dans ce sens, nous applaudissons le retour sain et sauf de SpaceShipOne sur notre planète ainsi que l’exploit de son astronaute.

Nicolas Turcat
Président de la National Space Society

Venez en débattre sur le Weblog / Forum : Europe 4 Space – E4S : ICI !

 
     
19/06/04
Les recommandations du Rapport Aldridge

Le président Edward Aldridge de la Commission Lune Mars et au-delà, mise en place par la Maison Blanche pour plancher sur l'ambitieux projet d'exploration spatiale de Georges W. Bush, rend public son rapport.

Ce rapport préconise qu'un retour sur la Lune, avant un probable voyage vers Mars ne pourra être atteint qu'en ouvrant la conquête spatiale au secteur privé et une réorganisation profonde de la NASA, qui devrait se concentrer sur les vols habités (exploration), tandis que le secteur privé prendrait un rôle leader dans les lancements de satellites et les vols robotisés. D'ores et déjà, les industriels du secteur spatial américain se félicitent de ces recommandations

Les recommandations du Rapport Aldridge

. L'exploration spatiale doit être managée comme une priorité nationale
. Le secteur privé US doit jouer un plus grand rôle
.Un principe d'approche "chacun suivant ses moyens" est déterminé.
. Réorganisation de la NASA et de son management
. Les Centres de la NASA devront être considérés comme "Federally Funded Research and Development Centers" (centres de recherche et développement fédéraux).
. Prospective et nouvelles technologies
. Commercialisation de l'espace
. Programme scientifique spécifique à l'attention des étudiants et des professeurs.
. Favoriser les découvertes scientifiques qui mènent à d'autres progrès scientifiques en cascade.

source en français : FLASH ESPACE NEWS. ici

La réaction de la NSS France est à venir.

Le rapport MMI de la Commission Aldridge est à télécharger ici (cliquer droit, enregistrer sous)

 
     
17/06/04

A venir notre position face à Klipper (Onega) :

Droits Novosti Kosmonavtiki - Air et Cosmos.

 
     
16/06/04
Le 17 et 18 Juin 2004, se tient à Paris un colloque dénommé Big Picture : long Term Space Scenarios organisé par l’AAAF. La conférence se tient au siège du CNES, place Maurice Quentin. La NSS France ne sera pas présente lors de ce colloque pourtant concernant l’avenir de la politique spatiale en Europe notamment à propos du vol habité. En effet, EADS et L’AAAF nous avait envoyé le carton d’appel aux papiers en ce début d’année 2004 en nous faisant savoir, qu’il serait intéressant que l’association participe à ce genre de conférence. Nous avions alors proposé un papier intitulé ‘’Une Initiative Spatiale Européenne’’, sous-titrée ‘’15 propositions sur 5 ans comme premières étapes d’un développement à long terme des activités de l’Homme dans l’Espace’’. Depuis ce jour, nous n’avons plus eut de nouvelles de la part de l’AAAF. Personne ne prit la peine de nous rappeler pour, au moins, nous annoncer que notre papier n’était pas prit … Nous apprîmes de sources internes, quelques temps après, que le colloque était déplacé d’Aix en Provence au CNES et qu’il semblait plus fermé à accepter des papiers de l’extérieur et que les institutionnels y seraient favorisés.

La situation en France concernant le débat sur l’espace habité devient de plus en plus restreinte et intolérable.

Bien étrange situation, où des personnes peu concernées par l’espace habité (regardez le Program Comitee), parleront de plans à long terme et où les associations concernées ne sont même pas invités … De plus, nous ne nous déplacerons pas au colloque comme simple spectateur, étant donné que le droit d’entrée est de 500 Euros ! Les membres de l’AAAF ont un prix d’ami à 300 Euros ! En plus d’être président de la NSS France, je suis aussi étudiant en Histoire de l’Innovation, et 500 euros représente une somme inadmissible à avancer lorsque vous ne faites pas partie du circuit officiel des étudiants de l’espace (comme l’ISU – Partenaire de l’événement). Paris IV-La Sorbonne, n’étant pas assez fortunée ni assez prestigieuse face à l’oligarchie spatiale européenne comme l’ISU, les agences ou certaines entreprises, ne pourra donc me payer le droit d’entrée … Le barrage financier est très clairement ériger pour éviter à ce que la France d’en bas vienne, peut-être, se mêler de discussions qui ne les concernent pas. Notre vision de la NSS France et du développement des activités de l’Homme dans l’Espace nous empêchent donc de se saigner à blanc pour écouter des speakers de plus 60 ans qui parleront d’espace à long terme depuis 30 ans déjà… Il n’y a point de jalousie dans mes propos et je plaints, d’avance et sincèrement, les auditeurs de cette conférence. Mais, ne vous inquiétez pas, les entreprises aérospatiales, agences et autres instituts, eux, auront une place de choix réservée lors de ce colloque. Lorsque vous ferez le tour du programme, vous vous apercevrez que les personnes qui s’exprimeront, sont les mêmes qui depuis 30 ans, en Europe, discutent des même sujets de la même façon avec pour résultats les mêmes effets : c’est-à-dire, Rien !

Alors messieurs les organisateurs de Big Pictures : Ne serait –il pas temps de renouveler le débat ? D’arrêter de réserver ce genre de colloque aux entreprises et agences européennes qui produisent si peu depuis 30 ans ? De lever cette omerta à propos des projets à long terme dans l’Espace ? Et enfin de réitérer le débat avec de nouvelles forces intellectuelles européennes en misant vraiment sur l’avenir des vols habités ? Bref renouvelez les cadres !

Réponse de M. Bonnal - Président de la Commission Transport Spatial de l'AAAF Co-organisateur du colloque Big Picture. ICI

Contre-réponse de M. Turcat à M. Bonnal - Président de la NSS France : ICI

 
     
11/06/04
Les vols habités, les partis politiques français et les élections européennes.

Les élections européennes arrivent, et pourtant peu d’Hommes politiques présentent véritablement de programme. Le silence, voir le désintérêt des décisionnaires français concernant l’Europe est affligeant. Malgré tout, la NSS France a souhaité sonder les grands partis politiques français présentant des candidats aux élections du 13 Juin. Notons que les sites Internet ou les brochures de campagne ne nous permettaient pas de rédiger un article suffisamment détaillé. Ainsi avons-nous posé 5 questions aux 9 plus grands partis politiques de France (sur la base de leur présence lors des dernières présidentielles).Sur les 9 partis contactés, seuls 5 ont répondu à nos questions.

La campagne pour les élections européennes, vous l’avez tous ressenti, ne suscite quasiment aucun débat d’idée. Les questions de la future structure de l’Union Européenne, ou de la Constitution sont totalement absentes de la campagne. Peu d’allusions ont été faites à propos de la R&D, de la recherche ou de l’industrie aérospatiale européenne. Vous connaissez déjà notre position fortement européenne vis à vis de tout programme spatial habité. La NSS France a donc souhaité poser des questions exclusivement espace habité à ces partis. Les réponses sont bien souvent assez formelles mais parfois cocasses dans leurs argumentations. Nous remercions les personnes aux sièges des partis en question qui ont répondu à ces questions. Vous pourrez désormais aller voter en connaissance de cause.
Nous espérons une Europe meilleure pour une politique spatiale ambitieuse et humaine.

Et aller voter le 13 Juin.

Voici donc les 5 questions :

1. Estimez-vous qu’une expansion de l’Homme dans l’espace soit un potentiel d’activités ouvert autorisant un futur décent pour l’Europe ?

2. Pensez-vous que la France ou l’Europe devraient s’investir plus concrètement dans une politique spatiale habitée ?

3. Alors qu’Ariane V pourrait être développée en version habitée et prendre en compte ainsi les intérêts de l’industrie aérospatiale européenne, que pensez vous de ‘’Soyouz à Kourou’’ dans le cadre des vols humains ?

4. Connaissez-vous les programmes pour les vols habités de l’ESA comme l’ISS, ou ‘’Aurora ? si oui qu’en pensez vous ?

5. Comment positionnez-vous l’Europe spatiale face au nouveau programme spatial américain habité de la NASA ?

REPONSES

Dans l’ordre chronologique des réponses reçues :

Front National – George Moreau – Service Communication. (FN)
(Retranscription d’une interview)

Question n°1 :
Le front national a toujours soutenu la conquête spatiale, Ses députés au parlement européen l’ont toujours fait et soutirent des initiatives dans le domaine notamment de la part de l’ESA. Le cadre doit être le suivant : Une meilleure connaissance scientifique pour l’Union Européenne.

Question n°2 :
La question de coût a toujours été mise en avant par Jean-Marie Le Pen – Il y a bien entendu une limite – M. Le Pen cite souvent le fait que l’on ne connaisse pas les fonds marins de nos propres océans – Maintenant avant de se lancer dans une conquête lointaine et coûteuse, peut-être devrions nous nous pencher un peu plus sur notre planète – notre planète a une potentiel qu’il s’agit de maintenant de développer.

Question n°3 :
Soyouz à Kourou, dans le cadre d’une politique de réduction des coûts nous sommes d’accord, pourquoi pas une politique spatiale ambitieuse à coûts réduits !

Question n°4 :
Pas de réponses – Je ne connais pas assez le sujet

Question n°5 :
Si on veut se lancer dans une sorte de Guerre des étoiles avec les Etats-Unis, ou une lutte technologique dans le cadre de l’espace, cela sera à notre détriment – Nous ne pourrons suivre face aux USA qui ont une couverture financière bien plus large que nous. Maintenant la coopération doit être envisagée de façon efficace. Enfin notons que les grandes réussites de l’Union Européenne sont le fait d’Etats souverains (Airbus, Ariane, …sic) et que l’échelle national nous permettra de lancer de bonnes initiatives dans le domaine de l’espace.


Les Verts – Nora Idir – Service Communication. (Les Verts)

Question n°1 :
La plupart des scientifiques ne sont pas du tout enthousiastes sur l'idée de vols spatiaux habités. S'il peut être intéressant d'utiliser l'espace pour l'exploration de l'univers, l'approfondissement de nos connaissances, l'observation de notre planète et de ses évolutions en particulier sous l'effet des activités humaines, le coût énorme à payer pour envoyer des humains dans l'espace permet de dire que l'argent rare de la recherche serait mieux employé dans d'autres activités plus porteuses d'avenir soutenable.

Question n°2 :
Non

Question n°3 :
C’est une question sans objet vu la réponse précédente

Question n°4 :
Voir supra.

Question n°5 :
Voir supra.

Parti Communiste Français – Olivier Gebuhrer - Responsable de la commission nationale du PCF à la recherche et à l'enseignement supérieur. (PCF)

Question n°1 :
Le PCF est totalement favorable au développement des vols spatiaux habités ; non seulement pour la haute portée symbolique, mais aussi parce que, de longue date ces vols comportent de façon directe ou non des programmes de recherche très divers et porteurs d'avenir sur le corps humain, bien sûr, mais également parce que la conquête spatiale suppose à un moment ou à un autre une intervention humaine qui ne peut être déléguée à un appareillage, ni exclusivement contrôlé depuis la terre.
Le PCF ne préconise pas pour autant de lancer des programmes qui soient inconsidérés du point de vue de la sécurité des cosmonautes et encore bien moins dans l'idée de réaliser des "coups médiatiques’’. La science progresse dans la modestie du travail patient et souvent caché.
Bien entendu, le PCF exclut que ces vols soient l'objet d'applications militaires quelles qu'elles soient, ce qui suppose un contrôle citoyen et démocratique approprié; l'espace doit faire l'objet de traités mondiaux sous la responsabilité de l'ONU.

Question n°2 :
Corollaire de la question précédente, la réponse est oui.

Question n°3 :
Le PCF est partisan de coopérations multiformes , en Europe et dans le monde ; il n'y a pas de raison visible que l'utilisation de l'expérience russe avec "Soyouz" ne puisse être mise à contribution et gêner si peu que ce soit le développement d'Ariane ; bien au contraire , on peut penser que l'expérience russe irremplaçable sera considérablement enrichie par un développement technologique de nouvelle génération que "Soyouz " ne pourra pas remplacer; en outre , pour des raisons économiques mais pas exclusivement , on doit s'orienter résolument vers des programmes qui demanderont la mise en coopération de potentiels nationaux divers dans un but PACIFIQUE, dégagé de préoccupations imposées par l'OMC ; des cadres réglementaires nouveaux au plan européen et mondial doivent être élaborés permettant à chaque contribution nationale d'être reconnue comme telle , valorisée sur la base d'avantages mutuels et réciproques et non d'une concurrence -dilapidation.

Question n°4 :
Nous sommes, comme parti, intéressés à toute documentation sur ce sujet et à toute rencontre ultérieure permettant un enrichissement réciproque des points de vue

Question n°5 :
Comme on peut le déduire de ce qui précède, nous ne sommes pas favorables à laisser les Etats -Unis dans une position hégémonique ; nous sommes sur ce plan également pour un développement coopératif, dont nous avons donné les grandes lignes ci-dessus ; mais pour coopérer, il faut exister et par conséquent nous pensons que la politique spatiale européenne doit s'affirmer beaucoup plus nettement qu'aujourd'hui. Ceci n'est qu'un aspect d'une politique scientifique européenne qui doit se construire en ayant à l'esprit de veiller à la participation citoyenne aux décisions dans ce domaine, ce qui suppose notamment un rôle accru du Parlement Européen et un rôle beaucoup plus affirmé d'instances citoyennes existantes ou à créer; enfin ces orientations sont incompatibles avec le contenu de l'actuel projet de Constitution européenne ; on ne peut prétendre construire ni une politique spatiale ni une politique scientifique européenne de coopération sur une base mutuellement avantageuse si on inscrit la constitution européenne dans les canons de la concurrence acharnée des groupes industriels et financiers et de la guerre économique .

Parti Socialiste – Thierry Soret - Coordinateur de l'équipe Arguments Riposte. (PS)

Question n°1 :
L'exploration de l'univers et celle du système solaire dans lequel nous vivons constituent un objectif nécessaire pour l'humanité. Nous devons mieux connaître notre environnement, son passé et son présent pour mieux préparer notre avenir. Dans l'immédiat, aucun défi scientifique ou socio-économique comparable à celui qui avait donné lieu à la course aux vols habités puis aux premiers pas de l'homme sur la lune ne se présente au niveau mondial. Aussi il nous paraît prématuré d'envisager de consacrer à un nouveau développement des vols habités des budgets qui pourraient rapidement s'avérer démesurés au regard des ressources disponibles, alors que tant de problèmes urgents et graves affectent la vie quotidienne de nos concitoyens, qu'il s'agisse de santé, d'éducation, d'emploi et de développement durable, pour lesquels l'Espace peut apporter des solutions dés maintenant. Ces problèmes qui sont au cœur des préoccupations de notre société nécessitent des efforts publics et donc budgétaires, en particulier dans le domaine de la recherche appliquée, qui doit être traitée en priorité.

Question n°2 :
La France et l'Europe ne doivent pas se tenir à l'écart d'un grand effort mondial qui consisterait à engager de façon coordonnée une politique d'exploration audacieuse et adaptée à nos besoins. Elles devront cependant veiller à garder en Europe une autonomie décisionnelle et une capacité de conduire l'innovation scientifique et technologique dans les domaines les plus avancés de l'exploration spatiale, où nous sommes compétents, dans le cadre d'un partenariat à conclure au niveau mondial avec les autres puissances spatiales.

Question n°3 :
Le Lanceur Ariane V a surtout été conçu dans la décennie 90 pour mettre sur orbite des satellites de télécommunication, qui constituaient l'essentiel du marché des services de lancement. L'adaptation du lanceur Ariane au programme Hermès a mis en évidence au cours de la même période les difficultés rencontrées pour l'adapter aux vols habités. Les efforts qui pourraient maintenant être engagés dans ce sens, au profit de l'industrie européenne, sont à mettre en balance, en termes de priorité, avec d'autres choix possibles, dont bénéficieraient à la fois l'industrie et les citoyens européens, qu'il s'agisse d'améliorer les services de navigation par satellites, les prévisions météorologiques ou la gestion des catastrophes… Dans les circonstances actuelles, un investissement massif pour transformer le lanceur Ariane V, le sécuriser et augmenter ses performances afin de satisfaire de nouveaux besoins au profit des vols habités vers la station internationale implique que soient préalablement examinées les capacités de lancement existantes, qui fonctionnent de façon sûre et fiable, comme celles qui existent et fonctionnent actuellement à Baïkonour, ou celles qui sont projetées par nos collègues américains.
L'installation du lanceur Soyouz à Kourou doit permettre de compléter dans de bonnes conditions économiques la capacité de lancement d'Ariane et de Vega dans la gamme des satellites de télécommunication et scientifiques moyens sans affecter de façon notable le plan de charge d'Ariane. De plus, la venue de Soyouz à Kourou doit permettre de préparer de fructueuses coopérations avec la Russie dans le domaine de la propulsion des futurs lanceurs spatiaux. Pour ces deux raisons, nous avons soutenu dès le départ ce projet, initié par un gouvernement de gauche.

Question n°4 :
Les programmes de vols habités de l'ESA, qui reposent sur des décisions politiques prises par les Ministres de l'Espace des pays membres, permettent essentiellement aux astronautes européens d'acquérir une connaissance sur le comportement de l'homme en micropesanteur que les Russes et les Américains ont déjà acquise. En revanche, les grands espoirs mis sur l'industrialisation des produits ou des procédés de fabrication dans de telles conditions ne semblent pas se confirmer. Notre coopération avec les Américains et les Russes, éventuellement les Chinois, peut se poursuivre sur un rythme permettant une transition progressive vers l'exploration de l'univers, telle que nous pouvons l'envisager dans le cadre des priorités programmatiques déjà mentionnées. Le programme Aurora de l'ESA doit pouvoir s'affirmer avec l'ambition de donner d'abord à l'Europe des capacités d'exploration robotisées complémentaires à celles de la NASA.

Question n°5 :
. La France et l'Europe, tout en engageant dès maintenant un effort de réflexion, ne peuvent élaborer sérieusement des coopérations avec les Etats-Unis, dès lors que le futur programme spatial de vols habités de la NASA est actuellement définie dans un contexte préélectoral qui ne permet pas d’évaluer le réalisme des propositions américaines, et que les controverses sont nombreuses aux Etats-Unis sur ses objectifs et son coût prévisionnel. Lorsque la politique spatiale américaine dans ce domaine sera clarifiée et stabilisée, la France et l'Europe, tout en conservant leur vision propre du développement des programmes spatiaux au profit des progrès de la connaissance, pourront approfondir le dialogue avec les Etats-Unis.

Union pour un Mouvement Populaire – Patrick Moulin (en attente d’une personne répondant plus précisément aux questions) – Fédération Air Espace et Défense.

Les réponses de l’UMP sont à paraître. Ces réponses suivront les élections, néanmoins si vous désirez consulter le programme général de ce parti, il vous suffit de vous connecter au site du Ministère de la Recherche ou sur le site des élections européennes de l'UMP. Notons que sur la synthèse présentée par la présidence de l’UMP et envoyée à l’association figure, dans la section : Plus de croissance et d’emplois, le paragraphe suivant. Pour accompagner l’Initiative de croissance, nous proposons un nouvel élan fondé sur une véritable politique industrielle et des projets technologiques d’avenir. Les programmes de recherche et de grands travaux (tels que les liaisons TGV, Ariane, Galileo, ITER) doivent être multipliés. Ils pourraient être financés par des emprunts de l’Union. Plus de détails sont à venir, notamment concernant l’espace habité. A suivre


 
     
08/06/04

La ligne droite est-elle la seule solution pour L'Initiative d'Exploration Spatiale ? :

Nous avons lu avec attention la dernière déclaration de Robert Zubrin « Tighten the Exploration Initiative » du 26 avril et si les analogies avec la corde ou le « Lunar Cape Canaveral » prêtent à sourire, nous restons pleinement convaincus que la stratégie telle qu'elle est actuellement adoptée par la NASA demeure la meilleure. (Cet avis ne prend pas en compte ce qui concerne la navette, la station ou les contraintes budgétaires imposées). Nous nous sommes déjà exprimés sur ce sujet dans nos diverses lettres, mais il n'est pas inutile de reprendre cette question.

Eliminons tout d'abord un point qui nous semble évident: En analysant l'évolution et les comportements des acteurs de la politique spatiale U.S. depuis 35 ans, il est possible d'affirmer que ces derniers, dans le moment présent, ne sont plus capables de conduire une manoeuvre aussi brillante que celle proposée dans « The Case of Mars » !

Nous proposons pour l'avenir une Spacefaring Civilization, c'est-à-dire une société dont les activités humaines et l'économie s'étendent au Cosmos : (orbite basse, Système Solaire et un jour au-delà). Il y aura Travail, Economie et Progrès parce qu'il faudra créer ex nihilo les moyens très difficiles pour ouvrir à l'Homme ces nouveaux potentiels ; et chemin faisant ces derniers généreront eux-mêmes des activités que l'on ne peut pas soupçonner actuellement, comme en 1800 il était pratiquement impossible d'imaginer l'économie de la « Belle Epoque ». Ce processus ouvert, capable d'absorber massivement le progrès, demeure le seul à pouvoir offrir un avenir décent à tous. C'est cette soif de se tailler des lendemains optimistes, mêlés d'aventures, de découvertes, qu'utilisèrent « les hommes de fer dans des bateaux de bois > maintes fois dans l'Histoire, elle fit évoluer globalement la planète, tout en créant une économie capable de supporter toujours plus d'individus. Cela Robert Zubrin l'a exprimé dans « Entering Space, creating a spacefaring civilization » ou dans diverses conférence de Mars Society. Mais lorsqu'il écrit : « ... C'est de la recherche scientifique fondamentale qui concerne la nature même de la vie, et elle peut-être effectuée que par des explorateurs humains sur le sol martien. C'est un programme rationnel, une quête de la vérité qui vaut la peine de dépenser quelques milliards de dollars et de risquer des vies humaines. ... », nous sommes perplexes, vouloir investir quelques milliards de dollars dans une approche scientifique « à la mode » pour découvrir, au mieux, quelques ramifications de la vie sur Mars, alors que sur cette planète, nous nous enfermons dans une incohérence économique est aberrant !

Ajoutons que dans l'ambiance culturelle régnant ici depuis une vingtaine d'années, à la moindre trace de vie découverte sur la Planète Rouge, immanquablement nous verrions se lever des mouvements radicaux en faveur de l'isolement ou de la protection de Mars, au mieux arriverions-nous, après mille et une tergiversations, aux statuts des Terres australes.

Aller sur Mars directement, pour s'y établir progressivement, est très tentant, mais est-on sûr que la planète puisse supporter l'établissement de l'Homme à grande échelle ou la colonisation ? Quid du problème de la protection contre les rayonnements ? Peut-elle être terraformée ? comment ? En combien de temps ? Si Mars s'avère n'être qu'une halte scientifique où l'implantation humaine serait beaucoup plus longue ou difficile que prévue, le raccourci brillant se transformerait en impasse et, d'une manière ou d'une autre, il nous faudra aller plus loin. Les hypothèses de base et la vision de Gérard O'Neill ne peuvent être ignorées.

Enfin, Mars n'est pas la frontière ultime, l'Histoire de l'Homme ne s'arrête pas forcément à sa surface, surtout si ce dernier devient navigateur dans le Système Solaire, il y aura d'autres destinations.

La seafaring civilization ne s'est pas développée sur une unique destination ni pour des motifs scientifiques, il en sera de même d'une spacefaring civilization. C'est en terme de potentiels à développer en utilisant les capacités créatrices de l'Homme afin de s'assurer un avenir qu'il faut raisonner. Toutes les possibilités doivent rester ouvertes et pour cela la Lune est l'endroit idéal pour commencer cette nouvelle ère de l'Histoire Humaine.

A.T.

PS : Additif de la part de Nicolas Turcat, président de la NSS France.

Si Robert Zubrin semblait avoir compris l’idée de spacefaring civilization, il est vrai que ce récent texte parut sur son site Internet (marsociety.org) nous fait parfois douter des vraies raisons d’aller étendre les activités de l’Homme dans l’espace. Il est évident que ni les découvertes scientifiques, ni la recherche de la vie sur Mars, ni même voir les robots se débattre dans des cratères ne justifieront l’envoi d’Homme sur la planète Rouge. Il est essentiel de comprendre l’aspect créateurs d’activités pour notre propre développement économique, technologique, scientifique ou culturel derrière les vols habités vers Mars. Robert Zubrin tout de même avoir fait évolué sa pensée puisque lors de la présentation de Mars Direct (intitulé A renewed mars direct) à l’ISDC 2004 de la NSS à Oklahoma City, Ok, il prenait en compte dans son discours et sans ses slides, le développement d’activités humaines sur la Lune, et comme il le rappela lors du dîner qui s’ensuit : ‘’si il faut passer par la Lune pour aller à Mars, et bien allons-y mais ne nous y attardons pas’’. Il est contre le développement de grosses infrastructures spatiales sur la Lune, mais son intelligence politique lui fait dire qu’il faut soutenir ce projet. Robert Zubrin est dans une position un peu paradoxale, puisqu’il considère que ‘’c’est un mauvais plan, mais que cela risque d’être le dernier d’ici un certain nombre d’année si il n’est pas soutenu’’.

 
     
07/06/04

Courte Vue: - Suite de l'AFL-CIO et George W. Bush

Il est curieux de voir comment certains comportements se modifient dans le temps, et également comment des analyses superficielles, émotionnelles ou empiriques conduisent à des attitudes suicidaires. Actuellement sur le site de l'AFL-CIO, il est possible de lire une page intitulée « America's Priorities » où nous trouvons : le plan annoncé le 14 janvier 2004 par le Président Georges Bush proposant de remettre l'Homme sur la Lune et d'envoyer sur Mars des astronautes, mis en opposition avec l'urgence à laquelle le Président devrait plutôt se consacrer, ici sur Terre, à la création de bons emplois avec une protection sociale, d'un système de retraite, et d'éducation. Bien sûr, pour faire bonne mesure, après énumération des malheurs journaliers (chaque jour 85444 travailleurs perdent leurs emplois, etc.) le plan spatial de l'Administration Bush est mélangé avec les nouvelles diminutions d'impôts pour les sociétés délocalisant leurs emplois à l'étranger, le refus du paiement des heures supplémentaires dans certaines catégories professionnelles ou la privatisation de la Sécurité Sociale. A la suite de cet amalgame le lecteur est incité, au bas de la page, à appeler la Maison Blanche pour s'opposer à ce mauvais choix !

En ajoutant à cela les problèmes iraquiens, la campagne émotionnelle soutenue par les milieux médiatico-culturels, ainsi que les états d' âmes de nombreux Politiques au Congrès, il est certain que le plan spatial du Président Bush court à sa perte.

Encore une fois, il ne s'agit pas ici de soutenir le Président Républicain, sa politique intérieure et extérieure ne relève pas de ce site, et les théories économiques qu'il accepte ne sont pas les nôtres. Mais il se trouve qu'un Président qui investirait un maximum d'argent dans les actions sociales que demande l'AFL-CIO se trouverait rapidement face à d'autres difficultés : ne créant pas de richesses économiques, ces programmes sociaux verraient rapidement leurs sources se tarir. De plus, il ne suffit pas d'offrir aux citoyens des écoles, des sécurités sociales etc, il faut aussi les inciter à aller vers une « Frontière » où intellectuellement, physiquement, artistiquement existent des potentiels pour s'exprimer, créer, et construire, en un mot « pour vivre une vie qui vaut le coût d'être vécue ». C'est en cela, qu'intelligemment, l'initiative du Président Bush est la seule bonne solution, et pour qu'elle réussisse pleinement, il faut réinvestir dans la science et le productif, alors elle créera de nouvelles sphères d'activités, elle offrira une « Frontière ». Ceux qui en doutent peuvent relire la Plateforme Démocrate de 1960 qu'adopta le candidat Kennedy, elle était d'essence Rooseveltienne ; elle proposait de « piloter » l'économie, pour justement faire ce social que veut la centrale syndicale américaine, elle portait en elle ce que fera le Président Kennedy six mois plus tard grâce aux opportunités introduites par le Guerre Froide : un grand programme pour tirer l'industrie, la science et l'économie vers d'autres horizons, et ce fut Apollo. A l'époque l'AFL-CIO n'avait rien eut à redire !

Bien sûr l'Economie selon Bush est à l'opposé de celle de Kennedy, mais au lieu de détruire, critiquer, ridiculiser, ne devrait-on pas, justement utiliser l'occasion que représente cette initiative spatiale pour remettre le Monde sur une voie d'avenir.

A. T.

John Kennedy arrivant à la Convention démocrate durant l'été 1960. (JFK Library)

 

 
     
24/05/04

La nouvelle affiche pour le programme Aurora est sortie : allez la chercher sur le site de l'ESA, ici. Les différences sont vraiment frappantes ! L'espace habité est clairement reaffirmée...

pour voir mieux : ici

 
     
19/05/04

AFL CIO, et George W. Bush

Sur un des sites Internet pour la campagne présidentielle américaine de 2004 de l'AFL CIO (plus gros syndicat ouvriers regroupant 13 millions de travailleurs), le syndicat s'attaque au plan du 14 janvier de George W. Bush. Le site Internet est intitulé : www.americaspriorities.com et prétend remettre en place les vrais priorités des américains, c'est à dire, leur sécurité social, leurs emplois, leurs salaires, etc. ... Un clip a même été filmé et diffusé sur les chaînes nationales (pour le voir en RealPlayer, ici), qui entrecoupe le discours du George W. Bush - partie où il annonce que l'Homme est destiné au Cosmos - avec des paroles de citoyens qui énumèrent leurs vraies priorités. Dans le texte : His priorities are in the wrong place ! Le site propose aux citoyens américains qu’ils appellent la Maison Blanche pour dire les priorités réelles pour leur pays.

Note : Nous reprendrons ici la réflexion de NasaWatch.com qui dit : ''Quelle vieille rengaine que nous ressert ici l’Union des travailleurs ! Il faudrait plutôt penser aux nouveaux emplois qui pourraient être crée, et beaucoup d’entre eux pourront être des emplois qui seront bien payés qui pourront contribué à l’Union. Malgré les affirmations erronées, chaque dollar dépensé pour l’exploration spatiale, le sera sur Terre, dans des salaires !'' Cela ne concerne pas directement la France ou l’Europe, mais combien de fois n’avez-vous pas entendu ce genre de réflexion ? À suivre …

 
     
17/05/04
Le rapport du CESE sur le Livre Blanc ou les prémices d’une réaffirmation de la politique spatiale habitée européenne

Le 31 mars, un rapport du Conseil Economique et Social européen (CESE) est paru à propos du Livre Blanc de M. Busquin, lui-même intitulé ‘’espace : une nouvelle frontière européenne pour une Union en expansion. Plan d’action pour la mise en œuvre d’une politique spatiale européenne’’. Le rapporteur de ce papier du CESE est M. Stéphane Buffeteau, co-signés par M. Roger Briesch et M. Patrick Venturini. Le rapport est en réalité un avis sur le Livre Blanc en y accentuant et critiquant certains aspects. Même si rien de très différent dans le fond n’y transparaît, certains points méritent qu’on s’y arrête.

Le rapport rappelle ainsi les buts hautement politiques du Livre blanc en mettant en valeur le fait que ‘’l’espace est une politique horizontale particulièrement importante pour la concrétisation des perspectives économiques de l’Europe’’. Il est aussi rappelé que les vols habités, ou la garantie d’un ‘’accès indépendant à l’espace sont dans le cadre du maintien et la réaffirmation des capacités scientifiques et technologiques européennes’’. On ne peut plus politique comme sujet que les capacités d’un pays en matière de Science et de technologie principalement dans une optique d’indépendance ! Le CESE commente donc le Livre Blanc de la façon suivante, en faisant de ce dernier un document politique, comme une ‘’avancée capitale, pour développer un secteur spatial européen indépendant’’. Il met aussi en avant l’accord cadre entre l’ESA et la Commission qui nous font dire que les choses avancent dans le bon sens. Cet accord-cadre devra dans le futur permettre une meilleure synergie entre les milieux politiques européens et les milieux scientifiques propre à l’ESA. Le CESE souligne ‘’avec force que dans la mesure où l’espace est considéré par nos partenaires comme un enjeu de pouvoir majeur, il s’agit de développer une approche réaliste des intérêts européens’’. L’Europe politique semble prendre conscience, enfin, de l’intérêt majeur de s’engager dans une politique spatiale stratégique et ambitieuse.

Notons l’article 4.4.2 du rapport : ‘’Le comité réaffirme donc que dans la mesure où la possibilité de disposer d’un libre accès à l’espace est indispensable à l’autonomie de l’Europe et que ceci ne peut-être obtenu par une approche commerciale, des fonds publics doivent être consacrés à maintenir cette liberté d’accès d’importance stratégique majeure’’. Vous comprendrez par vous-même que nous ne pouvons qu’applaudir ce genre de déclaration, surtout dans le cadre d’un éventuel développement d’Ariane V.

Notons aussi l’article 4.4.4 du rapport : ‘’Au sujet des vols spatiaux, il convient de considérer avec attention une éventuelle refonte de la politique spatiale américaine en ce domaine.’’. Le rapport a semble-t-il été rédigé pendant l’hiver de cette année, d’où ses précautions aux sujets des américains. Le repositionnement de l’Europe, et principalement de l’ESA face aux Etats-Unis est a étudié de près dans les prochains mois, que cela soit, la politique d’exploration à venir ou les accords pour l’ISS.

Article 4.4.5 : ‘’Le CESE estime souhaitable de maintenir ce type d’action pour des raisons qui tiennent d’une part à la soif d’aventure et de découverte ancrée dans la nature humaine et d’autre part au besoin de symboles propres à éveiller l’intérêt et l’adhésion des opinions publiques. Il convient dès lors de bâtir des programmes réalistes et qui ménagent intelligemment les intérêts européens tout en étant fondés sur une coopération mondiale.’’ Cet article ne peut pas mieux décrire ce que la National Space Society France désire et pense ; Encore une fois un grand bravo à ces auteurs ! ‘’Des programmes réalistes’’ : c’est ce que nous réclamons avec un développement (capsule) d’Ariane V (souvenez-vous, l’article 4.4.2 et la liberté d’accès stratégique !) pour assurer les vols habités, et ’’ l’intérêt et l’adhésion des opinions publiques !’’. Nous vous avons pourtant réservé le meilleur pour la fin :

L’article 4.4.6 : ‘’A cet égard, l’idée d’une station lunaire mériterait sans doute d’être considérée avec sérieux en tenant le plus grand compte des intérêts propres de l’Europe’’. BRAVO encore une fois ! A croire que l’Initiative Spatiale Européenne a fait des émules… enfin dans un papier de la Commission Européenne ; une vision technologie à long terme clairement affichée. Merci pour ce regain d’audace et d’ambition ! Notons que M. Francis Rocard sur la chaîne câblée 13ème Rue (Canal Satellite ou TPS) dans une émission de José Bougarel, le 15 mai 2004 se déclarait favorable au développement d’une base lunaire comme laboratoire technique (avec une équipage international) dans un futur proche. L’astrophysicien M. Brahic, présent et interviewé parlait même de colonisation à long terme. L’optimisme et l’idée de développement des activités humaines dans l’espace semblent donc faire son chemin en Europe.

Saluons dans le même temps la proposition de créer un poste de ‘’Monsieur ou Madame Espace’’ à la Commission ou même d’un commissaire dédié à la politique spatiale dans son ensemble ; Tout comme le fait de rattacher un organe décisionnel de synthèse pour les décisions spatiales européennes à un haut niveau hiérarchique c'est-à-dire au niveau de la présidence de l’Union. Il est clairement démontré que les personnes ayant rédigé ce rapport sont convaincues de l’enjeu sociétal, économique, stratégique scientifique et technologique d’une politique spatiale européenne. Enfin trois scénarios sont proposés, intitulés A, B, et C : Le scénario C dit linéaire ne ‘’garantit pas la pleine indépendance pour les technologies et l’accès à l’espace’’, le scénario B dit acte politique ‘’marque une volonté de nouveau départ pour l’espace dans l’Union européenne’’, et le scénario A dit ambitieux ‘’nécessite une volonté politique affirmée et une croissance économique forte autorisant un effort budgétaire soutenu’’. Nous soutenons, tout comme le CESE (4.7.2), que le scénario de travail envisagé doit être le B mais ‘’s’approché au plus près‘’ du A. Cependant rappelons que les conditions économiques ne doivent être des facteurs bloquants au scénario A. En effet le but d’une politique spatiale ambitieuse est de donner un souffle d’innovation et de vigueur sur l’économie qui la supporte. Et non l’inverse ! Parce que nous subissons un ralentissement économique évident, ce que nous observons tous les jours, il faut investir dans une politique spatiale européenne ou dans le scénario A du CESE ! Souvenons-nous que la justification des vols habités (et de l’idée deSpacefaring Civilization) tient aussi au fait que ces derniers permettent de créer de nouveaux potentiels d’activités ! Notamment industriels, économiques ou technologiques ! L’effort consenti lors de l’accomplissement du scénario A dans le domaine de Recherche et Développement rejaillira sur tout le reste de l’industrie européenne.

Le rapport a donc le mérite de mettre en avant le problème politique inhérent à la Commission et à l’espace en général, en s’essayant à l’ébauche de quelques pistes concrètes. Le Livre Blanc nous avait un peu déçu mais faisait progresser le problème de façon conséquente en tentant notamment d’inscrire l’espace dans la Constitution ou en remettant au goût du jour une politique spatiale européenne au cœur de la Commission. La réaffirmation des vols habités, d’une station lunaire, ou d’un moyen d’accès à l’orbite indépendant sont autant de signes avant-coureurs d’une prise de conscience au niveau européen qu’une politique spatiale habitée est un projet porteur, innovant, stratégique et unificateur ! L’aspect fédérateur d’un programme spatial ambitieux comme les vols habités est fondamental dans la construction d’une Europe à 25. Il est important de soutenir ce genre d’initiative surtout venant du plus haut niveau décisionnel. Nous allons dans le bon sens, encourageons les !

Nicolas Turcat
Président de la NSS France

 
     
14/05/04
Comité Economique et Social Européen (CESE) a donné son avis à Bruxelles, le 31 mars 2004 sur le "Livre blanc sur la politique spatiale" intitulé Espace: une nouvelle frontière européenne pour une Union en expansion. Plan d'action pour la mise en œuvre d'une politique spatiale européenne - Le rapport du CESE est ICI (en .doc - si le lien précédent ne fonctionne pas, allez dans le moteur de recherche du site du CESE en tapant espace ). Nous sommes en cours de rédaction pour notre propre avis sur ce rapport très interressant concernant notamment l'espace habité !
 
     
11/05/04

L'Alliance pour l'Exploration Spatiale - Space Exploration Alliance !

Les principaux Groupes d’intérêts pour l’Espace sont d’accord :
C’est le moment de promouvoir la Lune, Mars et plus loin.

Dans un impressionnant sursaut d’unité, treize des premiers groupes soutenant une politique spatiale, des associations, des industriels et des organisations politiques pour l’espace se sont réunis pour aider la NASA à réorienter ses activités spatiales humaines vers l’exploration, c'est-à-dire : un retour sur la Lune, puis aller vers Mars et plus loin.

Ces organisations engagées incluent : Aerospace Industries Association, Aerospace States Association, American Astronautical Society, American Institute of Aeronautics and Astronautics, California Space Authority, Florida Space Authority, The Mars Society, National Coalition of Spaceport States, National Space Society, The Planetary Society, ProSpace, Space Access Society and Space Frontier Foundation.

Collectivement ces groupes peuvent compter quasiment un million d’américains comme membres ou employés de ces sociétés. Leur premier but en tant que groupe est de travailler sur un large soutien du Congrès pour la nouvelle vision nationale d’exploration spatiale, en dehors de l’orbite basse, donc vers la Lune, Mars et plus loin. Pour commencer, ils vont travailler pour l’obtention du financement de la première année de l’Initiative, qu’ils pensent être la première étape d’un travail en profondeur afin d’entamer le plus tôt possible le planning du programme d’exploration.

Dans le même temps ils comptent réfuter énergiquement la fausse impression que la Lune, Mars et plus loin sont trop chers pour que ce pays s’en préoccupe. Ils démontreront comment une augmentation modeste mais stable de nos dépenses spatiales nationales pourront pousser notre nation plus loin dans ces fins. Ils confirmeront pareillement les bénéfices tirés de ces investissments.

Alors que les activités spatiales s’intègrent de plus en plus dans notre vie de tous les jours sur Terre, ce nouvel objectif pour l’exploration procurera une myriade d’avancements dans le domaine des Sciences et de la Technologie ; sans parler de l’opportunité économique et de l’inspiration insufflé à la jeunesse de notre pays. Prenant en compte ces enrichissements et tous les autres qui restent à découvrir, ce nouveau programme d’exploration pour l’Homme au-delà de l’orbite basse est le lien vital entre le futur des Etats-Unis et le monde.


08 mai 2004 – NSS Headquarter

Pour plus d’informations:

Georges Whitesides
Executive Director
National Space Society
george@nss.org

NSS – 1620 I Street NW, Suite 615, Washington, DC 20006
nsshq@nss.org

Notez que la National Space Society France se joint à la déclaration qui ne concerne pas seulement les Etats-Unis mais aussi les partenaires internationaux de ce pays. Nous nous engageons, nous aussi, à soutenir l’initiative spatiale américaine, tout en rappelant qu’il est temps pour l’Europe spatiale et institutionnelle de faire sa déclaration d’intention face à la nouvelle politique de la NASA.

Nicolas Turcat – Président de la NSS France – nssfrance@hotmail.com

 
     
10/05/04

L'éternelle leçon du X-33 !

L'engin X-33 participait à une démonstration tentant à prouver, qu'un véhicule monoétage serait capable d'atteindre et de se maintenir en orbite basse terrestre, un défi technique de haute volée. Sa réussite aurait conduit au développement d'un véhicule opérationnel, commercial : le Venture Star. Ce genre de projet, aux frontières de la technologie exige de nombreuses recherches, avec de longs essais, débouchant ultérieurement sur des innovations et des applications nouvelles ; au delà des capacités d'un entrepreneur privé, il aurait dû être soutenu d'une manière adéquate par la puissance publique, mais politiquement et financièrement ce fut l'inverse qui prima. Ainsi, l'on fixa arbitrairement pour le développement du X-33 - en dépit de toutes les inconnues techniques - un plafond de dépenses à ne pas dépasser: 1 milliard de dollars. Ces contraintes induirent des méthodes très particulières pour la réalisation des sous-ensembles. Par exemple, le moteur « Aerospike » du démonstrateur est d'une conception non conventionnelle issue de travaux réalisés par la Firme Rocketdyne dans les années 1960-70, ils furent ensuite mis de côté pour des productions plus classiques comme le moteur de la navette. Mais pour diminuer les coûts, il fut nécessaire de travailler à partir d' accessoires anciens modifiés pour construire le nouveau propulseur de l'X-33. En soi, ce point particulier peut se concevoir, mais le transformer en leitmotiv (nous étions à l'époque du « Faster Cheaper and Better ») pour l'ensemble d'un projet délicat peut s'avérer gênant.

Après avoir dépensé 912 millions de dollars des deniers de l'Etat et 356 millions de dollars de la firme Lockheed Martin, le gouvernement américain,suite à une difficulté technique - classique dans ce genre d'entreprise - décidait en novembre 1999 de stopper le projet X-33 ! Plus d'un milliard de dollars avait été utilisé, la structure et son moteur « Aerospike » (qui réussit tous ses essais) dorment dans un hangar, puis la nouvelle doctrine U. S. pour la mise en orbite après diverses élucubrations, faute de moyens et de volonté, revient vers des lanceurs traditionnels.

Les réservoirs hydrogène et oxygène du X-33 devaient être réalisés en matériaux composites afin de gagner sur le devis de masse, très tendu, d'un tel véhicule. Lors d'essais, la difficulté fatidique au projet apparue avec une délamination sur le réservoir contenant de l'hydrogène. Plus tard, dans un autre programme de l'agence spatiale américaine, une autre société: Northrop Grumman, reprit le problème de la délamination du réservoir hydrogène. En avril 2004 et au bout de 43,8 millions de dollars d'investissement, cette dernière semble avoir complètement maîtrisée la situation tout en faisant apparaître plusieurs innovations majeures sur le sujet. (voir Aviation Week & Space Technology du 12 avril 2004 dans un article de Frank Morring : Tank Tech page 49).

L'harmonie des concepts et des moyens aux objectifs, cela existe et c'est vieux comme le monde ! Une idéologie financière grossière ne peut pas être génératrice de progrès. Vouloir s'accaparer d'un marché existant afin d'en tirer un maximum de profits est un but qui s'accommode parfaitement d'une technologie classique et sans risque, l'innovation consistant dans ce cas à faire toujours le plus simple et le plus efficace. Prétendre créer un nouvel outil, afin d'ouvrir des potentiels imaginés, procèdent de concepts politiques et économiques différents; il faut être capable de percevoir, d'investir, de soutenir et de chercher, avant d'atteindre la solution adéquate, les innovations de progrès en dérivant sont d'un tout autre ordre. A.T.

 

 
     
09/05/04

Le projet spatial du Président Bush doit être récupéré !

Comme l'on pouvait s'y attendre le projet d'exploration spatiale du Président Bush subit des assauts répétés de tous les bords et semble se dissoudre dans le mouvement brownien des intérêts et des querelles individuels. Chaque chroniqueur concerné par l'espace y va de ses critiques, de ses analyses empiriques, ou de ses estimations plus délirantes les unes que les autres. Beaucoup de Sénateurs ou de membres de Congrès, Démocrates ou Républicains, poursuivent un travail de sape - qui débuta il y a bien longtemps avec le minage du programme de la station spatiale. Les uns sont vexés de ne pas avoir été consultés dans l'élaboration du projet; d'autres hypnotisés par le déficit budgétaire, sont à la recherche de tout ce qui peut être englouti dans le puits sans fond, tuant par la même ce qui serait susceptible de dégager un surplus de richesse économique, s'enfermant ainsi dans un cercle infernal. Des élus du Congrès, d'habitude favorables à l'espace habité, prennent des prétextes comme la fausse affaire du télescope Hubble, ou de l'exigence immédiate de connaître les investissements nécessaires à l'ensemble de l'Initiative présidentielle pour bloquer tous les travaux sur cette dernière ou s'opposer aux crédits de l'Agence spatiale américaine. Contrairement à ce que certains expriment, nous ne mettrons pas la NASA sur la sellette : le changement de cap demandé, suite à l'accident de Columbia, dans un milieu politique plus ou moins hostile et avec des contraintes budgétaires strictes, nécessite la conception d'une stratégie et de tactiques qui ne sont pas évidentes, ce à quoi s'emploient avec habilité l'administrateur O'Keefe ou les membres des Commissions de 'Pete' Aldridge ou de Craig E. Steidle et d'autres. Cependant, bizarrement, en dehors du staff de la NASA et d'une douzaine d'associations concernées comme Planetary Society, NSS ou Mars Society, nous pourrions nous demander où est passée l'Administration Républicaine, initiatrice du projet ?! Et ce sont quelques Sénateurs, élus dans des Etats vivant de l'espace, comme le Démocrate de Floride Bill Nelson ou les Républicains d'Alabama comme Richard Shelby et Jeff Sessions qui vont à la bataille pour restaurer le budget de l'Agence spatiale.

Hélas, si cette Initiative spatiale ne survit pas, la seule hypothèse d'avenir décente pour l'humanité s'éloignera encore un peu plus. Le candidat démocrate à l'élection présidentielle n'ayant pas montré, jusqu'à maintenant, un grand intérêt pour le sujet - si ce n'est dans des banalités du genre : « Tout cet argent serait mieux dépensé sur Terre » - il nous semble probable qu'en cas de victoire de ce dernier l'on en revienne au train-train calamiteux : Hubble serait maintenu quelques années de plus, en attendant Webb, les scientifiques et les opposants à son arrêt, paradoxalement à la vue très courte, crieraient victoire, puis les amateurs de monuments historiques en auraient un autre de plus à vénérer. Trois navettes, certifiées selon le sacro-saint « principe de précaution », voleraient de temps à autres vers une station spatiale internationale réduite à sa portion congrue. Là-haut deux ou trois astronautes manipuleraient quelques machines à « branler » les molécules sous les ordres de « savants » restés sur Terre, dans l'hypothèse de trouver un produit miracle pour l'économie néo-libérale (investissements minima en recherche, maxi retombées financières sur le Marché). Nous n'oublierions pas de continuer à étudier l'homme et les petits vers dans le milieu spatial, sait-on jamais si nous allions sur Mars, un jour, dans le XXII ème siècle !

Il ne s'agit pas ici de disserter sur la politique conduite par le Président Bush, mais sa directive spatiale du 14 janvier au siège de la NASA permit l'émergence d'une proposition spatiale efficace, cohérente et porteuse d'un sens et d'un avenir pour une humanité sombrant actuellement dans un hédonisme imbécile et une logique financière aberrante. Cette dernière mode économique, tout en étant une impasse, génère deux monstruosités potentielles : la dictature écologique et le terrorisme, tout en entretenant un pessimisme culturel alimentant une révolution anti-scientifique. Cette « Vision » présente l'avantage de participer à 1a sortie de ce cercle infernal, elle jette le prémices d'une civilisation tournée vers l'espace, porteuse d'une véritable nouvelle économie, c'est pour cela qu'il faut prendre les initiateurs de cette opportunité aux mots et exiger sa réussite.

Et en Europe ! Certains seraient heureux de son échec, d'autres en profiteraient pour poursuivre le « Business as Usual » dans la virtualité du monde d' « Aurora » ; Ariane est délocalisée en « Soyuz à Kourou » ! (dans le domaine de la diminution des coûts « Long March » et « Shenzhou » seraient encore plus performants), et l'utopie de la coopération à tous crins continuera de nous bercer d'illusions. Mais ce qui vaut pour l'avenir de l'Amérique vaut aussi pour celui de l'Europe si elle veut être autre chose qu'un Marché ou un parc de loisir à thèmes.

A. T.

 
     
07/05/04

Il ne reste plus que 2 spationautes français ...

Dans le dernier Air et Cosmos (30 avril 2004) nous apprenons dans les premières pages, qu'il ne reste plus que deux spationautes français en service pour l'ESA : il s'agit de Jean-François Clervoy, et Leopold Eyharts ... De bien maigres effectifs, dirons nous !... Surtout pour un pays qui en comptait quasiment le triple durant les années ''fastes'' – c'est-à-dire le début et le milieu des années quatre vingt dix ! Dans ce contexte peut-on dire que la France est un leader de l’espace habité ? Malheur à celui ci qui osera dire que ce beau pays s'intéresse toujours à une politique spatiale habitée ! La réalité est autrement plus cruelle ... Il est effet regrettable que la situation soit arrivé à ce point dramatique. Certes, l’essentiel est que le corps des spationautes européens soit toujours aussi fort et diversifié mais la place et l’ambition spatiale de la France ne sont-elles pas le reflet de la situation actuelle européenne ? Il est temps pour la France d’aller plus loin que les compromis et les débats sans fin, et de proposer une initiative courageuse qui nous fasse retrouver, pour l’Europe, une politique spatiale habitée ambitieuse. Ne laissons pas se dégrader la situation actuelle ! Montrons l’exemple, comme nous l’avons fait précédemment, afin d’engager l’Europe sur le chemin d’un projet fort et innovant.


Parallèlement, notons que notre nouveau ministre, M. François d’Aubert, dans une déclaration datant de la fin avril pour le colloque "Indépendance de l'Europe et technologies de souveraineté'' organisée par Comité français pour l'Union paneuropéenne, (ici le lien) parle à peine d'espace habité ! Il n'est ni question d'ISS, ni d'Aurora (alors que le sujet aurait pu apporter matière à discussion), ni même d'ambitions européennes dans le domaine ... Remarquons, hélas, que l’espace n’eut même pas le droit à une table ronde dans ce colloque ! Le discours de notre ministre est relativement consensuel, langue de bois, faussement volontariste et assez passe-partout ! En voici un extrait concernant l’espace :


''Dans le domaine de la recherche spatiale, je citerai trois exemples de programmes européens qui assure notre souveraineté: Galileo, GMES (Global Monitoring of Environment and Security) et les lanceurs. Ces programmes doivent être poursuivis et amplifiés''.


Tout le monde est repartit heureux et persuadez d'avoir faire avancer les choses ! Ce fut une occasion ratée pour M. le ministre de s’engager pour une politique spatiale ambitieuse et de faire une déclaration d’intention forte et convaincue dans un contexte s’y prêtant…


Enfin encore une fois, le CNES nous rappelle le triste sort français en saluant sur sa page Internet le retour triomphale des vers C. Elegans - et si peu celui du spationaute hollandais !!!!


La situation est critique, il s’agit de prendre des décisions pour l’avenir autonome et ambitieux de l’Europe spatiale habitée : la France a un rôle éminent de leadership européen à jouer dans ce contexte. L’Europe spatiale représente un projet avec un fort potentiel, unificateur, innovant et enthousiasmant pour la future Europe que nous souhaitons construire. Il faut dès aujourd’hui faire de nouvelles propositions pour que l’Europe s’intègre à la Spacefaring Civilization. Nous travaillons sur le sujet, vous en connaîtrez bientôt les tenants et les aboutissants.

PS: il ne reste donc que 14 astronautes ESA en service : Pedro Duque, Gerhard Thiele, Jean-Francois Clervoy, Umberto Guidoni, Leopold Eyharts, Reinhold Ewald, Roberto Vittori, Claude Nicollier, Paolo Nespoli, Thomas Reiter, Christer Fuglesang, Frank De Winne, Hans Schlegel, André Kuipers.

Jean-François Clervoy & Leopold Eyharts (NASA photos)

 
     
01/05/04

Europe et USA : Coopération, multilatéralisme, stratégie ou volonté politique ?

A la suite du débat qui fit rage ses derniers temps sur internet ainsi que dans la presse spécialisée, la NSS France prend encore une fois position. Alain Dupas, John Logsdon, et Taylor Dinerman se sont engagés dans une discussion sur les rapports que doivent entretenir Europe et Etats-Unis à la suite des décisions du 14 janvier 2004 : multilatéralisme, unilatéralisme, stratégie cachée, coopération ...? Nous répondons à la controverse par le texte suivant. ICI

 
     
30/04/04
Un emploi dans le secteur spatial pour nos enfants en 2025 !

Dans une chronique économique pour le journal Le Monde du 26 avril 2004 intitulée Quel Emplois pour nos enfants dans la France de 2025 ? Eric le Boucher revient sur les futures évolutions que pourraient connaître notre économie. Partant de la simple question : que fabriquera la France dans 20 ans ? L’auteur entreprend une revue des problèmes que verraient la France surgir ces prochaines années (délocalisation, perte de vitesse face à la concurrence, mauvais choix économiques). La spécialisation de l’économie du pays pose en effet problème ses derniers temps au sein de notre pays. On ne sait plus très bien à quoi bon pourrait servir notre pays ces prochaines années. Les termes ‘’politiques industrielles’’ et ‘’volontarisme’’ semblent revenir au centre du débat et c’est tant mieux ! C’est d’autant plus appréciable que ces deux composantes seront fondamentales pour bâtir un programme spatial européen ambitieux. Selon l’auteur ‘’ la France doit d’urgence élaborer un crash programme pour défendre ses positions et reprendre une place dans les secteurs du futur’’. Il continue en se demandant si il ne nous restera que le tourisme, la cuisine et les musées ? Nous répondons : Non ! Si nous investissons là où l’économie pourra être tirer en avant de façon novatrice et suffisamment forte : Un programme spatiale habitée ambitieux. Il est certain que l’Initiative Spatiale Européenne proposée par notre association ou les Etats-Généraux pour une politique spatiale ambitieuse vont dans ce sens. Le problème est de savoir comment va-t-on tirer l’économie de notre continent et plus particulièrement de notre pays dans le futur ? Un programme spatial habité répond en partie à cette question en amenant une motivation, des bénéfices et une volonté politique renouvelée sans précédent. Même si nous ne partageons pas complètement la volonté de l’auteur à respécialiser la France dans les domaines quelle maîtrise comme l’aéronautique, l’énergie, ou l’astronautique ; il est clair qu’il faille investir sur quelques projets porteurs d’industries lourdes ou porteuses d’avenir comme le secteur spatial. Il faut désormais passer un volontarisme nationaliste (dérive que dénonce très justement l’auteur) à un volontarisme politique européen de faire jouer notre poids dans les débats concernant l’avenir de notre industrie. Evidemment faut-il investir sur l’innovation, et non sur les pansements que M. Jean Louis Borloo, respectueusement et très courageusement, essaie de poser à notre société. La Recherche et plus particulièrement la projectisation de ce secteur devraient servir pour une politique spatiale habitée ambitieuse (cf. notre position sur la Recherche plus loin dans la lettre N°8). Nous ne reviendrons pas sur les bienfaits qu’un programme comme ce dernier peut apporter, mais les avantages pour l’économie sont multiples : principalement dû au fait que l’espace est avant tout créateur de potentiels d’activités. L’Europe doit saisir l’opportunité d’un programme de grande envergure et suffisamment unificateur politiquement comme l’espace habité afin d’investir pour son futur. Finalement la question Quel emplois pour nos enfants dans la France de 2025 ? peut-être répondu de la façon suivante : Astronautes ou ingénieurs pour notre futur programme spatial européen ! Quel meilleur avenir pour nos enfants ?

Nicolas Turcat
Etudiant à Paris IV La Sorbonne et Président de la National Space Society France

 
     
28/04/04

L’ESA se réorganise depuis le 1er avril 2004.


Comme convenu depuis quelques mois, le DG de l’ESA, M. Jean-Jacques Dordain tente de reprendre les reines de l’agence afin d’en faire selon lui ‘’une agence plus efficace’’, selon Space News du 5 avril 2004, '‘la Réorganisation de l’ESA booste l’autorité du bureau du Directeur Général’’. Notre commentaire : belle initiative, nous l’en félicitons. Il y déjà plus de trois mois de cela, nous écrivions qu’il fallait une reprise en main de l’agence et surtout un staff décisionnaire, un peu plus autonome des pressions nationales (même si la légitimité du système tient à ce fait – le juste équilibre doit être atteint), plus centralisé et surtout plus ‘’charismatique’’, c'est-à-dire : plus volontaire dans les prises de décisions ! M Dordain veut désormais ‘’UNE approche ESA plus globale, et non plusieurs approches’’ (et moins nationale ?), ce qui est compréhensible au regard des nouveaux défis qui nous attendent à l’orée de ce siècle. Enfin, dernière mesure, l’ESA se rapproche plus près du pouvoir politique en s’alliant avec la Commission Européenne. Cette réorganisation va dans le bon sens. Une politique spatiale habitée européenne ambitieuse aura besoin que les forces vives de notre continent soient réorganisées pour tendre vers cette fin. Un vrai Brain-trust, au bon sens du terme, devra se constituer au sein de l’agence, des décisionnaires et des hommes politiques. La NASA entre 1961 et 1967, alors qu’il fallait achever les buts définis par les hommes politiques, su se réorganiser à quatre reprises (1961,1963, 1964, et 1967). Historiquement, on connaît mieux, maintenant, l’impact qu’eurent le management et ces différentes réorganisations au sein de l‘agence américaine à l’époque l’Apollo. La réussite du programme tient aussi au fait que l'équipe dirigeante à la NASA était suffisament forte, responsable et décisionnaire de plus l’agence toute entière tendait vers ce but : la Lune. Le management des grands programmes a fait ici ses preuves.


Il temps de faire de même pour notre agence européenne : la réorganiser en vue d’un but tout aussi ambitieux. Il est d’autant plus évident de le faire que l’ESA doit faire ce genre de réaménagement dans sa hiérarchie, pour calmer des tensions que l’on connaît parfois au sein même de l’agence. Il a toujours été difficile pour l’agence spatiale européenne de prendre une décision tranchée et définitive, les 30 dernières années en sont la preuve. Si la réorganisation est nécessaire, la programmation l’est tout autant, si ce n’est plus ! Nous l’avons déjà écrit, il aussi temps pour l’ESA de s’engager sur un programme spatial habité concret ! Ne plus seulement suivre la politique américaine mais prendre l’initiative en la matière, de façon autonome, innovante et complémentaire. Le DG doit acquérir un rôle prééminent et visionnaire dans la direction des programmes, afin de guider l’agence vers des horizons plus ambitieux. Nous sommes sur la bonnne voie. Les compétences ayant été rassemblées, la volonté de mieux faire complétée, les affectations ayant été données de façon plus efficaces, le Directeur Général de l’agence possède désormais un ‘’meilleur jeu’’ en main. Il est désormais de la responsabilité de M. Dordain de faire aller de l’avant nos ambitions et espoirs spatiaux européens.

 
     
21/04/04

La Mission DELTA en coopération avec l'ESA est arrivé à bon port : l'ISS ! ( les news ESA, ici)

ESA photos

Les voici à bord de l'ISS : en bas, chauve, en sombre : André Kuippers.

 
     
03/04/04

A consulter immédiatement : le fameux Agenda 2007 de l'ESA présenté à la presse en Janvier 2004 par Jean-Jacques Dordain - En voici les trois objectifs principaux (page 6 de la brochure ESA BR-213) : 1. améliorer les relations entre l'Union européenne et l'ESA (Commission) comme un facteur clé pour l'évolution même de l'agence, 2. Démarrage d'un budget espace pour la commission européenne dit substantiel, pouvant apporter de nouveaux fonds au niveau européen, 3. Pendant la durée du mandat du DG ESA.

Notons comme fait majeur concernant l'espace habité : Soyouz à Kourou si possible en version habitée (page 12 deuxième colonne), démonstrateurs technologiques pour de futurs missions vers la Lune et Mars mais aussi une hausse du budget général de l'agence de 30% pour 2007 (soit 7% par an); les lanceurs ne semblent pas être concernés par cette hausse de budget, mais plutôt la recherche, la science, différentes applications (Galileo) et les technologies dites d'inspiration (FLPP, Aurora ?) - la dernière partie du papier traite de la façon de manager l'ESA (nouveau management, etc....)

Bref, un papier qui a le mérite de mettre l'accent sur le nouveau rôle que doit tenir l'agence face à la Commission européenne, et surtout réaffirme de faire de l'ESA un pilier de la fondation de la nouvelle Europe (volonté d'intégrer les nouveaux pays aux activités de l'agence). Nous pouvons toutefois déplorer la pauvreté des programmes effectifs et du manque d'ambition évident concernant le vol habité (réduit à trois lignes sur 24 pages). La hausse du budget cacherait-elle un manque évident de fonds alloués pour des activités déjà existantes ? En deux mots : Si l'on hausse pas ce budget, ne pourra t'on faire quelque chose de sérieux en Europe ? Peut-être faudrait-il proposer un plan rigoureux et vraiment ambitieux à la nouvelle Europe à 25 pour que celle-ci fasse de l'ESA une pierre angulaire de sa construction ? La question mérite d'être posée avec ce papier qui semble plus fait en direction de la commission que du grand public

A télécharger ici en pdf (clique droit, puis enregistrer sous) - ICI

 
     
02/04/04 La lettre ''Libre propos pour un espace habité'' N°8 du mois d'avril 2004 vient de sortir ! - ici  
     
01/04/04
Composition du Gouvernement Raffarin III
La formation du nouveau gouvernement a été annoncée à 19h, le 31 mars 2004. François d'Aubert est nommé ministre délégué à la Recherche. Claudie Haigneré est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes. Bonne chance, et félicitations à ces derniers ! Nous espérons qu'une Europe spatiale ambitieuse se batira en 100 jours !!! Ou tout du moins que les grandes lignes en soient tracées. La NSS France continue donc son travail auprès des politiques, et décideurs de ce pays pour faire progresser les choses.
 
     
31/03/04

La lettre ''Libre propos pour un espace habité'' N°8 des mois d'avril-mai 2004 va paraître d'ici peu.

Au sommaire : Pourquoi l'ESA doit être soutenue ? , Des Etats-Généraux pour une politique spatiale ambitieuse et Pour la Recherche française : une politique spatiale européenne forte par N. Turcat, Ariane V et ses versions habitées par Philippe Jamet, La Lune peut-elle être un arsenal par A.T., Epître à tous ceux qui, petits et grands, n'ont qu'un ''Loft'' à se mettre sous la dent par Georges Ballini et les News dont le débat sur Hubble.

 
     
07/03/04
Le site NSS France Références où sont stockés dans une bibliothèque virtuelle les textes, parus au sein de l'association, et qui nous semblent fondamentaux pour le developpement des activités de l'Homme dans l'Espace est enfin disponible : ICI
 
     
03/03/04
Pourquoi l’ESA doit être soutenue ?

Trop souvent, il fut reproché à la National Space Society France d’être parfois trop critique envers l’agence spatiale européenne (ESA) et pas assez constructif à son égard. Nous souhaitons, ici, éclairer notre position à son sujet. La suite ici ...

 
     
02/03/04

ROSETTA lancée !!!

Crédits Arianespace

 
     
28/02/04
D’une certaine réalité financière à une volonté politique !

Certaines réalités financières sont bien concrètes et la National Space Society France en est tout à fait consciente. Nous ne pouvons pas cependant nous arrêter à cette étape. Trop de personnes pensent qu’un état de faits existe et que ce dernier est immuable. Le débat récent rencontré pour Soyouz à Kourou est exemplaire sur ce point. Même si l’ESA n’envisage pas officiellement faire du Soyouz un véhicule habité, le vrai problème semble être financier. En effet, il a été avancé dans ces discussions que le choix de Soyouz pour les vols habités serait guidé par une politique budgétaire de rigueur ! Il n’y a pas d’argent pour faire une Ariane V man-rated. Il serait illusoire de vouloir envisager un projet comme ce dernier qui pourrait se chiffrer entre 6 à 9 milliards d’euros alors que le développement, éventuel, d’un Soyouz habité coûterait au moins dix fois moins cher ! Le choix est donc fait, non pas d’un point de vue technique mais d’un point de vue budgétaire et financier. Il n’y a pas de volonté politique pour le faire. Suite ICI

 
     
27/02/04

www.nssfrance.fr.st peut désormais s'écrire www.nssfrance.com ! Nous venons d'acheter une licence .com pour l'association. Ce sera désormais plus simple et pluis rapide !!!

WWW.NSSFRANCE.COM

 
     
25/02/04 Donnez enfin votre avis sur notre Weblog (forum) E4S - Europe 4 Space ! réagissez !  
     
25/02/04
Mars et ça repart ?

Ce mardi 3 février, l’agence spatiale européenne fit paraître un communiqué de presse concernant Aurora. Drôle de réaction suite aux annonces américaines de ces dernières semaines ! Nous ne vous cacherons pas que nous sommes restés perplexes en lisant le communiqué. Avec 2 semaines de retard, l’Europe réagissait maladroitement en nous resservant un projet, au demeurant ambitieux et plutôt complet, qui ne bénéficie d’aucun soutien concret de la part de la même agence. Comme s’il s’agissait de dire que ‘’nous aussi les européens, nous possédons des plans concrets’’ ! Encore une fois, nous doutons des intentions triomphalistes que ce genre d’annonces teintées de gros paradoxes comportent ! LA SUITE ICI !

photo esa.

 
     
13/01/04

Erratum suite à une récente critique: L’Europe possède un lanceur : Ariane V, qui n'est actuellement d’aucune utilité pour le vol habité...

Ainsi lorsque nous ‘’affirmions’’ que l’Europe ne possède pas de lanceurs, nous entendions, bien sûr, de lanceurs sérieux pour le vol habité ! Ariane V ESC-A, fut un échec en décembre 2002, et les versions lourdes, un moment envisagées, sont un sujet tabou au niveau décisionnel des agences ou de l’entreprise les commercialisant. De plus notons qu’Ariane V ESC A/B n’est pas encore man-rated (développements ou Evolution, moteur – Vinci - qui traînent d’années en années) et loin de pouvoir emporter les 23 tonnes requises (source Air & Cosmos N°1922 pages 40) – actuellement Ariane V porte 16 à 18 tonnes en LEO - Bref : nous y sommes presque mais des développements sont à attendre pour voir une version habitée et suffisamment safe ! Nous ne possédons donc pas encore de lanceurs habités !

Alors que nous sommes si près du but avec ce lanceur et que les projets décrits dans l’article de Monsieur C. Lardier dans Air et Cosmos N°1922 ‘’le transport d’astronautes en Europe’’, semblent si atteignables : nous nous disons que nous sommes vraiment très près du but ! Nous ne sommes pas face à des montagnes de technologies. Nous le répétons : c’est une question de volonté : Il est inutile de faire Soyouz à Kourou (à part peut-être d’un point de vue business), car nous avons tous à notre disposition ! Les trois solutions envisagées avaient, d'ailleurs, déjà été visées dans nos 15 propositions sur 5 ans ! L’avenir de l’Europe dans le domaine du vol habité est sur ce continent. Nous enverrons un européen dans l’Espace pour l’Europe, et par l’Europe, c'est à dire : grâce à l’industrie européenne...

mea culpa. ;-)

Nicolas Turcat

 
     
11/02/04

Une victoire à la Pyrrhus ?

La NSS France a réagit à l'annonce du débloquage des fonds pour certains programmes. Le conseil des pays membres de l’ESA vient de prendre la décision de financer, dans leurs larges globalités, les programmes FLPP, EGAS ainsi que Soyouz à Kourou. La National Space Society France se réjouit de certains de ces financements. En effet, les financements sont de l’ordre de 90% et peuvent donc permettre aux projets de mûrir plus sereinement. La National Space Society France a toujours soutenu la politique, et les projets avancés de l’ESA, nous les critiquons, et continuerons de le faire, afin de faire avancer les choses encore plus loin. Tout est loin d’être parfait, mais nous tendons pour que cela le devienne. Pourtant cette victoire à la Pyrrhus nous cache d’autres réalités qu’il ne faudrait pas oublier. Le triomphalisme facile de l’agence européenne peut nous faire, parfois, perdre les pédales. LA SUITE ICI !

 
     
10/02/04

DES ETATS-GENERAUX POUR UNE POLITIQUE SPATIALE AMBITIEUSE !

La NSS France propose aux institutions européennes d'organiser des Etats-Généraux pour une politique spatiale ambitieuse. Lire la déclaration ici.

Faites vous connaitre, si vous êtes du même avis : nssfrance@hotmail.com

 
     
08/01/04
Réaction à l'article ''Des miettes pour la recherche française'' - Le Figaro du 23/01/04 : ICI
 
     
30/01/04

Texte polémique des plus interressants. A lire pour comprendre à quel point l'Europe n'est pas crédible aux yeux de certains américains, l'article paru dans Space Review (site Internet) relève pourtant certains points qui ne nous sont pas très positifs - Notons que l'association ne partage absolument pas les opinions de l'auteur. Nous pensons, au contraire, que l'Europe peut relancer sa propre initiative spatiale habitée tout en continuant de participer équitablement dans les projets internationaux.

The European (French) response to Bush’s space strategy by Taylor Dinerman. ICI

 
     
30/01/04
Devant la commission sénatoriale au cours de son audition, le 28 janvier 2004, l'administrateur de la NASA Sean O'Keefe a dénommé le Crew Exploration Vehicle (CEV) : Projet Constellation (le lien : ici)
 
     
29/01/04
 
     
29/01/04

La National Space Society France réagit aux dernières déclarations de l'ESA dans Air et Cosmos (N°1920) dans un édito intitulé : ESA, entre inertie et rêves ! par Nicolas Turcat, étudiant en Histoire de l'Innovation en Sorbonne et Président de la NSS France.

Malgré les promesses du directeur général de l’ESA Jean-Jacques Dordain, les perspectives de l’année 2004 semblent assez sombres pour l’espace habité en Europe. Le budget concernant les vols habités baissera pour passer de 22% à 16% du budget total, dans le même temps, la participation de la France aux recettes de l’agence baissera d’un point. Rappelons que dans l’article de Christian Lardier intitulé ‘’Stabilité du budget de l’ESA en 2004’’parut dans Air et Cosmos N°1920 ; il est mis en valeur, involontairement, les paradoxes de l’agence : c'est-à-dire : de grandes déclarations d’intentions mais de si moyennes volontés relayées par de si faibles moyens.... SUITE ICI !

 
     
25/01/04

Les premières images conceptuelles Boeing du CEV et des véhicules l'entourant - ICI !

CES - Crew Habitat – Lunar Surface Version

Véhicule entier : CEV + Lanceur - Interplanetary Crew Exploration Vehicle

CEV Launch Vehicle - Boeing Concept - basé sur un Delta IV

 

 
     
23/01/04
Découvrez sur la page de notre forum (en haut à droite), la réaction de la National Space Society France suite à l’émission C dans l’air sur France 5 le 23 janvier 2004 intitulée ‘’la ruée vers la Lune’’. Les intervenants furent Xavier Pasco, Alain Cirou, Jean Loup Chretien, et Charles Frankel face au présentateur et journaliste Yves Calvi. - Forum : ICI
 
     
22/01/04

New Space Exploration Vision - Document interne - NASA - 16/01/2004 - Des principes guidant l'exploration aux éléments clés pour la nouvelle politique spatiale.

Dans un texte disponible en .pdf, le HeadQuarter de la NASA explique un peu mieux à ses employé(e)s les moyens et finalités de la déclaration du Président Bush le 14 janvier 2004. ICI (fichier de 260kb, cliquez droit, enregistrer la cible sous... la direction voulue)

 
     
22/01/04

La lettre N°7 ''Libre propos pour un espace habité'' est sortie !

le sommaire de la lettre : ‘’Renouveler l’esprit de découverte’’ - Les Etats-Unis, G.W. Bush, La Lune et Mars : Une formidable opportunité ? par Nicolas Turcat ; ‘’Les êtres humains ont pour destinée le cosmos’’ – A spacefaring civilization ! ; L’ISS : Spleen en orbite ? ; Trajectoires connexes par Georges Ballini ; Revue de presse (Sciences et Avenir, Espace Magazine, Ciel et Espace) ; et les articles de Philippe Jamet intitulés : Centrales solaires SPS : La nécessité de passer par la Lune ; ainsi que Programmes scientifiques de l'ESA : Eddington et Beppi Colombo victimes du libéralisme (paru le 25/01/04) - Retrouvez la lettre N°7 ...

La réaction officielle de l'association concernant la déclaration de M. Bush est contenue dans la lettre N°7 ! Cliquer ICI !

 
     
21/01/04

Découvrez en excluvité un texte de Georges Ballini '' Introduction à l'Espace'' (auteur dramatique).

Cliquer ici !

 
     
21/01/04
Intéressant diagramme qui nous renseigne sur la politique spatiale habitée américaine à long terme : LE BUDGET SPATIAL AMERICAIN JUSQU'EN 2020 !! (NASA/ Reuters) ICI
 
     
21/01/04

Quelques photos de la déclaration de M. Bush le 14 janvier 2004 au NASA HQ à DC : LIENS NE FONCTIONNANT PAS - DESOLE POUR LA GENE OCCASIONNEE.

 

 

 

 
     
15/01/04

LA NASA A DE NOUVEAUX BUTS A ATTEINDRE ! ''Un nouvel esprit de découverte'' Discours du Président G.W. Bush au NASA Headquarter à Washington DC, le 14/01/04.

Une grande nouvelle vient d’arriver des Etats-Unis, la présidence de ce même pays soutient très officiellement depuis ce soir 20.00 heures GMT, la poursuite du programme spatial avancé et habité de la NASA.

Le président G.W. Bush soutient le retour d’astronautes sur la Lune pour 2015 et un habitat permanent pour 2020 en vue d’envoyer une mission vers Mars pour 2030. La Lune serait utiliser comme zone d’essai, recherche et de développement pour le futur missions martiennes. L’industrialisation de la Lune est évoquée, et les prochains buts de la NASA enfin affichée. L’agence spatiale américaine à un but après l’ISS, qui devrait être complétée pour 2010 avec l’aide des navettes (qui s’arrêteraient en même temps). L’ISS devrait être réorganisée pour, enfin, servir de tremplin et de soutien aux futurs vols habités. Un mystérieux Crew Exploration Vehicle (CEV) doit remplacer la navette courant les années 2010s … Un véhicule qui pourrait aller en LEO (rôle de l’OSP), et même voyager vers notre satellite naturel. Les détails, le concernant, devraient suivre. Le président, dans un discours politique, a rendu hommage à l’esprit de frontière des américains et particulièrement à la NASA qui représenterait avec honneurs les valeurs des américains. Il a aussi rappelé les bénéfices et retours sur investissement innombrables que l’espace a permis (lien vers le site de la Maison Blanche : ICI). L’Amérique devant relever le défi, franchirait la prochaine étape : la Lune puis Mars. En regardant Gene Cernan, il annonça que les Etats-Unis finiraient ce qui avait été commencé dans le domaine de l’exploration, il y a plus de trente ans. Il rappela aussi que les êtres humains étaient fait pour se diriger vers les cieux et que c’est le propre même de l’Humanité, dans le même temps il continua son discours par le fait que de nombreux points de ruptures technologiques seraient passé au cours de ce voyage et que tous en bénéficieraient. Une nouvelle génération d’ingénieurs et d’élèves apprenant les mathématiques ou l’astronomie naîtra de cette aventure.

Il fini son discours par de mesures concrètes, en redirigeant 12 milliards sur 5 ans vers le nouveau plan de la NASA dont 1 milliards doivent être discuté au Congrès comme rallonge programmatique. La hausse de 5% du budget annuel de la NASA est évoqué et mis en exergue. Le président Bush ajouta qu’une commission venait d’être nommé pour contrôler l’état de l’avancement du programme souligné. La Commission serait composée de spécialistes du secteur public et privé et qui serait consultée régulièrement (la première réunion devant se tenir dans quatre mois). Cette commission consultative serait l’ouie objective du Président, afin de garder toutes polémiques hors de propos. Un financement spécifique corresponderait à un but clair et précis.
Enfin il ouvra l’initiative aux autres pays en disant que ce n’était pas une course mais un voyage ; l’esprit de coopération et d’amitié devait régner. Il finit son discours par cette phrase : ‘’nous choisissons d’explorer l’espace car cela va permettre d’améliorer nos vies et que cela relève notre esprit national.’’

La National Space Society France se joint à la NSS américaine pour applaudir le discours du Président des Etats-Unis. Pourtant de nombreuses questions nous viennent à l’esprit, et elles mériteront débat. Nous devons, tout de même, nous incliner face à l’énorme effort politique que ce discours demanda. Malgré, la période électorale évidente, la politique spatiale habitée devient objet politique à part entière. Enfin sur le champ politique va être débattu, aux USA, la validité d’une politique spatiale habitée ambitieuse. L’espace doit devenir au même titre que la Santé ou la Sécurité l’objet d’un programme politique, alors, certes, ce discours est opportuniste et peut-être même très électoraliste mais il a le mérite de poser les jalons politique de ce genre d’initiatives. Le sens est juste, le financement pas très ambitieux, les raisons valables, les techniques déployées cohérentes et logiques, bref le discours est bon et mérite qu’on le soutienne pour son courage politique. Le pessimisme et le catastrophisme des médias sont toujours là pour commenter le discours, même les spécialistes les plus renommés ne se satisfaisant pas d’un discours trop consensuel (dixit sur LCI) : Bush a dit en une demi heure ce que Kennedy dit en 10 secondes… eux-mêmes se retrouvant dans un discours parfois extrémistes et volontairement nihilistes. La NSS France attend de plus amples informations afin de rédiger un article critique plus conséquent qui viendra la semaine prochaine. Nous nous permettons, encore une fois, de nous demander ce que fait l’Europe spatiale ? Qui en Europe s’engagerai sur une politique spatiale ambitieuse ? Les américains semblent, hélas, encore doués de vision politique sur le moyen et long terme. Nous avons critiqué GW Bush, que cela soit d’un point de vue de politique intérieure ou diplomatique, nous l’applaudissons, ici, pour son discours réaliste et ambitieux. L’Europe se réveillera-t-elle un jour ?

Le texte complet du discours en américain.
La page abordant l’action du Président sur le site de la Maison Blanche.
Le site de la National Space Society US.

Premières réactions de l'association Planète Mars (par R. Heidmann) : USA : Le reveil, enfin ? ICI

 
     
11/01/04
Les 15 propositions sur 5 ans pour une Initiative Spatiale Européenne ont récemment fait l'objet de modifications. La version 2.1 de ces 15 propositions sont désormais consultables online en cliquant sur le lien suivant : ICI
 
     
06/01/04

LES MEILLEURS VOEUX DE LA NATIONAL SPACE SOCIETY FRANCE !

La National Space Society France vous souhaite une bonne et heureuse année, en espérant que l'année 2004 sera plus fructueuse et plus ambitieuse que la précédente.

 
     
05/01/04

Suite à l'inflitration de virus et troyens sur le serveur et l'ordinateur du Webmaster de la NSS France, le 15 décembre 2003 (avec pour résultat, une carte-mère et un disque dur détruit); Il nous a été impossible de rédiger la lettre N°7 dans les délais impartis, c'est à dire pour le 15 janvier 2004. La lettre N°7 de Janvier-février est donc repoussé pour début février, et se dénommera Lettre N°7 Février-Mars.

Soyez assuré que nous faisons désormais le maximum pour assurer la sécurité du site internet de l'association - mise en place de firewalls, enfin compétents - Veuillez accepter nos excuses pour la gêne occasionnée.

Restez à l'écoute, des évolutions et réflexions sont à venir pour le mois de janvier !

 
     
23/11/03 La Lettre N°6 ''Libre Propos pour un Espace Habité '' est téléchargeable en format PDF. ICI  
     
17/11/03

La fin de la Lettre N°6 vient d'arriver sur le site (seule manque une news) ! Nous avons ajouté ce week-end deux articles fondamentaux : Redonner un sens aux termes ''Politique Spatiale Ambitieuse'' ... et Soyouz à Kourou, Une balle dans le pied ?

Bonne Lecture ! ici

 
     
14/11/03

La Lettre N°6 ''Libre propos pour un Espace habité'' vient de sortir. Tous les articles ne sont pas encore disponibles (il en manque trois) et viendront s'ajouter dans les 72 heures. L'actualité (Eddington et Bepi-Columbo : formidable démonstration de la réalité ''ESA'' ....) rendent la finition des articles plus longues..

Sommaire : Soyouz à Kourou, une balle dans le pied ? une vision politique - Nicolas Turcat. Conquête de l'espace et centrales solaires spatiales (partie 1) - Philippe Jamet. Mission Cervantès: une réussite technologique et éducative - Philippe Jamet. L'Europe et la Chirurgie spatiale. Les chinois et le vol spatial habité. Actualités : Compte rendu du forum ''Quelle politique spatiale pour l'Europe?" au Conseil Economique et Social, le 25 septembre 2003, et l'International Astronautical Congress (IAF) à Brême lors de la première semaine d'Octobre.

Pour commencer à lire : ici


 
13/11/03

Se tiendra une table-ronde organisée par la Société Astronomique de France sur le Thème "Exploration de Mars, Quelle place pour l'homme et/ou le robot ?"
Mercredi 3 décembre 2003 à 20h30 à l'Institut Océanographique, 195 rue Saint-Jacques Paris 75005, RER B, station Luxembourg.

Avec comme participants : Jean-Paul Baquiast, Co-fondateur d'Automates intelligents, Jean-Michel Cornu, Président de l'A.C.D.S, Audoin Dollfus, Astronome honoraire - Observatoire de Paris-Meudon, Jean-Pierre Haigneré, Astronome - ESA, Richard Heidmann, Président de l'association Planète Mars.Une soirée animée par Gilles Dawidowicz, Géographe, vice-président de la Commision Planétologie.

Infos : ici

 
     
02/11/03

La Lettre ''Libre Propos pour un Espace Habité'' N°6 (novembre-décembre) va sortir pour la mi-novembre 2003. Le contenu sera le suivant (sous réserve) :

- De Philippe Jamet, Solar Power Satellites, de ce dernier aussi, les enjeux de Cervantes, de Nicolas Turcat, Une Vision Politique, et puis des articles concernants : les chinois et le vol spatial habité, Soyouz à Kourou, une balle dans le pied ?, les news (Brême IAC03, Washington DC, CES...) et un article sous réserve à propos de la politique scientifique de la NASA.

 
     
23/10/03

Mission Cervantes sur l'ISS.

AFP - Moscou : L'astronaute espagnol Pedro Duque arrivé lundi à bord de la Station spatiale internationale (ISS) va donner pendant sa mission des cours de physique aux écoliers espagnols depuis l'espace, a indiqué mardi le centre russe de contrôle des vols spatiaux (Tsoup) à Koroliov, près de Moscou. "Nous avons tout un programme d'éducation attaché à cette mission. Pedro Duque va donner des leçons à partir de l'espace à des milliers d'écoliers en Espagne", a indiqué de son côté le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ESA), Jean-Jacques Dordain, interrogé par l'AFP. Pedro Duque pourra communiquer directement avec des écoliers espagnols, pendant des séance de communications radio, selon le Tsoup. L'astronaute espagnol montrera notamment comment se manifestent en apesanteur les trois lois de la dynamique formulée par Isaac Newton. Ces images seront enregistrées et feront partie d'un film destiné à être diffusé pendant les cours de physique dans des écoles en Espagne.

La National Space Society France soutient l'aspect scientifique et d'éducation de la mission Cervantes. Dans le contexte actuel, il est nécessaire que ce genre d'initiative soit soutenu. La Science, et l'Education doivent etre intimnent liée à l'exploration de l'Espace. L'esprit de la mission n'est pas seulement scientifique mais aussi communicatif. L'Europe est si défaillante dans ce domaine que Cervantes mérite d'être connu.

 
 
 
             
 
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