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Comment faire pour qu'un programme spatial humain ambitieux existe en Europe ?

Que pensez vous de l'Initiative Spatiale Européenne ?

On attend vos idées et commentaires !

 
 

 

 

20/07/2004
00 h 03

AT a écrit :

Un principe « écolo-émotionnel – juin2004


L’insidieux glissement vers la mise hors la loi du progrès, la stagnation et la gestion financière de la décroissance, que nous acceptons depuis une trentaine d’années vient de franchir un nouveau seuil fatidique avec l’adoption du projet de loi sur la Charte de l’environnement (et surtout de son article 5). Certes ce texte ne concerne que la France, mais qui nous ne dit pas que l’Allemagne, et elle l’a déjà montré avec le nucléaire, ou l’Europe très sensible aux sirènes de l’environnementalisme, ne l’introduiront pas dans une Constitution européenne.

Cette argutie « écolo-émotionnelle » peut-être un outil juridique efficace permettant à quiconque de donner un coup d’arrêt à toutes avancées.

• « Ecolo » car ce sont les activités humaines qui sont visées. En effet le progrès, les innovations, sont à priori perçus comme des nuisances, donc le créateur devra dépenser une énergie énorme pour démontrer la preuve de l’inoffensivité de son travail, chose impossible pour ce qui est nouveau et l’histoire des sciences le montre. De plus, ce principe est soutenu massivement et avec acharnement par les tenants de cette tendance aux analyses empiriques et superficielles, et largement relayées par les média complaisants.

• « Emotionnelle » car éloignée de tous les concepts de Raison qui présidèrent à la destinée de l’Humanité depuis la Renaissance. Ajoutons que le principe de précaution procède d’une philosophie favorisant d’une manière effrénée l’égoïsme en faveur d’un individualisme dans lequel le risque est banni ou rejeté dans le virtuel.

• « Anti-humaine » car elle freinera les capacités de l’Homme au progrés et à la créativité, qui elles seules permettraient une amélioration du bien-être des populations tout en autorisant leur accroissement.

• « Anti-politique » en nous faisant prendre les problèmes créés par une gestion financière imbécile envers toutes les activités de la planéte pour des questions d’environnement ! (entre mille exemples : qui pousse à l’affrètement de navires délabrés et pollueurs, au maximum de transport de marchandises par la route si ce n’est une doctrine financière brutale et arriérée).

En lui-même ce texte (voté par 305 élus, seuls 4 députés ont voté contre et nous en profitons pour remercier Monsieur Alain Madelin) est une machine de guerre pouvant être utilisée contre toutes les industries cherchant à améliorer le sort de l’humain grâce au progrès, à la créativité ou à l’imagination et cela au nom des conséquences d’un principe qui est le résultat des divagations des adorateurs de « Mère nature ».
En ce qui concerne l’espace, face à ce principe de précaution, il va être difficile de rêver d’établissements sur d’autres astres, de retour d’échantillons martiens, d’organismes génétiquement modifiés pour être implantés ailleurs, de nanotechnologies ou de propulseurs nucléaires, mais nous les réaliserons quand même car nous sommes profondément Humain et l’Imagination et la Raison sont de notre côté !

A lire, l’article de François Erwald, professeur au CNAM « Précaution n’est pas raison » paru dans « Enjeux les Echos » numéro 200, mars 2004 pages 116/117

 
     
04/03/2004
01 h 48

AT a écrit :

Deux articles parus dans le journal Le Monde du 21 Février, nous permettent de comprendre, une fois de plus, un des mécanismes du système financier actuel, provoquant le bloquage de toutes entreprises ou de toutes visions à long terme.
D’un côté, en page 7, nous trouvons cet article : « Contre la désindustrialisation, M. Chirac plaide pour l’innovation » où, à l’occasion d’une table ronde réunissant, entre autres, 3 économistes et 3 chefs d’entreprises de renom, l’auteur prête à l’un des intervenants les propos suivants : « … ‘La France a besoin de grands projets nationaux innovants’ pour tirer ses entreprises. Ces projets doivent mêler secteurs publics et privés. ‘Je pense qu’il faut essayer de soutenir au mieux les secteurs où la France est forte, comme l’aéronautique, l’automobile, l’espace, mais aussi l’énergie, la post-génomique, la pharmacie’… » Bravo, en dehors de l’automobile et des éoliennes, ils auraient retrouvé la clé de la création d’une nouvelle sphère d’activités !
Mais de l’autre, l’article nous replace très vite dans les arcanes du néo-libéralisme : cette désindustrialisation n’est pas un problème nouveau, elle est partagée par tous et il faut plus de flexibilité « … notamment en matière de droit du travail, et plus de dialogue social… ». Pour les chercheurs, l’auteur confirme les propos que nous tenions récemment : le gouvernement souhaite transférer aux « sirènes » du privé de larges pans de la recherche ; et nous redénonçons cette « Reaganomic » tardive pour tous les inconvénients qu’elle créée par la spécialisation et la réduction que des critéres uniquement de profits imposent.
Dans ce même numéro du quotidien, une analyse de Laurent Mauduit (Et si une nouvelle bulle menaçait l’économie ?) nous confirme cette réalité de la financiarisation de l’économie. Il explique parfaitement, à propos du secteur des télécommunications, comment tout en générant de l’argent, le mécanisme financier devient prédateur envers les ambitions des entreprises et bien sûr des personnels, comment ce système en vient par tautologie à la délocalisation et à la désindustrialisation. « … Si l’on y regarde de près, le scénario qui se met en place dans le secteur des télécommunications, pour ne parler que de lui, n’est pas des plus sains. Les experts s’accordent, en effet, à penser qu’en Europe cette filière va générer une somme considérable proche de 140 milliards d’euros de ‘free cash flow’, comme disent les analyses financiers, c’est-à-dire de flux financiers disponibles. C’est l’évaluation de Thierry Breton, le PDG de France Telecom. Or quel usage va-t-il être fait de ce trésor considérable ? Une bonne part, c’est-à-dire, selon les spécialistes, environ la moitié, va passer à éponger les dettes passées. Mais que va devenir l’autre moitié ? Là encore, on peut risquer une hypothèse : dans une économie dont les règles sont de plus en plus dictées par le modèle anglo-saxon le scénario est écrit d’avance. En clair, l’Europe n’a eu de cesse, au cours des années passées, d’abattre ses anciens monopoles publics et d’œuvrer à une déréglementation accélérée du secteur. On en connaît aujourd’hui le résultat : uniquement en Europe, il existe désormais pas loin de mille cinq cents opérateurs de télécommunications, soit autant que le reste du monde. La loi du marché et de la dérégulation va donc inéluctablement faire son œuvre : loin d’être utilisée à des projets d’investissements dans le secteur – et, de l’UMTS à l’ADSL, il pourrait en exister de très nombreux, qui contribueraient à une croissance ‘saine’ de ce secteur, et au-delà de toute l’économie – cette somme va aussi servir d’appât pour ce que M. Breton appelle des « consolidations artificielles » - des mariages qui vont sûrement alimenter la spéculation, mais qui sur le plan industrielle n’ont pas une forte rationalité. … En clair, l’argent est de retour, en même temps que la croissance. Mais la financiarisation de l’économie est telle que c’est, encore et toujours, les logiques boursières qui risquent de prendre le pas sur les logiques industrielles. L’appât du gain, plutôt que la volonté de construire et d’investir… »
Par empirisme et démagogie, l’Etat a et continue de tout abandonner, or contrairement à ce que croient de nombreuses personnes croient : l’argent existe ! Maintenant ce moyen ne sert plus qu’à la spéculation sous toutes ces formes. Plutôt que de pérorer sur l’innovation comme d’autres palabrent sur l’Europe, ne devrait-on pas redécouvrir des concepts économiques capables de soutenir vraiment une croissance par le progrès afin d’offrir à tous une avenir décent ? Tous les citoyens espérant un futur, et particulièrement ceux de la Recherche et du Spatial, voulant saisir le « pourquoi » de la dégradation actuelle, et l’obligation constamment imposée de réduire la voilure des ambitions, doivent analyser et comprendre ce processus entropique et le ramener à sa juste place.

 
     
15/02/2004
21 h07

AT a écrit :

Les bonnes nouvelles de la semaine :

.La recherche : rien, serrez vous la ceinture.

.FLPP : 24 millions d'euros, de quoi faire vivoter quelques ingénieurs.

.Les restaurateurs : corporation qui comme chacun sait, est dans le plus grand besoin : 1,5 milliards d'euros sur 18 mois en cadeaux fiscaux. Ah ! J'oubliais, ils sont 200 000 et sont des ''relais d'opinions'', vous savez les conversations de bistro, de plus il y a bientot les éléctions. A.T.

 
     
29/01/2004
17h15

AT a écrit :

Le dossier du journal ‘’alternatives économiques’’ de janvier 2004 intitulé comment sauver la planète (et l’Humanité …), en plus de nous ramener à l’époque des rapports du Club de Rome des années 1970 ne nous propose de bien tristes alternatives :
Décroissance ou développement durable ? Telle est la problématique, les solutions avancées sont sous formes de 5 clés pour une autre croissance dont :

Economiser l’énergie et décarboniser l’économie.
Recycler les matières premières et dématérialiser l’économie.
Repenser la mobilité et relocaliser l’économie.
Changer la ville.

Enfin les difficultés apparaîtront dans les toutes prochaines années – ce qui est sûr c’est que la gestion de systèmes entropiques ne peut pas nous mener bien loin ! Surtout ne cherchez pas dans ce domaine le facteur qui changerait les tendances pessimistes des courbes - soit l’hypothèse d’une civilisation tournée vers l’Espace. Tout comme leurs prédécesseurs des années 70/80, ils l’ignorent, elles n’existent pas. Pourquoi ? il faudrait croire au Progrès, à la Science, aux technologies, à la capacité de création de l’être humain : et ça, ils l’abhorrent.

 
     
23/01/2004
22h39

Nicolas Turcat, nicolasturcat@hotmail.com a écrit :

Réaction de la National Space Society France suite à l’émission C dans l’air sur France 5 le 23 janvier 2004 intitulée ‘’la ruée vers la Lune’’


Les intervenants, présentés comme spécialistes dans le domaine, étaient Xavier Pasco, Alain Cirou, Jean Loup Chretien, et Charles Frankel, se sont amusés pendant une heure et quart. Personne n’avait l’air très motivé par le sujet, le seul à réagir parfois, était le journaliste et présentateur Yves Calvi.
Entre discours insipides, petites histoires de l’Espace et affirmations sans justifications postérieures, le discours tenu était dramatiquement sans espoirs. Sur le plateau, on s’amusait de tout (le paradoxal Xavier Pasco, les pertes de mémoire de M. Chrétien, les incalculables petites histoires et anecdotes de Alain ‘’magic’’ Cirou, les dérives scientifiques et contradictions de M. Frankel), il n’y eut pas un mot sur l’impact politique en Europe de telles programmes ou encore sur les réactions européennes en général. L’Europe a, tout simplement, été passé à la trappe par les intervenants. Le but était de dire que les USA auraient du mal à accomplir leurs missions et que l’Espace devrait faire rêver les jeunes et les scientifiques. Etonnament, le journaliste et présentateur de l’émission osait poser des questions qui semblaient parfois, carrément, dérangé les interviewés, notamment concernant les retombées du spatial ou le rôle de l’Europe.
Il fut abordé de nombreux sujets au cours de l’émission : la surprise ou pas de l’annonce de M Bush, les détails juridiques concernant la Lune, le risque de telles missions, les technologies à développer, les comparaisons avec Apollo, les capacités spatiales des russes, problème du financement du projet de M. Bush Jr, les rêves concernant l’espace, l’absence évidente selon C. Frankel de ressources exploitables sur la Lune, le chiffre de 750 milliards de dollars (sans que personne ne le compare à d’autres budgets, sauf le journaliste Yves Calvi – J. L. Chretien annonce entre 100 et 200 milliards de dollars), et le problème épineux des retombées du spatial (avec la réflexion pertinente mais maladroitement présentée de X. Pasco qui percevait l’espace comme un levier ), le déphasage du programme de M. Bush avec les réalités politiques. Nous nous baladions d’un thème à l’autre sans vraiment accrocher sur aucun !
Lorsqu’il fut abordé les capacités européennes à se fixer un programme spatial habité, il n’y eut aucune réaction de la part des invités, à peine Alain Souchier montrait le moteur Vinci que l’on comparait le tout à Apollo. Tous convenait qu’il allait falloir développer de nouvelle manière de penser les technologies mais rien ne fut avancé. Le programme Aurora ne fut cité que dans le cadre d’un reportage par une voix-off. Le débat portait sur quelque chose qui ne fait déjà plus parti du débat aux Etats-Unis : de l’utilité de la conquête spatiale pour la Science ! C. Frankel répondant à une question par SMS sur le fait qu’il fallait peut-être plutôt investir dans l’environnement sur Terre que dans des programmes coûteux comme une base sur la Lune. Il ne su répondre qu’avec des exemples qui ne requièrent aucun être humain ! (Satellites de télédétection …) – une réponse à coté de la plaque comme beaucoup de réponses données lors de l’émission. On avait l’impression que les participants subissaient le poids de la suprématie américaine dans le domaine et ne pouvait que commenter sans conviction. Impressionnante inertie française.
Une politique spatiale habitée n’est pas un objet de passion, ni de rêve, Mais doit être présentée, avec enthousiasme et vigueur, pour qu’on puisse le comprendre de façon politique, économique, sociétal et économique. Prendrons-nous un jour ces affaires au sérieux ? Aucune idée ne fut défendue par ces prétendus spécialistes absolument pas convaincus – et même si ce n’était pas leur but – il aurait fallut mettre en valeur la problématique européenne face à toute politique spatiale. Les politiques spatiales habitées sont des choses trop sérieuses pour être laissées aux scientifiques et spécialistes en herbe… La National Space Society France réclame depuis déjà plus d’un an la tenue d’assise nationale de la politique spatiale française et européenne. Si vous préférez nous réclamons ‘’des Etats-Généraux de l’Espace’’ où tous les acteurs du secteur (et même hors secteur - éco, politique ... ) seraient représenter, pour que le débat rejaillisse sur toutes les composantes de la Société civile. Le débat se contenta d’être des plus courtois. Enfin aucune idée forte ne sortie de ce plateau. L’Europe peut s’endormir tranquille, nous ne sommes pas prêt de nous réveiller…

 
     
08/09/2003
01h51

Nicolas Turcat, nicolasturcat@hotmail.com a écrit :

Voici ce qu'a noté P. Jung, président de la commission Histoire de l'Association Aéronautique et Astronautique de France. (autorisation via Y. Monier)


1) Peenemünde


Confusion entre Eperlecques, construit en 1er, puis, après sa destruction par
les Alliés, suivi de Wizernes.

Hergé a utilisé les services du français Ananoff, le "Ducrocq" des années 30/50
et créateur de l'IAF, pour sa fusée.

1ère V-2 à Charentonneau, pas Maisons-Alfort.

Superbe liste de tous les pionniers russes, allemands, américains...et pas 1 mot
de RE Peltrie !

Oubli des missions françaises en Allemagne.

Et bien sûr l'insulte habituelle à l'encontre des ingénieurs et techniciens
français, américains, anglais,...: "les allemands ont tout inventé en
aérodynamique, guidage et propulsion
"!

2) Baikonour

La R-7 n'a pas été orientée civile à cause de la miniaturisation de la bombe
(faux!), mais de la lourdeur de sa mise en oeuvre (ergols liquides).

La 1è mission vers Vénus a été américaine, pas soviétique!

En cette période de commémoration du Général sur la Place Rouge, il eut été
opportun de rappeler que ce dernier fut le 1er occidental à aller dans une base
secrète (Baikonour) et y voir le lancement d'une fusée secrète (R-7), ce qui fit
de la France le 1er pays au monde à coopérer avec l'URSS dans le spatial, bien
avant les USA (Lunakhod 1 et son réflecteur laser français dès 1970)...

3) Cap Canaveral

Les USA disent aujourd'hui qu'ils ont laissé volontairement Spoutnik être le
premier, pour pouvoir ensuite survoler impunément l'URSS avec leurs satellites
espions, suite à l'affaire Powers/U-2. Il est vrai que Werhner Von Braun était interdit
de tir orbital de sa Jupiter depuis 1956...

Buran a volé une fois ?.

4) Hammaguir

Confusion: CIEES = Colomb-Béchar + Hammaguir!

La France n'a pas mené deux programmes du CASDN, mais des dizaines de programmes
de fusées et engins! Il aurait d'ailleurs été éventuellement intéressant de dire
que le CIEES fut inauguré en 1948 par un SE 1500, lequel ainsi que les
nombreuses versions du SE 4100 guidés ont précédé la simple Véronique non
guidée....Ca fait déjà 2 programmes deplus, et non des moindres (1er engin
français construit en série, telécommandé etr récupérable; 1er banc d'essai
volant de toutes les techniques de base de la fusée)

"4200": comme par hasard, SNCASE pas mentionnée...

VE 111: il manque le plus important, 1er guidage inertiel et tuyères rotatives
français

L'idée de mettre un 3è étage à Saphir ne date pas du 5.7.65 (en fait la date du
1er tir de Saphir, soit un peu tard pour une satellisation le 26.11.65...), mais
des 23.12.60 (étude) et 18.12.61 (décision)!

Curieux commentaire final (de qui d'ailleurs?) sur la chance de réussite d
'Astérix prouvée par la suite comme ayant été en réalité de 1/10: succès au 1er
essai (seuls l'URSS et Israël en ont fait autant), 4 succès sur 4 pour Diamant
A, 1er échec à la 4è Diamant B, soit 7/8.

6) JPL

Le JPL n'a jamais été une base spatiale! Il y en a par contre d'autres aux USA,
en Russie, au Japon, en Chine, en Inde, en Australie et en Israël.

 
     
06/05/2003
00h25

Nicolas Turcat, nicolasturcat@hotmail.com a écrit :

Suite aux critiques subies sur le forum français de Google.fr sur l'astronautique, je tenais à répondre à certains points.
Je ne reviendrai pas sur le fait que nous ne sommes pas ''dirigé par des américains'' et que la raison pour laquelle nous avons choisi de nous lier à une association américaine, est simplement le fait que nous partageons les même buts : promouvoir l'idée d'une ''spacefaring civilization'' ainsi que l'idée d'une grande politique spatiale habitée européenne. Loin des préjugés, partisianismes unilatéralistes ou atlantismes, nous essayons de répandre autour de nous l'idée de la nécessité d'une politique spatiale ambitieuse pour une Europe forte. Cependant, je souhaiterai apporter quelques éclaircissements à Mustard. Selon lui il semble inutile de promouvoir et de débattre de sujets portants sur du ''long terme'' dans l'espace. Il lui semble aussi inutile d'effrayer les ''politiciens et économistes'' par de ''grands projets''.
La National Space Society France ne pense pas que sur le long terme ! Loin de là… je crois qu'il est primordial de proposer des idées concrètes et pratiques pour une politique spatiale européenne. J'ai l'habitude de dire que l'association se doit répondre à cette simple question, certes un peu utopiques, mais tellement terre à terre : ''demain, si vous avez l'argent, ou mieux la volonté politique, en Europe de faire un grand programme spatial habité, que devrai t'on faire dans l'immédiat ?'' il est évident (et nous le ferons bientôt dans la lettre N°4) que nous parlerons d'ATV, de fiabilisation d'Ariane V, d'une Ariane V-10 tonnes, d'ARD ou d'études similaires pour un accès habité indépendant à l'espace, d'une participation plus active à l'ISS, de la réactivation de tout les secteurs de recherche touchant de près ou de loin à l'Espace habité particulièrement, à la mise à disposition d'un plan spatial sur cinq ans (c'est un exemple…), de la création d'un ministère spécifique, ou faire peut être même une priorité nationale voir européenne, bref proposer du concret à court terme.

Il est pourtant tout aussi utile de répondre à la même question sur le long terme, malgré le fait que nous ne soyons pas devins. Il ne faut pas perdre de vue le long terme, sans lui, nous risquons de nous couper les ailes. Il est nécessaire d'inscrire les mesures concrètes que nous devellopperons d'ici peu, dans un cadre plus large. Je ne citerai qu'un exemple, avec toutes les aspérités, que celui-ci possède. Le débat en 1962, qu'il y eut à la NASA à la veille d'Apollo, lorsqu'il s'agissait alors de choisir entre le LOR (Lunar Orbit Rendez-Vous) et l'EOR (Earth Orbit Rendez Vous), est symptomatique. Le LOR était plus compliqué à réaliser mais moins cher et plus rapide, l'EOR, plus simple mais plus cher et nécessitant une infrastructure orbitale. Certains historiens pensent que le choix final du LOR coupa l'idée même d'un NASA Long Range Plan pour la fin des années soixante. Le Space Task Group qui se réunissait à partir de 1966 pour décider de l'Après Apollo, l'a bien comprit alors. Le choix du LOR était fatal pour de grandes ambitions spatiales habitées américaines. Von Braun et certains de l'équipe au Manned Space Center de Houston ou au Marshall Space Flight Center de Hunstville pensent d'ailleurs que l'EOR aurait finalement évité de nombreuses erreurs plus ou moins tactiques et stratégiques dans les années soixante-dix (une navette spatiale ''vendue'' comme étant moins cher que le marché des lanceurs, etc…). le choix, dans le cadre d'un crash program est ici problématique, et finalement, la déception fut grande lorqu'à la fin 1972 les derniers astronautes rentraient sur Terre. Je sais bien qu'il n'est pas matière ici à revisiter l'histoire de l'espace mais l'exemple de la décision de 1962 ne doit pas nous arriver ! On ne doit pas hypothéquer quelques études à long terme (Nucléaire spatial, MHD, Ascenseur spatial, études d'exploitations lunaires ou martiennes…) contre de rapides avancées concrètes qui risquent de se manifester comme un feu de paille.

Certains sont pour la stratégie du coup d'éclat en montant une expédition martienne, d'autre pour une politique spatiale entièrement privatisée… il vous suffit de vous promener sur Internet pour voir la multitude de projets visants à mettre l'Homme dans l'Espace. Je crois que nous devons soutenir aussi ces initiatives qui de toutes façon vont dans le bon sens, mais je me dois aussi de proposer une sorte de ''plan intermédiaire''. Ce plan B doit servir d'échelle dans le cadre des propositions que nous ferons, et c'est pour ça que nous essayerons de proposer un plan structuré et plus classique avec tout même un aspect ''immédiat'' mis en avant. Il ne s'agit pas d'effrayer des politiciens ou des économistes ! Car si votre député est effrayé par ce que vous lui soumettez, fuiez le ! il ne fera jamais rien ! Nous, comme association, nous nous devons d'essayer de promouvoir ces idées, mais le travail pratique sera fait par des politiciens, qui à Matignon, l'Elysée, ou Bruxelles donneront ou pas leur accord et leurs crédits à une politique spatiale ambitieuse. Nous proposons, peut être même imparfaitement. l'Homme Politique dispose !

Sans prétentions, nous ne donnons de leçons à personne, et surtout pas aux prétendus politiciens !
Cependant, je me plais à croire que cet Homme Politique (j'insiste sur le grand H et le grand P) possédera une vision globale de ce programme spatial. Toutes visions politiques viables et historiques s'inscrit dans le long terme. L'abolition de l'esclavage ou de la peine de mort se sont inscrits dans le long terme. Il n'y aucun intérêt, si ce n'est électoral, de proposer un idée puis de la faire à moitié sur deux ou trois ans. Il s'agit de pérenniser sa pensée, bâtie sur un sens moral.

Il faut, ici, je penses, que je m'explique sur le terme de ''Politique''. J'emploie volontiers ce terme qui a tendance à faire peur, si ce n'est à attirer la méfiance. L'Homme politique, idéal pourrait on dire, agit pour le bien de la cité (polis), il agit pour que tout Homme se sente Homme et digne de l'être. Je sais que c'est un peu philosophique mais je me dois de m'expliquer. La perception même de la politique et de l'Economie influencera au final notre idée de l'Homme dans l'espace. Un politicien ou un économiste effrayé méritera t-il votre approbation ? Certainement pas. Je veux un Homme politique qui sache où il va, qui trace le chemin de cette politique spatiale ambitieuse, qu'il lui en donne les moyens et la soutienne.
Bien sur que l'homme politique n'a pas la science innée et que celui ci se fera conseiller afin de nous orienter vers une politique spatiale habitée ambitieuse, mais celui-ci prendra suffisamment à bras le corps le sujet afin de le faire sien. Les conseils, comme nous pouvons tous en donner, ne signifie en aucuns cas la soumission inconditionnelle à certained spécificitéd. Je tiens à rappeler que si les pouvoirs sont séparés, c'est qu'il y a une raison. Il est évident que si telle ou telle agence ou institutions réussit à influencer les décisions politiques, la politique de ce pays court au désastre… la collusion et la faiblesse des politiques est évidente alors !

Je sais que je suis relativement compliqué mais je pense que la clé de voûte de toute politique ambitieuse est la Volonté Politique. il faut une volonté politique forte pour faire une action déterminée forte et aussi difficile, que sera une politique spatiale. Il nous faut tous promouvoir auprès de nos politiques pour cette politique mais je suis convaincu que le jour où un Homme politique prendra la décision d'engager l'Europe et la France dans la voie de cette politique, celui-ci sera le plus volontaire. Et que seul, lui, pourra influencer le cours des choses, seul ce politique pourra ou non soutenir jusqu'au bout le projet.
Un processus décisionnel durable pour un programme spatial ambitieux en Europe découlera directement d'une volonté politique forte. La vision politique qui s'en suivra marquera la suite du programme.
Ainsi nous nous devons à la National Space Society France de soutenir toutes les formes de projets allant dans ce sens.

La place du politique est partout, dans tous les projets de grandes envergures. Il est illusoire de croire que l'Homme politique actuel sera séduit par un projet martien, ou lunaire. Il est tout autant illusoire de croire que les raisons pour la viabilisation d'Ariane V passera par le marché satellitaire. Il est question de créer une innovation de rupture qui change les données économiques d'aujourd'hui. Nous en revenons encore une fois au politique.

Nous n'avons pas assez soutenu ces projets immédiats et je le concède. Mais nous débutons, et la lettre N°4 sera directement sur ce thème : ''ébauche d'un plan pour un politique spatiale européenne habitée ambitieuse''.

Je ne suis parfois pas très clair, mais je veux débattre. Alors n'hésitez pas réagissez, reprenez moi, insultez moi, dites ce que vous voulez, mais faisons avancer le ''schmile-blique'' (?).
Nous voulons a peu près tous la même chose, confrontons nos idées et il en sortira que du bon.

Nicolas Turcat
Président de la National Space Society France

 
     
27/05/2003
19h58

Nicolas Turcat, nicolasturcat@hotmail.com a écrit :

Dans le cadre de l'ISDC 2003, j'ai rencontré la turbulente Loretta Hidalgo, jeune astro- biologiste, co-fondatrice de la Yuri's Night et membre éminent de la Space Generation Fondation. nous avons eu quelques "différents" de pensées lors de cette confénce. Elle est jeune et essaie, à sa manière d'impliquer les jeunes sur le thème de l'Espace. on ne peut pas dire qu'elle est sa langue dans sa poche... ça tombe bien moi aussi ! D'ou ce mail que je copie ici afin de finaliser ma pensée et que je lui ai envoyé à mon retour en France, c'est à dire il y a à peine six heure.

Pour mieux la connaitre :

http://www.yurisnight.net/spaceparty.php?lang=en

http://www.unsgac.org/

http://www.space-generation.org/index3.html

http://www.spacegen.org/

Hi,
I met you at the ISDC 2003 in San Jose, CA, I m nicolas ‘’the quiet french’’, I hope you remember me, ;-) , I shared my disagrees about what you said at the ISDC 2003 during the last dinner.
I said it may be too ‘’hardly’’ to you but you had to know my european point of view. First at all, (and I don’t like to say it !) you are a wonderfull speaker and I was really impressed about your certainty and your energy. We need this energy. In fact I disagree about some point of what you said. The form to say it was may be too much but cool enough for the audience you had.
Actually, to be honnest, of course, we need more people and more young like you.
And may be the ways I explain my disagrees weren’t ‘’cool’’, but I said it like this and thats done.If you were hurts about my speech, I wish to apologize for that. Any way I would like to explain my thought.
Before everything, there is no “power of the cool”,and I said I find this ideology of the coolness, too much californian (:-)... the new Jay-Z, Snoop Dogg or 50 Cent is cool but not space travel’s explainations. It’s not because people find a party cool, that they will harnessing any space program. When I go to a disguised party which the theme is ‘’rabbit’’, I don’t harness the rabbit philosophy... I know, that is a exterm example, but we have to take it as a metaphor ... i don’t think entertainement will answer to anything. We have to explain why going over there, and that’s why I created my association (www.nssfrance.fr.st), and that’s why we go to politics and make lobby to everone we know, and finnaly that’s why I go to students meeting and try to explain our point of view about space ! when you asked me what to do ? i answered nothing because it was hard to explain it during this dinner. Of course action slike yours as to be supported. But i don’t think it has to be the main action. Making space cool isn’t enough. Space is already too much cool. I will tell you this history : When I came back from San Francisco to Paris this Monday night, I speak to three different people ( a bus driver, an air france pilot and a guy i met durng the flight...) about what I did... and ALL of them ... ‘’Oh space is so cool, the shuttle is so cool, ....’’ that’s the main problem, everything is cool, Star Wars is cool, Star Trek is cool, Deep Space Nine is cool (or boring ?)... ISS is cool, Shuttle is cool ... I ‘m fed up with this termilogy ! I say : Stop the cool ! during all the conference (and that’s a critic i did), I don’t really hear someone speaking about the political, historical, or -even- philosophical background behind the idea and the will of the space flight ! but this is an another discussion which could be too long too lead here.
Secondly, about ‘’unify all the space leaders’’, or this sentence I heard ‘’young sapce professionals rare which don’t work to their top possibilities...’’I said to you I disliked the word ‘’space leaders’’... I think it’s too much elitistic, with the idea of caste. And I never liked it. In France (since the middle age, in fact !) we have a name for this kind of ideology : corporatism. Space isn’t just a community. This idea of communitism doesn’t fit to the space idea. Space concerns every one on this planet. Before making any ambitious space program, we don’t have to build any space leaders caste ... here is an another long discussion
As you see, I disagree with somme major points of your interpretaions of the space actions... but i you said last night : ‘’I will never understand europeans ...’’ you don’t have to think I ‘m making opposition for just making opposition. There is no ‘’opposition to everything’’ spirit in Europe... we share the same goals, but sometimes, there is different views and ways to reach those goals. Despite I said these, I support all your action and particulary what you do for UN and Space Generation...
Finnaly, may be next year will i support a french Yuri’ Night 2004, and I promise yopu, that I will speak about your night around me. I will not organize it, ‘cause I m not able to do it, but I will support and sponsorise this action. As you see, french people have a very complex thought !Bu try to understand it,and that’ll be cool ...may be, we think too much ....

I wish, one day , we could continue this cool debate between two continents, which sometimes and stupidely don’t understand each other, so, in fact, we have to continue this discussion....

I hope to you may be in Bremen (Germany) this fall, and if you pass ‘’through’’ Paris, write me, and may be we can continue this discussion.
Don’t hesitate to contact me when you will be in Europe, i ‘m sure that’ll be cool....
See you.
Nicolas Turcat
Chairman of the National Space Society France
www.nssfrance.fr.st
nicolasturcat@hotmail.com
Ps: sorry for my bad english ....and the numerous faults

 
     
05/06/2003
02 h15

Nicolas Turcat, nicolasturcat@hotmail.com a écrit :

Email envoyé à l'occasion de la sortie de la lettre n°4 aux journalistes et organismes associés à l'Espace.

La National Space Society France vient de sortir la lettre de l'association pour le mois de juin 2003.
A l'occasion de la veille de la clôture du Green Paper, après la réunion interministérielle du 27 mai, et au moment du salon du Bourget 2003, l'association National Space Society France vient de sortir une lettre spéciale ''Initiative Spatiale Européenne'' (ISE). l'ISE introduit des propositions concrètes qui vont dans le sens d'une Europe dotée d'une politique spatiale habitée ambitieuse. L'ISE se décompose principalement en deux parties:

un plan à court terme, qui propose au cours d'un quinquennat de lancer l'Europe dans l'aventure spatiale habitée. Avec comme propositions concrètes, la fiabilisation ''habitée'' d'Ariane V-ECA ou de tout autres versions ''évolution'' - 10 tonnes habitable. le devellopement rapide d'une capsule habitable pour un accès rapide et indépendant à l'orbite basse (travaux CRTV, ARD,...), ou la continuation du projet ATV (ou tout autres programme liés à l'ISS) seront les clés d'un avenir habité pour l'Europe du futur. d'ici à cinq ans, il est nécessaire pour l'Europe d'acquérir les connaissances suffisantes pour un programme spatial habité ambitieux !
un plan à moyen et long terme, qui est plus détaillé dans la lettre mais qui passe par le soutien aux études sur les FLPPs, TSTO, SSTO, type-OSP (ou Ex-Hermès...), la MHD, le Space elevator, le devellopement d'une ISS opérationnelle et pluridisciplinaire, des missions lunaires et peut etre martiennes

l'ISE proposée par la National Space Society France veut être une alternative pour un politique spatiale ambitieuse. l'Europe a un rôle a jouer. nous ne le répeterons jamais assez, le developpement d'une "space faring civilisation" (une civilisation tournée vers les étoiles) créera des potentiels d'activités insoupçonnés. il s'agit ici de création de nouveaux potentiels d'activités pour l'Homme et par l'Homme. Qui pouvait penser en 1804 sous Napoleon, l'essor et le poid industriel qu'accompagneraient les chemins de fers 50 ans après ? Peu de monde. l'ISE permettra d'introduire l'Europe dans cet élan et surtout dans le cadre plus vaste d'un monde tourné vers les étoiles. L'Europe spatiale doit comprendre que l'ISE n'est que le premier pas vers de nouvelles activités extraorbitales. nos gouvernements nous parlent de "d'accès garantit à l'Espace" et "d'enjeu stratégique" pour l'Union européenne. Garantissons cet accès avec un plan sur 5 ans qui requiert des technologies quasiment existantes, et qui demande un effort industriel minime vis à vis de l'ampleur de la tâche dans lequel l'ISE s'inscrit( 15 milliards d'Euros sur 5 ans ? par exemple / 88 milliards d'Euros sur 7 ans pour la Défense à l'heure actuelle). Il s'agit ici d'un premier pas. Faisons le ensemble.

L'idée de l'Initiative Spatiale Européenne doit etre débattue, et répandue. Nous sommes ouvert aux critiques mais pour cela, il faut que nos idées soient connues du grand public. Vous pouvez intervenir sur ce dernier point. Essayons ensemble de batir ce reseau qui nous permettra de faire ce premier pas qui placera l'Europe sur la plus haute marche internationale. Faisons ce premier pas vers l'inconnu qui nous permettra de nous créer de nouveaux potentiels d'activités !
Pour une Initiative Spatiale Européenne.

nous sommes près à en discuter avec vous.

Nicolas Turcat
Président de la National Space Society France

 
     
06/06/2003
15 h36

Nicolas Turcat, nicolasturcat@hotmail.com a écrit :

Ceci est un rapport plus détaillé de l'ISDC 2003 à San Jose, auquel j'ai assisté:

Présentation du panel ‘’entreprises privées spatiales’’:
Le premier panel du samedi de l’ISDC sur le thème de la private enterprise fut l’initiateur d’une longue série de présentations. Des intervenants comme Joe Pisistro (investisseur), Tom Olson (Colony Found) ou Peter Diamandis (CEO de Zero G, Space adventures, co-fondateur de ISU…) ne parlèrent comment aller dans l’Espace mais comment y faire du business. Le modérateur du panel se voulant faire avocat du diable posait régulièrement des questions dérangeantes aux speakers. Ainsi sa première question portait sur les business plans qui faisaient souvent oubli en détail des retours sur investissements de l’économie de l’espace. A part dire que cela va rapporter des millions ou des milliards, comment bâtir un business plan sérieux sans la composante essentielle comme les retours sur investissements ou les évolutions du marché ? les participants répondirent à cette question de la manière suivante : le problème n’est pas de savoir comment va évoluer le marché, ou savoir combien cela va rapporter précisément dans 20 ans mais d’initialiser le marché et de faire comprendre la nécessité de comprendre les problématiques de ce nouveau marché ! De plus tous conviennent qu’il n’y pas, en réalité, de problème de technologies pour accéder à l’espace mais c’est plutôt un problème de marché. Ainsi faut il construire ce marché de toute pièce. L’idée de promotionner le space tourisme est caractéristique. Etonnamment, Il n’y a pas eut d’effet Dennis Tito selon eux. Le tourisme spatial, c’est le premier pas vers l’intérêt et l’éveil du marché. Maintenant le problème fondamental est de baisser le coût de l’accès à l’espace. Puis advint un débat très américain qui consiste à dire qu’il n’a pas assez de commercial aux Etats Unis et trop de programmes d’agences ou militaires. De plus notons la remarque de Peter Diamandis et Tom Olson qui fustigèrent l’idéologie NASA ‘’failure is not an option’’ (dixit Apollo 13), cette pensée selon eux tue tous projets d’envergure et tous projets d’entreprise dans l’Espace. Une personne dans la salle, d’accord avec ce qui venait d’être dit, rappela que les Hommes de STS 107 était mort en héros et que d’autres mourraient dans cet esprit. Selon cette personne rappela qu’aucune grande avancée humaine ne s’est fait sans mort. Les morts sont à déplorer mais aucun programme spatial ambitieux ne pourra être bâtit avec la théorie de Zero mort ! Le modérateur reprit la parole pour mettre en valeur le fait que la NASA a déjà fait ce qu’aucune entreprise à effectuer (Apollo, Skylab, Shuttle, ISS…). Bien sur, répondirent ils tous en choeur, mais celle ci (l’agence) est trop rigide. La NASA est une trop grosse structure qui veut tout faire, elle crée un esprit de psychose en disant qu’aucun projet spatial ne peut être fait sans un budget gouvernemental, cad, la NASA ! L’agence tuerait elle tout projet concurrentiel ? Selon Joe Pisistro, on peut faire du spatial pour moins cher ! L’exemple des russes est cité, et la qualité de leurs prestations est relativement ‘’safe’’. Pourquoi l’homme dans l’Espace s’interroge alors un des participants ? car l’Homme est la composante primordiale pour ce marché. L’Espace est le seul marché de masse de grande envergure pour l’Homme et par l’Homme.

Lunar Architecture:
Le second panel du samedi portait sur l’architecture d’une hypothétique base lunaire présenté par Susmita Mohanty, elle a été élève de l’ISU ou elle pu mener l’étude qu’elle nous présenta dans le cadre des Workshop de l’année scolaire. Il faut savoir que les résultats de ces Workshops de l’ISU ont été intégrés dans le programme Aurora par l’ESA. Ces groupes de travail ont été fait en collaboration avec l’ESTEC et supervisés par l’agence spatiale européenne. Fondé autour de l‘idée de ‘’space architecture’’ mais spécifique à la Lune, Mlle Mohanty nous montra les travaux effectués. Ainsi l’audience vit des designs et des dessins industriels pour un Lunar Solar Power Generator, ou encore un habitat semi permanent sous-terrrain. Nous noterons les structures gonflables de la Kopernikus Lunar Service Base qui peuvent se déployer grâce à des moyens automatiques et robotisés.
Il est intéressant de voir que ces workshops furent adoptés par l’ESA dans le cadre d’Aurora. Les travaux continuent et nous vous conseillons d’aller faire un tour sur le site ESA d’Aurora pour en prendre connaissance.

Les traités spatiaux:
Le troisième panel organisé par le personnel de la Moon Society, les gens d’Artemis, ainsi que les leaders de la NSS américaine abordait la question des traités spatiaux à amender ou pas. Si certains comme Brian Chase ou d’autres directeurs du Board de la NSS sont plutôt modérés, d’autres comme Artemis, Tom Olson, ou la Moon Society, ont une vision beaucoup plus idéologique de la chose. Je m’explique. Ce débat était animé par un esprit très américain. Les personnes qui luttent contre ces traités ont une position très paradoxale. Certains (Moon Society, Artemis…) se définissent comme des libertaires libéraux. Beaucoup de toute façon se définissent comme libéraux. Pourtant ils comprennent l’action d’un Etat fort, mais rejette l’idée même d’un gouvernement qui s’implique trop dans les affaires privés (c’est une vision proche quelque fois de l’idéologie sudiste et sécessionniste). Une NASA qui fait de la R&D, oui, mais pas d’une NASA organisant tout le programme. Les traités sont selon eux un frein à la progression de l’homme dans l’Espace. Que cela soit le Space Act ou le Traité concernant la Lune. Ils sont des freins à la libre entreprise. En réalité tout cadre administratif est selon eux, néfaste à l’heure actuelle. Hélas, très souvent les personnes que nous rencontrons qui sont contre les traités spatiaux sont aussi contre tout traités internationaux (ONU…).

NSS Policy:
Le quatrième panel de la journée était en réalité une réunion interne à la NSS, ouverte aux membres, qui traitait du thème suivant : le transport spatial après Columbia. La NSS voudrait prendre position plus concrétement sur le futur de l’OSP et de l’après Columbia. Avant tout il s’agir de soutenir le programme navette (STS) qui est seul capable de garantir la fin de construction de l’ISS. Les navettes sont encore à ce jour le système de transport le plus commode à utiliser pour des taches orbitales. Mais se pose finalement la même question qu’au Space Task Group à la fin des années soixante ? Quel est le futur du transport spatial américain ? Intervient aussi l’éternel débat ELV/RLV. De tout façon l’OSP doit être développer afin de combler le vide laisser par les navettes d’ici dix ans et la futurs générations de lanceurs réutilisables pas disponible avant 2020-2030. Ce launcher gap doit être combler au plus vite, mais selon les prévisions NASA, l’OSP n’interviendra pas avant 2010. Or selon les dirigeants de la NSS, il faut construire, au plus vite, un OSP avec les technologies actuelles. Ils parlent alors d’un OSP pour dans quatre ans. Il ne doit pas y avoir de développements technologiques de fait, à la rigueur des démonstrateurs (et encore, ils posséderaient déjà les acquis des X-Planes, X-38, X-33, CTRV…). L’OSP devrait peser 20 tonnes et être capable de ramener des astronautes aux sols. L’idée de ne pas faire de développements est finalement compréhensible. Selon Brian Chase, il s’agit d’arrêter de laisser des ingénieurs à la tête des programmes de lanceurs habités ! il faut un politique (référence à J. Webb) qui sache ou il veut aller. C’est ici que la NSS France s’est permit d’intervenir au sujet du douloureux problème des cargos et de la logistique pour l’ISS. En effet tous admettent que les USA ne possédait pas de vaisseau cargo immédiatement disponible pour la logistique et l’entretien de l’ISS. Seul les Progress russes faisaient le boulot. Il s’en suivit une discussion afin de proposer des solutions rapides de dépannages. Et tous étaient d’accord pour soutenir la faisabilité d’une sorte de Progress (kind of…). Avec comme lanceurs efficaces, les nouvelles Atlas, ou Titans… La NSS France rappela et expliqua le vaisseau automatique cargo de l’Europe qui se dénomme, l’ATV. Tous semblaient l’avoir oublié. Il faut convenir qu’il y a une véritable méconnaissance des politiques spatiales européennes de l’autre côté de l’Atlantique (je rapporterai ici la réponse de Brian Chase qui répondait avant moi, à la question d’un membre de l’Alabama et se posait la question suivante : pourquoi l’Europe ne s’impliquait pas plus sur les lanceurs habités ? Il répondit alors que les européens n’avaient rien à proposer et que ceux-ci était trop désorganisés et pas assez argenté pour faire quelques programme humains que ce soit ! ! ! ! (Vous pouvez dès lors de ma réponse, qui fut des plus incisives…). Et pourtant, celui-ci sera près pour septembre 2004. Enfin en guise de conclusion, notons les dernières orientations de la NSS, qui consiste à soutenir les vols suborbitaux et toutes autres activités en microgravité. Pour finir avec l’OSP, ce dernier ne doit que combler le trou entre deux générations de lanceurs, et ne doit surtout pas devenir, une solution sur le long terme.

Apres le déjeuner du samedi qui portait sur les RocketEyes (caméras embarquées à bord des fusées), et qui servent de plus en plus aux ingénieurs pour voir des bouts de structures et populariser le vol, le panel enchaîna sur le vaisseau Xérus de Xcor qui se propose dans un premier temps de faire des vols suborbitaux puis de pouvoir lancer sur orbite basse.

Artemis et la Lune:
Le panel de la fin d’après midi portait alors sur le projet d’Artemis qu’il s’agit ici de détailler. (www.asi.org). Le but est d’aller sur la Lune de façon privé et de revenir, puis d’engendrer un vaste mouvement d’entreprise privé qui y verrait leurs intérêts. La lune est d’abord présentée comme la porte d’entrée à l’univers. Il se pose en opposition avec les gens de la Mars Society (accusés selon Artemis, de vouloir sauter une étape fondamentale). L’Hélium 3 recueillit sur la Lune rapporterait alors des milliards de dollars. Ils proposèrent aussi l’utilisation d’un lanceur électromagnétique pour lancer des charges utiles, y compris vers l’orbite terrestre. Le projet Artemis est donc un projet 100% privé qui souhaite envoyer deux à quatre Hommes. Le but étant de réutiliser à chaque mission le système de transport entre la LEO et la Lune (une sorte de bus). Tout ceci ayant un cou total de 1,42 milliards de dollars, le plus cher, étant le Hardware, le système de retour (capsule de réentrée), le lancement ( le plus cher, quasiment 50%), et le management du projet. Pourquoi Artemis est le meilleur système, se posèrent-ils comme question ? Car ils font travailler 300 personnes au total sur 10 ans, la majorité du travail étant effectué en in house ! Les grosses entreprises et agences coûtent cher car elles ont des contrats, des coûts annexes exorbitants. Artemis se base pour son vaisseau sur l’étude d’une structure type-SpaceHab. Le retour direct sur investissements directs est alors 3 fois plus élevé que la mise initiale… en effet, ils vendent tout sortes de merchandising comme des K7 vidéo, des jeux informatiques, des pierres lunaires, des jouets…. Sur le long terme, ils ne préfèrent même pas estimer leur retour sur investissement qui serait selon eux, phénoménale ! (Revenus immédiats : 47% par du merchandising direct, 27% grâce à un film tourné pendant la mission, 10% sur des ventes diverses (connections Internet…). Attardons nous un peu plus sur la compositions du programme Artemis : il y a comme partenaires : Transorbital Inc, Lunasoft, SpaceHab Inc (!), Seti, Moon Society, Lunar Ressources Cie… la base lunaire serait composé comme le vaisseau de modules cargo type SpaceHab. Paradoxalement ils parlent même d’utiliser l’ISS internationale et gouvernementales comme point d’assemblement…. Y aurait il des structures orbitales qui coûtent trop cher pour une entreprise privée ?

Scorpius:
Dimanche, neuf heures. Le panel ‘’entreprises privées’’ reprend avec pour thème l’entreprise Scorpius, qui veut bâtir une famille d’ELV (lanceurs réutilisables), avec pour premier lanceur le dénommé, Sprite Small Launch Vehicle (SSLV). Ils ne veulent qu’exploiter le marché suborbital avec des petits lanceurs, dans un premier temps. Ils envisagent par la suite viser l’orbite basse, pour pouvoir lancer jusqu’a 50 tonnes ! le concept du business est simple : faire un service express pour l’espace. Le but étant de lancer la charge utile dans les huit heures après l’arrivée sur le pas de tir. En réalité, Scorpius n’est pas tout à fait privé, car elle travaille en fait, pour le ministère de la défense US (DoD), et plus particulièrement l’Air Force. Un lancement de 700 Lb en LEO coûtera 2 millions de dollars. La technologie employée est relativement simple, puisque les combustibles (propellant) sont un mélange LOX/JetA, qui est censé être plus rentable, de plus les moteurs-fusées ne sont pas équipé de turbopompes. Le guidage se fit par GPS (facile pour l’Air Force !), il y a peu de pièces détachés, ou différentes. Les chaînes de travail et de production sont réduites au minimum. Le but avec ce type de propulsion est d’arrivé au quota suivant : 1$=1Lb de poussée. Le travail, encore une fois, est effectué en in house…

Colony Found:
Puis vint la présentation du New yorkais Tom Olson, qui présentait un fond d’investissement : Colony Found. Le constat est bref et sans appel : il y a un échec de la politique publique en matière de spatial. Ils en ont assez d’entendre dire que seul les gouvernements et les agences sont capables de faire quoi que ce soit. Ils prirent un exemple : à l’heure actuel, tout le monde peu acheter en Floride, un petit sous-marin pour explorer les fonds des mers pour un million de dollars. Peut-on acheter un Space Pod, ‘’type-2001’’, oui mais il faut le faire fabriquer pour un milliard de dollars, plus le lancement, et la capsule de retour ! Exorbitant ! Et encore faudrait-il avoir l’accord de la NASA ! ils présentèrent alors une Histoire comparative (à leur goût…) de l’Aviation et de l’Espace. Selon Tom Olson, l’approche de l’aviation fut différente du spatial. L’Aviation fut bâtit à partir de notions de plaisir (avion de sport, tourisme…), mail ou fret. Tout était fait sous couvert d’entreprise privée, avec la notion de risque. Il cite alors des exemples des années 20s… (Sic) les années trente virent, selon lui, l’explosion de l’aviation avec des compagnies privées (sic bis). Il cita à nouveau, quelques exemple : Lindbergh, les licences de pilotage en hausse alors, les vols transocéaniques… l’Histoire spatiale est complètement différente selon, Tom Olson, l’approche générale, est la Guerre Froide, avec pour résultat la mise en place de politique gouvernementale qui verrouillèrent tout. Il y avait peu d’entreprises en sous-traitance au début (sic ter, même la NACA en avait !) et celle qui devinrent sous-traitance furent contraintes et forcés de suivre le régime NASA… (Sic 4 !). d’ou la formation d’une élite spatiale aujourd’hui qui bloque tout. Tom Olson et son acolyte se propose donc de créer un fond d’investissement dédié au spatial. Il le fit le 4 juillet 1997. Le fond se propose d’investir sur les entreprises spatiales privées. Le but étant de faire éclore une foule de business liée au spatial. Colony Found possède un pouvoir de capitalisation de 500 millions de dollars sur 30 ans. Il parle même d’investir jusqu’à 50% du fond sur des boites de nuit, Clubs, … afin de pouvoir dégager un cash flow rapide et immédiat, pour alimenter les 50 autres %….incroyable… l’objectif principal du fond étant de créer une valeur sur le long terme. Les stratégies d’investissements sur les boites spatiales seront réparties de la manière suivante : 25% sur des business plan classique d’entreprise spatiale, 5% sur des projets exotiques, 60 à 70% sur du porte feuille boursier ou financier lié à des entreprises privées spatiales. Il estime que sur 10 compagnies sur lequel il va investir, deux seront des échecs financiers (mais resteront), Six déposeront le bilan, et deux autres seront des réussites qui rapporteront jusqu’à 8 à 10 fois de bénéfices ! Qui sont les investisseurs ? ‘’Les orphelins d’Apollo’’, ce qui équivaut à dire que cela rassemble les jeunes et les personnes âgées !

Power of Cool:
Enfin pendant l’après midi du dimanche, vint sûrement ‘’le clou du spectacle’’ avec la présentation de la Yuri’s Night 2003 de Loretta Hidalgo, sur un speech intitulé ‘’harnessing the power of the cool’’. Le but étant d’inspirer les gens sur notre futur. Tous les moyens sont bons. Il faut ainsi unifier tout les personnalités, jeunes, du spatial. Et surtout, faire de l’espace, ‘’un truc, cool…’’. Elle observe un problème majeur à l’heure actuelle. Les jeunes pros du secteur spatial sont rares et pas suffisamment productifs, de plus on ne semble pas ‘’vendre’’ l’espace de la bonne manière. Ainsi elle dégage deux principales actions à faire : faire connaître l’espace au public (Out-reach actions) et unifier les ‘’space leaders’’ pour une meilleur coordination (In-reach actions). Le but étant, en fait de bâtir une communauté cohérente. Grâce aux fêtes (parties) sur le thème de l’Espace. Mlle Hidalgo nous présente alors les actions déjà engagées. Ils ont en effet déjà fait des Public Service Announcements sur les chaînes gouvernementales (la NASA, leur avait commandé des spots de pub, sur Mars…). Elle a déjà organisé un fashion show sur le thème de l’Espace avec des jeunes créateurs de mode à Los Angeles. Elle parla, bien sur, de la Yuri’s Night qui selon elle montre l’intérêt que peuvent porter les jeunes envers l’Espace (en sachant, qu’elle fit jouer ses relations à CalTech, pour offrir 200 invitations, en contre partie d’une aide financière promotionnelle, et technique !). Elle nous présenta aussi les actions qu’elle entrepris avec sa fondation Space Generation (financé en partie par l’UNESCO…) qui possède comme parrain : David Bowie et Moby. Ce dernier ayant visité le Johnson Space Center avec la fondation et fit un discours très ‘’inspiré’’ pour l’Espace.

LiftPort:
Enfin, dernier panel sur LiftPort Inc., présenté par son jeune et dynamique CEO Michael Laine. Nous connaissons déjà le principe et je n’apporterai, ici que quelques détails. Notons que toute la conférence était réunie dans sa salle. Il commença par une présentation générale du projet, puis en vint aux nouveautés. Dramatiquement, après Columbia, le site Internet de LiftPort et Space Elevator explosèrent, et tous le monde (NASA, grosse entreprises privées, militaires…) s’intéressa au projet. De plus il apporta des précisions techniques, pour placer une charge en GEO cela prendrait une semaine, les réductions des coûts de transports seraient de l’ordre de 96% (le bandeau mesurant 100 000 Km, 30 cm de largeur, et quelques nano centimètre d’épaisseur…). Le projet serait faisable en 15 ans pour 7 milliards de dollars. Il a déjà levé, financièrement, une très grosse somme d’argent, sans dire combien précisément. La séance de questions dura presque 1 heure avec comme point principal : que faire en cas d’attaques terroristes ?…

PS: je m'excuse d'avance pour les fautes d'orthographes, ce texte ayant été rapidement rédigé sur place.

 
     
06/06/2003
15 h38

Nicolas Turcat, nicolasturcat@hotmail.com a écrit :

Lettre envoyée aux partenaires étrangers.

NSS France updates
The french chapter of the National Space Society launchs this week the European Space Initiative (ESI) !
T he ESI want to be an alternative roadmap for an habited space european policy. these are some propositions for working about an independant and habited access for Europe.

ESI is composed by two main part : short term ( 15 propositions for 5 years ) and middle and long term.
Europe could be part of a space faring civilisation, but we have to promote each step of this plan.
A short term plan must be proposed for the next 5 years. we make propositions, which have to be discuted. NSS France is not asking a immediat Mars or Lunar exploration, we want to be more realistic in the european context. Of course, our final goal, is the space faring civilization idea, but we think small steps, one by one, would be more efficient.

ESI is proposing the future of the european space habited policy. We have to support it !
For more informations, contact Nicolas Turcat

www.nssfrance.fr.st
nicolasturcat@hotmail.com
(sorry but the web site is in french language - we are working on a slide and a speach presenting the ESI in English for this summer - Mars Society Conference - Eugen, OR)
nicolas turcat
chairman of the NSS France