Réponse
de M. Bonnal à Nicolas Turcat suite à la parution d'un texte
le 16 Juin 2004 à propos du colloque Big Pictures.
Monsieur,
-
Nous avons bien reçu votre proposition de papier. Celui-ci n'a
pas été retenu, comme nous vous l'avons indiqué dans
le courrier que vous a adressé l'AAAF à ce propos. Vous
trouverez ci-joint copie de cette lettre pour votre raffraîchissement
de mémoire. Ecrire que vous n'avez pas eu de réponse est
donc faux.
-
La formule Big Picture a fait l'objet d'une redéfinition vers le
mois de Mars au vu des papiers bien trop généraux et conventionnels
qui nous étaient proposés. Il a été retenu
par le Comité Programme de recentrer les débats autour d'experts
représentatifs des thématiques abordées ; nous avons
en conséquence réduit le colloque à 1,5 jours et
l'avons ramené à Paris afin de rester dans des budgets raisonables.
Ces changements ont bien sûr été annoncés sous
le site AAAF ainsi que dans notre revue. Je rappelle qu'il n'a jamais
été question de faire de Big Picture un colloque
"grand public" au sens "journées portes ouvertes"
du terme, mais qu'il a toujours été défini comme
structure d'accueil d'une réflexion entre professionnels du sujet,
cependant largement ouverte à tout participant ; il ne s'agit donc
pas comme vous semblez le penser d'un séminaire de formation pour
étudiants, même si ceux-ci ont été les bienvenus.
Je vous invite à comparer avec les autres colloques spécialisés
de l'AAAF (rentrée atmosphérique, CSEE...) si vous n'êtes
pas familier de ce genre de manifestation.
-
Deux mots sur l'organisation des sessions. Pour vous en expliquer le principe,
prenons un exemple au hasard, la session Environnement. Nous avons choisi
Hervé Le Treut, prof à l'X et chercheur au CNRS, grand spécialiste
théoricien de l'effet de serre (cf bouquin passionnant), pour nous
parler de l'état de l'art et des points ouverts au niveau scientifique
; Philippe Boiret, Directeur du centre de recherche de Météo-France,
pour sa vision sur l'évolution des outils, notamment la relation
entre moyens d'observation et outils de calcul ; et Josef Aschbacher en
charge à l'ESA des programmes futurs environnementaux pour expliquer
la logique d'orientation à long terme sur ce thème. Ainsi,
nous avons couvert le questionnement, la réponse potentielle et
la structure d'accueil, conjonction qui n'avait jamais été
faite à ma connaissance lors d'une même session dans un autre
colloque. Grand nombre de questions. C'était passionnant et très
riche de messages nouveaux. Les autres sessions ont été
organisées suivant le même principe.
-
Votre proposition ne pouvait s'inscrire que dans la session 1 "General
Issues" pour laquelle nous avons finalement retenu Barry Stevens
de l'OCDE pour une analyse globale notamment des évolutions des
stratégies géopolitiques à venir ; Philippe Clerc
d'Arianespace et ancien du Ministère de la Recherche pour nous
parler des contraintes légales à attendre pour le futur
; Henri Hertzfeld, prof au Space Policy Institute de Washington ; et Hartmut
Müller d'EADS qui présentait à titre perso sa vision
du futur - cette dernière présentation était très
innovante et osée, avec de très belles animations sur la
conquète de Mars, et fera l'objet d'un article spécifique
dans Espace Magazine http://www.espace-magazine.net/ <http://www.espace-magazine.net/>
-. Avec la contrainte de la durée des sessions, nous ne pouvions
pas prendre plus
que 4 papiers. Nous n'avons pas retenu le votre à la place de l'un
des 4 cités ci-dessus.
-
Vous orientez votre diatribe sur le vol habité. Ce n'était
pas le thème de notre colloque. Le vol habité est un aspect
de la Big Picture, mélange de contrainte, d'onirique et d'utile
voire d'indispensable dans certains cas, mais il n'est pas l'élément
central loin s'en faut des scenarios à long terme. Vous parlez
d'un Program Committee peu concerné par l'Espace Habité
: bof, non. Alain Souchier est VP de l'association Planète Mars,
Patrick Eymar, Alain Dupas et moi-même couvrons fonctionnellement
ce thème professionnellement... Votre remarque me semble déplacée.
Quant aux associations concernées, auxquelles pensez vous à
part l'AAAF, Planète Mars, Espace 2100 ? Je ne doute pas que NSS
France soit amené un jour à jouer un rôle clé
sur la question de l'espace habité en Europe, mais ce sera sans
doute après reconnaissance du bien fondé de ses travaux.
-
Heureuse association que NSS France, apparemment capable d'organiser des
colloques sans faire payer les participants ! Puis je vous rappeler que
votre proposition d'abstract était relative à un colloque
sur 3 jours pour lequel les
frais d'inscription étaient de l'ordre de 900 € pour les adhérents
à notre association et 1200 € pour les autres ? Pourquoi réagissez
vous sur 500 € alors que vous étiez prèt à en
dépenser 900 ou plus si vous aviez été retenu ? Renseignez
vous et n'hésitez pas à me faire part des colloques de 2
jours, non subventionnés, dont les frais d'inscription seraient
inférieurs aux notres : je serai ravi d'en rencontrer les organisateurs
afin qu'ils me fassent profiter de leur ingéniosité.
Différence entre les addhérents AAAF et les autres : voyons,
comme président d'association vous devez quand même bien
comprendre comment ça marche. L'adhésion à l'AAAF
(http://aaaf.webheberg.com/aaaf-asso-fr/ <http://aaaf.webheberg.com/aaaf-asso-fr/>
) coûte 20 € pour les moins de 26 ans, 60 pour les autres ;
si vous êtes membre, l'inscription au colloque coûte 300 €,
500 sinon. Dois je mâcher le message un peu plus pour vous expliquer
que vous ne payez donc pas 500 €... Puis on privilégie les
membres AAAF : c'est un peu normal, car c'est quand même
un colloque exclusivement organisé par l'AAAF, sans soutien aucun
d'un industriel ou d'une agence !
-
Heureux étudiant, sachez que l'AAAF a accordé l'exonération
des frais d'inscription à la totalité des étudiants
qui nous en ont fait une demande justifiée ! Si vous aviez passé
moins de temps à vitupérer et plus à discuter, vous
auriez peut être eu la chance d'être invité également.
-
"Circuit officiel des étudiants de l'espace", allons
donc, c'est ridicule ! Si cela vous intéresse, je vous fournirai
les statistiques montrant l'origine des stagiaires que nous prenons chaque
année ; la diversité vous surprendra (Nota au
passage, je n'ai jamais pris de stagiaire ISU, et l'ISU est l'une des
seules écoles ou université où je ne suis jamais
intervenu). "Oligarchie spatiale européenne", "barrage
vis-à-vis de la France d'en bas", "omerta"... Je
vous en
prie, relisez vous, c'est grotesque ; ça fait un peu "Super
Dupont contre l'Anti-France". Pensez vous vraiment qu'il aurait été
justifié de payer pour vous écouter nous parler de la France
d'en bas ?
-
"Speakers de plus de 60 ans" : c'est insultant et faux. Nous
avons eu, sauf erreur de ma part, 33 speakers. Je ne leur ai pas demandé
leur carte d'identité, mais je pense qu'il y en avait 4, peut être
5, de plus de 60 ans, 3 de moins de
30 ans et une grande majorité d'environ 45 ans. Le speaker le plus
jeune avait 25 ans. Votre remarque est insultante, déplacée
et totalement injustifiée. Quant au rabachage dont vous parlez,
sur les 33 speakers il y en a 24 que je n'avais
jamais entendus, et l'avis unanime des participants est que ce colloque
était fort innovant, portant sur la source des applications bien
plus que sur les applications elle-mêmes. A titre d'exemple au hasard,
les présentations
politiques de Vandenberghe (EC) et Pujes (MR, pas vraiment 60 ans !) étaient
remarquables quant à leur vision de l'avenir, entre autres vol
habité ; vous connaissiez ?
-
"Aucun résultat en Europe depuis 30 ans", "qui produisent
si peu depuis 30 ans"... Ben je sais pas ce qu'il vous faut ! 2004
- 30 = 1974. Je vous invite à consulter n'importe quel ouvrage
un peu spécialisé en astronautique pour savoir
ce qui s'est passé en Europe depuis 1974 dans tous les domaines
du transport spatial, de l'utilisation de l'espace, de l'exploration de
l'espace et du vol habité. Votre "Rien !" de fin de paragraphe
est peut être un peu court, non ?
-
Je comprends du dernier chapitre que vous vous proposez comme "nouvelle
force intellectuelle européenne" pour "renouveler les
cadres". Je vous saisis au bond : écrivez votre papier, envoyez
le moi pour transmission aux membres de la commission, acceptez une discussion
débat soit par mail soit lors d'une petite réunion très
"open minded", et je m'engage à en trouver une structure
d'accueil pour publication (ou au moins un extrait choisi de conserve)
par exemple dans la lettre de l'AAAF si toutefois vous arrivez à
être positif et à éviter tous les a-priori injustifiés.
OK ?
Petit
point plus personnel : il serait sans doute bon que NSS France clarifie
sa ligne directrice : la section française dune assoc américaine
présentant sur l'initiative spatiale européenne, c'est confus.
J'ai noté le 8 mai dernier votre adhésion totale et non
ambiguë à la nouvelle politique Bush ; c'est peut être
normal pour la NSS, mais ne croyez vous pas que NSS France devrait avoir
une réflexion un peu indépendante ?
Enfin,
un point de pub : merci de diffuser l'information relative à notre
prochaine conférence "grand public" relative aux lanceurs
super-lourds, le lundi 5 juillet à 18:00 h au siège du CNES
aux Halles.
Je
vous remercie de me confirmer bonne réception du présent
message.
Cordialement,
Christophe
Bonnal
Président
de la Commission Transport Spatial de l'AAAF Co-organisateur du
colloque Big Picture
Chef
des projets Lanceurs Futurs au CNES
91023 Evry Cedex
PS : le 27/04/04 Suite à un mail de M. Bonnal qui souhaite ajouter
ceci : ''Il n'y a eu aucun soutien d'Agence quelle qu'elle soit, ni sous
formee financière, ni sous forme morale d'ailleurs. Le CNES n'a
pas eu à se prononcer sur le bien fondé de la manifestation
et il y a une totale indépendance entre l'agence à laquelle
j'appartiens et l'assoc.
L'AAAF paye la salle de l'Espace au CNES, via un accord cadre entre CNES
et AAAF renouvelé annuellement, ce financement correspondant à
l'inscription de CNES à l'Assoc au titre de société.''
Contre-
Réponse de M. Turcat à M. Bonnal suite à la parution
d'un texte le 16 Juin 2004 à propos du colloque Big Pictures.
Monsieur,
Il
est évident, comme je vous l’ai dit par email, que le ton
du texte était un peu vif et peut-être déplacé
dans certains aspects de ses formes. Je le reconnais volontiers et vous
prie de bien vouloir accepter mes excuses pour les personnes qui auraient
été marquées par ce papier. Il n’est pas très
séant de s’exprimer de la sorte, mais l’inertie que
nous rencontrons parfois nous porte à écrire de manière
vigoureuse et parfois provocatrice. Je vous ai demandé, dans le
même temps, que l’on puisse exprimer plus calmement nos points
de vues en tête à tête afin d’essayer de dissiper
tout malentendu entre nous. Je répondrai présentement à
chacun de vos points :
-Rafraîchissement
de mémoire ou pas, je n’ai jamais (JAMAIS) reçu de
lettre à mon adresse postal (Athis Mons) indiquant que mon papier
n’avait pas été retenu. La copie de la lettre que
vous avez essayé de m’envoyer (que je n’ai d’ailleurs
pas reçu) ne m’est jamais parvenue dans tous les cas ! Donc
même par email – sur mes deux adresses hotmail (qui je l’avoue
ne sont pas les meilleures au monde dans ce genre de cas !) – je
n’ai donc rien reçu en réponse à mon abstract.
Ne vous inquiétez pas, je suis en train de changer d’adresse
pour aller loger mes mails chez Gmail, ce qui résoudra peut-être
ce genre de problème. Croyez en ma bonne foi sur ce sujet, il n’est
pas dans mon intérêt d’avoir des problèmes avec
mes mails ou mes contacts. Comme je l’ai narré dans le premier
paragraphe de mon premier texte, j’ai sincèrement vécu
les événements de cette façon.
-
Quant à la réorganisation de Big Picture, je me fie à
vos informations, et je n’ai nullement mis en doute le fait que
la AAAF ai annoncé le colloque pour Paris au lieu de Aix en Provence
(mes sources me l’avaient indiqué peu avant la parution dans
la dernière revue). Je n’ai non plus jamais réclamé
un colloque ‘’grand public’’ au sens journée
porte ouverte mais un colloque ouvert à tous, ce qui je maintiens
n’était pas le cas (nous y reviendrons). Je ne pensais pas
non plus que ce colloque allait être un ‘’séminaire
de formation pour étudiants’’ – je n’ai
JAMAIS écrit cela. Relisez moi. Comme vous l’avez souligné
avec complaisance – et un peu d’ironie ? -, je ne suis pas
familier de ce genre de colloque dit ‘’spécialisé’’,
j’ai néanmoins pu lire les actes de certains d’entre
eux dans le cadre de mes études (quant-ils sont accessibles). Et
d’ailleurs ce qui avait attiré mon attention, était
le caractère assez généraliste et politique de ce
dernier.
-
Je n’ai rien à redire à propos de l’organisation
des sessions.
-
Venons au fait de m’avoir pas été sélectionné
pour faire un papier. Pour vous dire vrai, je le comprends tout à
fait lorsque je vois les quatre autres noms cités qui ont sûrement
plus à apporter en terme d’expérience que notre association.
Je le pense franchement et j’aurais aimé assister aux speeches
des quatre. Je n’en veux ABSOLUMENT PAS ni l’ AAAF, ni à
vous, ni à qui que ce soit de ne pas avoir été pris
comme présentation. Ce n’est pas tant le fait de n’avoir
pas pu présenter de papier que l’idée que je sous-tendais
: Il aurait été intéressant qu’une association
comme la notre soit partie prenante de ce genre d’événement.
C’est tout. Comprenez vous le sens de mon idée ? Et quelles
que soient les contingences ou prérogatives auxquelles doit faire
face ce genre de colloque, il est de toutes façons, fondamentale
d’ouvrir la discussion sur l’espace et le long terme à
tous les partenaires, petits (comme nous) ou grand (comme la AAAF, Planète
Mars ou autres). Il n’est finalement pas très important que
la NSS France ne soit pas participante active à ce genre d’événement
mais que l’événement soit connu – il aurait
pu l’être par l’intermédiaire de notre site –
bien fréquenté - sous forme d’un ‘’report’’
ou d’un article à son sujet.
-Avant
tout, ma ‘’diatribe’’, comme vous l’appelez,
est un point de vue – une opinion - que j’ai tout à
fait le droit d’exprimer, que cela vous plaise ou non ! Le ton parfois
paternaliste et volontiers moralisateur ne me plait guère non plus.
Vous avez été choqué par mon premier texte et bien
moi de même par le votre… De plus mon propos traite de l’espace
habité : ça tombe bien car, le but de l’association
de parler d’espace habité ! Heureux hasard ! Par conséquent
nous n’avons pas à parler d’autres sujets ; je ne me
le permettrai pas. Dans le même temps, comprenez bien, que je ne
suis pas idiot, et j’avais bien lu le ‘’flyer’’
indiquant les grands thèmes du colloque. A votre différence
(peut-être cela mériterait d’être éclairci
un peu plus), je considère que le vol habité dans les scénarios
à long terme sera un élément central … : c’est
encore une opinion, que cela vous plaise ou non ! Mon premier texte traitait,
en filigrane aussi de ce problème souvent rencontré dans
le milieu spatial français. Quant au program comittee, j’adressais
surtout mon propos à messieurs Lebeau et Gaubert (certes le premier
ne faisant pas partie du comité mais présidait l’ouverture
du colloque). Néanmoins, il est évident que la forme de
la phrase originale mériterait d’être retravaillée
afin d’éviter d’inclure dans la liste Messieurs Souchier,
Eymar, Bonnal ou Dupas. Comprenez là encore mon propos ; en France,
peu de personnes parlent d’espace habité de façon
claire, fidèle et précise. Votre position vis-à-vis
de ce sujet quelques lignes plus hautes à ce sujet en est exemplaire.
‘’Mélange de contrainte, d’onirique et d’utile
voire d’indispensable dans certains cas, mais il n’est pas
l’élément central loin s’en faut des scénarios
à long terme’’. Que diable faut-il comprendre ? Expliquez
moi alors à quoi sert de faire le programme Aurora, ou Inspiration
de l’ESA et même MMI de la NASA si ce n’est pour ne
pas faire de l’Homme le pivot essentiel de cette vision spatiale
?? En France, cela mériterait une sorte de coming-out concernant
l’espace habité. Et bien ! Oui, j’ai fait mon Coming-out
et je soutiens une politique spatiale habitée forte pour l’Europe
! Quant au bien fondé de nos travaux, que vous semblez mettre en
doute, il serait temps pour les différents acteurs du milieu d’accepter
la discussion. Nous avons rédigé plus de 100 textes de fond
en deux ans et donné notre opinion sur pas mal de sujets d’actualité
: personne n’en fait autant dans l’hexagone ces deux dernières
années. Nous avions mis en place un forum où peu de monde
participait, puis mis en place depuis quelques mois un weblog, qui enregistre,
lui aussi, un excellent trafic mais où peu de monde réagit.
Situation paradoxale. On ne pourra pas nous accuser de n’avoir rien
fait ! Nous essayons, à notre mesure, de produire ce que j’appelle
‘’de la réflexion’’ et des idées
dans un milieu qui en mérite tellement plus. Il n’y a pas
en France (les associations citées comparativement n’ont
pas écrit, au nom de leur association, autant que nous avons écrit
sur le sujet en deux ans d’existence, je le rappelle) de sites Internet,
ou revues (peut-être certains articles d‘’Espace-Magazine’’,
les quelques réactions de Planète Mars, ou les textes déjà
connus de Prospective 2100) qui écrivent autant que nous avons
écrit sur le sujet. A chaque actualité spatiale habitée
correspondent une réponse et une réflexion de la part de
notre association. Nous essayons, encore une fois, de faire avec les ’’moyens
du bord’’ (c'est-à-dire avec indépendance),
et je trouve que nous ne nous en sortons pas si mal. En tous cas pour
un début …
-Bien
évidement nous ne sommes pas capables d’organiser des événements
et vous le savez très bien. Il n’a JAMAIS été
question de faire des colloques sans faire participer financièrement
les intervenants. De plus il aurait été HORS DE QUESTION
de participer à un colloque où les frais d’inscription
étaient de 900 euros. Lorsque j’ai envoyé mon abstract,
aucun prix n’était affiché ! Alors soyez honnête
de dire que les prix (500 et 300 euros) donnés, le furent un mois
auparavant sur le programme final… Je ne reviendrai pas non plus
sur les détails financiers, que je n’avais pas abordé
(j’avais par ailleurs mentionné la différence de prix
pour les membres AAAF) lors du papier initial. Il est donc inutile de
me mâcher le message puisqu’il était déjà
assimilé. Permettez moi de sourire tout même au fait que
ce colloque ne soit soutenu par aucune agence alors même que la
réunion se tenait au CNES. Vous auraient-ils fait payer la salle
? Honteux….lol
-Quel
joli paragraphe que voila : celui de ‘’l’Heureux étudiant’’.
Un chef d’œuvre. Je vais le dire en gros puisque je suis sûr
de moi (passez moi ce privilège de jeunesse !) : OU AVEZ-VOUS VU
QU’IL Y AVAIT UNE EXONERATION DES FRAIS D’INSCRIPTION POUR
LES ETUDIANTS ??? Je n’ai lu ceci nulle part !!! Peut-être
était-ce une règle en interne, que vous auriez pu me faire
partager bien avant l’ouverture du colloque ! Peut-être aurait-il
fallu quémander une place gratuite, ou pleurnicher auprès
du secrétariat pour bénéficier de ce privilège
inconnu de beaucoup…Certes, je n’ai pas discuté assez
(dit–on dans ce cas précis, fayotté ? passez moi encore
ce terme de ‘’jeun’s’’ ;- ) mais je n’ai
en aucun cas vitupérer ! Mon texte fut rédigé en
une demi heure, histoire de donné mon point de vue sur un sujet
qui en valait la peine et qui, il me semble, est assez représentatif
de ce qui peut arriver en France…. A propos, saviez-vous que j’ai
été INVITE à la conférence de John Logsdon
au Space Policy Institute le 21 et 22 Juin à Washington DC…
?
-Les
étudiants de l’espace représentent un circuit, et
je connais suffisamment de monde à l’ISU, à l’Ensta
ou en fac pour en parler en connaissance de cause. Je ne parlais ni des
stagiaires que vous embauchés au CNES, ni de la diversité
dont peut faire preuve, parfois, le programme ESA Student. Relisez mon
texte, vous avez du faire un amalgame avec une autre personne... Il reste
que lorsque des étudiants à l’ISU (partenaire du colloque)
se présente comme l’aristocratie de l’espace (dixit
: Space‘s gentry) : remettez les en place, je vous en prie…Tout
comme le fait de mettre bout à bout des citations de mon texte
et essayer de me faire passer pour un parano’. Je vous en prie à
nouveau, relisez vous, ce qui est grotesque est de considérer qu’il
existe un vrai débat à propos de la politique spatiale en
France. Je connais un certain nombre de personnes dans le milieu spatial
français et européen et je n’ai jamais vu autant de
monde se comporter comme s’ils étaient une oligarchie. Pour
tout vous dire, même les hommes politiques, milieu pourtant fermé,
sont plus accueillants ! Le terme Omerta faisait référence
à un livre plutôt respectable sur les affaires politiques
françaises, ce terme me permettait de commenter et illustrer le
manque de communication de certaines agences et industriels français.
Exemple concret : à propos de l’HSVG de l’ESA ou d’Aurora,
à la suite de maintes demandes, personne n’a daigné
répondre à des demandes d’interview… Enfin le
barrage financier vis à vis de la France d’en bas, était
une expression, je vous le concède, assez dure à employer
mais qui mettait en valeur le fait qu’en tant que citoyen : 300
euros (je sais : ‘’j’aurais pu être invité
gratuitement’’ et assis au premier rang ? – humour -
) représentent beaucoup d’argent ! Pour tous vous avouer,
que n’ai-je pas dit ce soir, je travaille comme vendeur en micro
bureautique à la FNAC au rang de vendeur confirmé depuis
plus de 3 ans comme CDI à temps partiel afin de subvenir à
mes besoins ‘’d’heureux étudiant’’
qui sont vous vous en doutez futiles et assez maigres. Voici donc ma paie
pour 24 heures de travail par semaine : 600 euros : Faites le calcul mais
300 Euros représente donc toujours beaucoup d’argent !! Allez
je vous aide : la moitié de mon salaire … donc la France
d’en bas, que vous aimiez ou pas l’expression (d’ailleurs
je l’aime pas moi-même !), gagne le salaire minimum …
Je ne vous demandais pas non plus de payer pour m’écouter
parler de la France d’en bas, je ne demande d’ailleurs pas
votre pitié, mais juste que vous compreniez le sens de mon action
et de mon texte. J’avais vraiment envie que les choses avancent,
et pour cela, je pensais (de façon un peu présomptueuse)
que j’aurais pu apporter ma réflexion au concert d’idée
qui pavera une politique spatiale habitée. C’est donc bien
mal interprété.
-Le
couplet sur les speakers de plus de 60 ans est, je suis prêt à
le reconnaître, assez justifié, et comme je vous l’ai
déjà dit, je ne connaît pas tout le monde et je peux
ici faire mon Mea Culpa. Si cela vous a touché, ou que vous ayez
trouvé ça insultant, je vous prie d’accepter mes excuses.
En effet, j’ai connu des personnes très respectables de plus
de 60 ans avec des visions d’avenir, entre autres sur le vol habité
; je ne citerai qu’un exemple que nous avons tous connu et admiré
: M. Ducrocq. Ne connaissant pas précisément les personnes
faisant les présentations, je n’aurai pas dû tourner
ma phrase de cette manière.
-Les
résultats de l’Europe spatiale sont, permettez moi, assez
décevants et les ambitions revues à la baisse depuis plus
de dix ans n’ont échappé à personne. Alors,
oui, nous avons fait Ariane, oui, nous avons effectué des vols
habités en coopération, oui, nous avons exploré l’espace
(surtout dans un cadre européen) mais que n’avons-nous pas
perdu ? Je ne citerai pas les échecs et désillusions auxquels
ont du faire face parfois les personnes de 45 ans depuis ces 15 dernières
années. La micro agence pour micro satellites - CNES - de 2004
n’a rien à voir avec celle des années 80 ou 70s ….Pour
cela, je me fonderai sur un exercice assez pratique : J’ai chez
moi tous les articles depuis 1975 de la revue Air et Cosmos concernant
la politique spatiale européenne. Vous pouvez les consulter à
la médiathèque du CNES, puis observez le changement de discours
au cours des ans. Vous me répondrez que le contexte change et que
les priorités ne sont plus les mêmes, répondriez vous
cela si vous étiez à la NASA ou à la commission Aldridge
? Non, car les priorités, concernant le vol habité, tout
du moins, restent les mêmes depuis 1961. Les impératifs du
politique spatiale ou industrielle n’ont pas changé…
Lorsqu’en 1984, M. D’Allest parlait ‘’ d’autonomie
européenne et d’ambition pour la CEE’’, n’a-t-on
plus d’autonomie et d’ambition pour notre nouvelle Union à
25 ? Alors oui, le ‘’RIEN’’ est un peu court mais
reflète la désillusion à laquelle fit face l’Europe
spatiale ces dernières années (même une ministre de
la Recherche l’avoua…) et ces questions et problématiques
méritent d’être débattues. Ok ?
-Nous
en venons au dernier point concernant mon texte. Quel beau commentaire
de texte ! En effet nous avons bâtit la NSS France dans la perspective
d’en faire une nouvelle force intellectuelle pour l’Europe
à propos de la politique spatiale. Lorsque je demande de renouveler
les cadres, outre la boutade, je ne parlais pas de moi. Il n’est
pas question que je devienne cadre dans la perspective d’une politique
spatiale européenne. Dieu m’en garde ! Il y a sincèrement
des personnes bien plus compétentes que moi dans le domaine. Je
n’en doute pas un instant. J’accepte dans le même temps
l’offre de discuter avec vous quand vous le voudrez. Je pense aussi
que le fait de rédiger un papier et de le publier serait un peu
prématuré. J’ai la décence de dire que mes
idées et réflexions sur l’espace habité sont
en gestation permanente. Nous avons un site Internet pour ça qui
fonctionne suffisamment bien à l’heure actuelle, je vous
remercie néanmoins pour l’attention que vous nous avez porté
et que peut-être vous continuerez de faire ( ?). Sachez que je suis
TRES open-minded, et il vous suffira de discuter un peu avec moi pour
en prendre conscience. Sachez aussi que je sais être positif et
que je le suis même dans tous mes articles !! Je fais l’effort
de toujours terminer mes articles par des notes positives ou tout du moins
par des propositions constructives. Quant aux a priori injustifiés,
je vous laisserai seul juge, car je ne comprends pas très bien
ce que vous voulez dire. Comprenez que tous ce que nous avons accompli
(au sein de l’assoc’) a été fait de manière
indépendante et sans l’aide de personne – personne
ne venant nous la proposer. Notez aussi que nous attendons que le débat
et que les arguments s’entrechoquent afin de faire progresser l’idée
de l’Homme dans l’espace. Excusez moi de nouveau, mais cette
notion de débat, de remise en cause ou d’argumentation n’est
pas le fort de notre pays ou de l’Europe. Il s’agit de donner
un nouvel élan à ce débat et à cette idée
que nous tentons de défendre, parfois maladroitement, mais que
nous faisons avec sincérité, force, conviction et en tout
objectivité (si des idées peuvent être objectives
… ?!...).
La
NSS France possède une ligne directrice assez claire pour toute
personne qui lit nos articles régulièrement – ce que
je pensais vous faisiez – Je le répète donc, nous
sommes une association française loi 1901, section d’une
association américaine avec qui nous partageons le même but
: développer des idées en faveur d’une politique spatiale
ambitieuse. Et c’est bien tout, nous avons des opinions différentes
sur pleins de sujets mais aussi des points d’accord comme je suppose
les associations écologiques aux USA et en France ont. Eux le font
aux Etats-Unis en soutenant MMI ou la commission Aldridge, nous nous le
faisons en France et en Europe en soutenant, Aurora, Inspiration ou la
politique spatiale de la commission. Car comme vous devez le savoir, la
France fait partie de l’Europe et la politique spatiale habitée
de la France est en grande partie effectuée par l’Europe
(L’ESA). Par conséquent, nous soutenons une Initiative Spatiale
Européenne (comme association française, mais une assoc’
allemande ou italienne pourrait le faire …) car nous pensons que
c’est le seul moyen réaliste d’effectuer ce genre de
plan. La France ne s’engagera plus dans une politique spatiale ambitieuse
seule, ce qui est compréhensible, mais son rôle moteur (d’effet
booster) est intéressant à développer. Vous noterez
dans le même temps que peu d’articles traitent du CNES puisque
l’Europe spatiale habitée se fait rue Mario Nikis. De plus
je suis un européen convaincu qui pense que ce genre d’initiative
aiderait l’Europe à se fédérer politiquement
autour de projets concrets.
Concernant
la politique spatiale de Bush, je ne vous apprendrai pas que ce fut l’événement
de l’année 2004, et que les implications concernant la politique
européenne étaient nombreuses et suffisamment conséquentes
pour que nous réagissions. Certes notre position est relativement
proche de la NSS US mais nous avons développé une pensée
très indépendante, je vous invite à comparer les
articles de fonds rédigés par nos soins à ceux du
HQ à DC. Nous nous sommes toujours détachés de la
NSS US, il vous suffit pour cela de lire notre avis sur Soyouz à
Kourou, ou sur l’économie privée… Je crois qu’on
ne peut qu’accepter le fait (en tout cas le CNES et l’ESA
l’ont fait au symposium de Washington DC le 21 et 22 juin 2004 sur
l’exploration spatiale et la coopération internationale)
que l’Europe et les USA collaboreront sûrement sur le long
terme pour aller sur Mars ou sur la Lune. Dire que MMI proposé
par le Président Bush le 14 janvier 2004 est un bon programme et
qu’il mérite notre soutien n’a rien de honteux. Si
c’était le cas, allez tout de suite le dire à vos
responsables au CNES HQ… Mais je pense avoir été suffisamment
clair aussi en disant qu’il fallait aussi se bâtir notre propre
politique spatiale sans attendre celle des USA. Bâtissons notre
infrastructure, ou ce qu’il faut, pour aller plus loin et pour pouvoir
discuter d’égal à égal avec les américains
(les actes, à paraître, du symposium, cité plus haut,
mettront en valeur ce fait). Ce n’est absolument pas confus et pour
cela il suffit de relire les quelques articles que nous avons faits sur
la coopération (et ceux à venir) et sur l’initiative
Bush. Il est évident que MMI a des défauts et que la participation
européenne à long terme au projet mérite que l’on
discute du plan. C’est même le rôle de la NSS France
de relever ce genre de discussion. Rencontrons-nous afin que je puisse
éclairer ces zones d’ombres !
Alors,
certes, j’ai beaucoup de défauts, et je suis loin d’être
le meilleur écrivain, mais je suis sûr que vous comprenez
les idées qui sous-tendent mon action et mes écrits. Alors
peut-être que j’ai été injuste, insultant parfois
(et je m’en excuse) et sûrement assez arrogant – encore
une fois, c’est sans aucun doute le caractère de la jeunesse
estudiantine- mais je pense que plus que la forme prise, le fond doit
être débattu. Outre certaines de vos leçons de morale
dont je me passerai, il est dommage que la NSS France n’ait pas
pu participer à ce colloque, qui je suis sûr était
des plus intéressants. Et s’il fallait refaire le texte,
à l’heure à actuelle, il ne prendrait pas la même
tournure, mais nous ne sommes que des êtres humains avec leurs failles,
leur vécut et leurs sentiments. Malgré tout, je reste persuadé
que cette situation (réponse, contre réponse …) est
fondée sur le fait qu’il persiste un manque de discussion.
Nous, comme association, nous avons fait énormément d’efforts
pour ouvrir nos portes aux débats, et d’ailleurs si je vous
réponds aussi longuement c’est que le sujet me tient à
cœur. Je suis persuadé que nous ferons désormais un
effort commun de discussion et de contact permanent. J’espère
que vous êtes convaincu tout comme moi que l’Europe spatiale
mérite mieux que ce que nous avons actuellement. Nous espérons
plus et nos futurs débats permettront peut-être l’évolution
de demain.
Nicolas
Turcat
Président de la NSS France
nicolasturcat@gmail.com
www.nssfrance.com
http://e4sweblog.canalblog.com/
Le
texte et les propos sont la propriété et la responsabilté
de Nicolas Turcat ou des auteurs cités. Pour toutes réponses,
adressez vous à : nssfrance@hotmail.com |