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Réponse de M. Bonnal à Nicolas Turcat suite à la parution d'un texte le 16 Juin 2004 à propos du colloque Big Pictures.

Monsieur,

- Nous avons bien reçu votre proposition de papier. Celui-ci n'a pas été retenu, comme nous vous l'avons indiqué dans le courrier que vous a adressé l'AAAF à ce propos. Vous trouverez ci-joint copie de cette lettre pour votre raffraîchissement de mémoire. Ecrire que vous n'avez pas eu de réponse est donc faux.

- La formule Big Picture a fait l'objet d'une redéfinition vers le mois de Mars au vu des papiers bien trop généraux et conventionnels qui nous étaient proposés. Il a été retenu par le Comité Programme de recentrer les débats autour d'experts représentatifs des thématiques abordées ; nous avons en conséquence réduit le colloque à 1,5 jours et l'avons ramené à Paris afin de rester dans des budgets raisonables. Ces changements ont bien sûr été annoncés sous le site AAAF ainsi que dans notre revue. Je rappelle qu'il n'a jamais été question de faire de Big Picture un colloque
"grand public" au sens "journées portes ouvertes" du terme, mais qu'il a toujours été défini comme structure d'accueil d'une réflexion entre professionnels du sujet, cependant largement ouverte à tout participant ; il ne s'agit donc pas comme vous semblez le penser d'un séminaire de formation pour étudiants, même si ceux-ci ont été les bienvenus.
Je vous invite à comparer avec les autres colloques spécialisés de l'AAAF (rentrée atmosphérique, CSEE...) si vous n'êtes pas familier de ce genre de manifestation.

- Deux mots sur l'organisation des sessions. Pour vous en expliquer le principe, prenons un exemple au hasard, la session Environnement. Nous avons choisi Hervé Le Treut, prof à l'X et chercheur au CNRS, grand spécialiste théoricien de l'effet de serre (cf bouquin passionnant), pour nous parler de l'état de l'art et des points ouverts au niveau scientifique ; Philippe Boiret, Directeur du centre de recherche de Météo-France, pour sa vision sur l'évolution des outils, notamment la relation entre moyens d'observation et outils de calcul ; et Josef Aschbacher en charge à l'ESA des programmes futurs environnementaux pour expliquer la logique d'orientation à long terme sur ce thème. Ainsi, nous avons couvert le questionnement, la réponse potentielle et la structure d'accueil, conjonction qui n'avait jamais été faite à ma connaissance lors d'une même session dans un autre colloque. Grand nombre de questions. C'était passionnant et très riche de messages nouveaux. Les autres sessions ont été organisées suivant le même principe.

- Votre proposition ne pouvait s'inscrire que dans la session 1 "General Issues" pour laquelle nous avons finalement retenu Barry Stevens de l'OCDE pour une analyse globale notamment des évolutions des stratégies géopolitiques à venir ; Philippe Clerc d'Arianespace et ancien du Ministère de la Recherche pour nous parler des contraintes légales à attendre pour le futur ; Henri Hertzfeld, prof au Space Policy Institute de Washington ; et Hartmut Müller d'EADS qui présentait à titre perso sa vision du futur - cette dernière présentation était très innovante et osée, avec de très belles animations sur la conquète de Mars, et fera l'objet d'un article spécifique dans Espace Magazine http://www.espace-magazine.net/ <http://www.espace-magazine.net/> -. Avec la contrainte de la durée des sessions, nous ne pouvions pas prendre plus
que 4 papiers. Nous n'avons pas retenu le votre à la place de l'un des 4 cités ci-dessus.

- Vous orientez votre diatribe sur le vol habité. Ce n'était pas le thème de notre colloque. Le vol habité est un aspect de la Big Picture, mélange de contrainte, d'onirique et d'utile voire d'indispensable dans certains cas, mais il n'est pas l'élément
central loin s'en faut des scenarios à long terme. Vous parlez d'un Program Committee peu concerné par l'Espace Habité : bof, non. Alain Souchier est VP de l'association Planète Mars, Patrick Eymar, Alain Dupas et moi-même couvrons fonctionnellement ce thème professionnellement... Votre remarque me semble déplacée. Quant aux associations concernées, auxquelles pensez vous à part l'AAAF, Planète Mars, Espace 2100 ? Je ne doute pas que NSS France soit amené un jour à jouer un rôle clé sur la question de l'espace habité en Europe, mais ce sera sans doute après reconnaissance du bien fondé de ses travaux.

- Heureuse association que NSS France, apparemment capable d'organiser des colloques sans faire payer les participants ! Puis je vous rappeler que votre proposition d'abstract était relative à un colloque sur 3 jours pour lequel les
frais d'inscription étaient de l'ordre de 900 € pour les adhérents à notre association et 1200 € pour les autres ? Pourquoi réagissez vous sur 500 € alors que vous étiez prèt à en dépenser 900 ou plus si vous aviez été retenu ? Renseignez vous et n'hésitez pas à me faire part des colloques de 2 jours, non subventionnés, dont les frais d'inscription seraient inférieurs aux notres : je serai ravi d'en rencontrer les organisateurs afin qu'ils me fassent profiter de leur ingéniosité.
Différence entre les addhérents AAAF et les autres : voyons, comme président d'association vous devez quand même bien comprendre comment ça marche. L'adhésion à l'AAAF (http://aaaf.webheberg.com/aaaf-asso-fr/ <http://aaaf.webheberg.com/aaaf-asso-fr/> ) coûte 20 € pour les moins de 26 ans, 60 pour les autres ; si vous êtes membre, l'inscription au colloque coûte 300 €, 500 sinon. Dois je mâcher le message un peu plus pour vous expliquer que vous ne payez donc pas 500 €... Puis on privilégie les membres AAAF : c'est un peu normal, car c'est quand même
un colloque exclusivement organisé par l'AAAF, sans soutien aucun d'un industriel ou d'une agence !

- Heureux étudiant, sachez que l'AAAF a accordé l'exonération des frais d'inscription à la totalité des étudiants qui nous en ont fait une demande justifiée ! Si vous aviez passé moins de temps à vitupérer et plus à discuter, vous auriez peut être eu la chance d'être invité également.

- "Circuit officiel des étudiants de l'espace", allons donc, c'est ridicule ! Si cela vous intéresse, je vous fournirai les statistiques montrant l'origine des stagiaires que nous prenons chaque année ; la diversité vous surprendra (Nota au
passage, je n'ai jamais pris de stagiaire ISU, et l'ISU est l'une des seules écoles ou université où je ne suis jamais intervenu). "Oligarchie spatiale européenne", "barrage vis-à-vis de la France d'en bas", "omerta"... Je vous en
prie, relisez vous, c'est grotesque ; ça fait un peu "Super Dupont contre l'Anti-France". Pensez vous vraiment qu'il aurait été justifié de payer pour vous écouter nous parler de la France d'en bas ?

- "Speakers de plus de 60 ans" : c'est insultant et faux. Nous avons eu, sauf erreur de ma part, 33 speakers. Je ne leur ai pas demandé leur carte d'identité, mais je pense qu'il y en avait 4, peut être 5, de plus de 60 ans, 3 de moins de
30 ans et une grande majorité d'environ 45 ans. Le speaker le plus jeune avait 25 ans. Votre remarque est insultante, déplacée et totalement injustifiée. Quant au rabachage dont vous parlez, sur les 33 speakers il y en a 24 que je n'avais
jamais entendus, et l'avis unanime des participants est que ce colloque était fort innovant, portant sur la source des applications bien plus que sur les applications elle-mêmes. A titre d'exemple au hasard, les présentations
politiques de Vandenberghe (EC) et Pujes (MR, pas vraiment 60 ans !) étaient remarquables quant à leur vision de l'avenir, entre autres vol habité ; vous connaissiez ?

- "Aucun résultat en Europe depuis 30 ans", "qui produisent si peu depuis 30 ans"... Ben je sais pas ce qu'il vous faut ! 2004 - 30 = 1974. Je vous invite à consulter n'importe quel ouvrage un peu spécialisé en astronautique pour savoir
ce qui s'est passé en Europe depuis 1974 dans tous les domaines du transport spatial, de l'utilisation de l'espace, de l'exploration de l'espace et du vol habité. Votre "Rien !" de fin de paragraphe est peut être un peu court, non ?

- Je comprends du dernier chapitre que vous vous proposez comme "nouvelle force intellectuelle européenne" pour "renouveler les cadres". Je vous saisis au bond : écrivez votre papier, envoyez le moi pour transmission aux membres de la commission, acceptez une discussion débat soit par mail soit lors d'une petite réunion très "open minded", et je m'engage à en trouver une structure d'accueil pour publication (ou au moins un extrait choisi de conserve) par exemple dans la lettre de l'AAAF si toutefois vous arrivez à être positif et à éviter tous les a-priori injustifiés. OK ?

Petit point plus personnel : il serait sans doute bon que NSS France clarifie sa ligne directrice : la section française dune assoc américaine présentant sur l'initiative spatiale européenne, c'est confus. J'ai noté le 8 mai dernier votre adhésion totale et non ambiguë à la nouvelle politique Bush ; c'est peut être normal pour la NSS, mais ne croyez vous pas que NSS France devrait avoir une réflexion un peu indépendante ?

Enfin, un point de pub : merci de diffuser l'information relative à notre prochaine conférence "grand public" relative aux lanceurs super-lourds, le lundi 5 juillet à 18:00 h au siège du CNES aux Halles.

Je vous remercie de me confirmer bonne réception du présent message.
Cordialement,

Christophe Bonnal

Président de la Commission Transport Spatial de l'AAAF Co-organisateur du
colloque Big Picture

Chef des projets Lanceurs Futurs au CNES
91023 Evry Cedex


PS : le 27/04/04 Suite à un mail de M. Bonnal qui souhaite ajouter ceci : ''Il n'y a eu aucun soutien d'Agence quelle qu'elle soit, ni sous formee financière, ni sous forme morale d'ailleurs. Le CNES n'a pas eu à se prononcer sur le bien fondé de la manifestation et il y a une totale indépendance entre l'agence à laquelle j'appartiens et l'assoc.
L'AAAF paye la salle de l'Espace au CNES, via un accord cadre entre CNES et AAAF renouvelé annuellement, ce financement correspondant à l'inscription de CNES à l'Assoc au titre de société.''

 

Contre- Réponse de M. Turcat à M. Bonnal suite à la parution d'un texte le 16 Juin 2004 à propos du colloque Big Pictures.

Monsieur,

Il est évident, comme je vous l’ai dit par email, que le ton du texte était un peu vif et peut-être déplacé dans certains aspects de ses formes. Je le reconnais volontiers et vous prie de bien vouloir accepter mes excuses pour les personnes qui auraient été marquées par ce papier. Il n’est pas très séant de s’exprimer de la sorte, mais l’inertie que nous rencontrons parfois nous porte à écrire de manière vigoureuse et parfois provocatrice. Je vous ai demandé, dans le même temps, que l’on puisse exprimer plus calmement nos points de vues en tête à tête afin d’essayer de dissiper tout malentendu entre nous. Je répondrai présentement à chacun de vos points :

-Rafraîchissement de mémoire ou pas, je n’ai jamais (JAMAIS) reçu de lettre à mon adresse postal (Athis Mons) indiquant que mon papier n’avait pas été retenu. La copie de la lettre que vous avez essayé de m’envoyer (que je n’ai d’ailleurs pas reçu) ne m’est jamais parvenue dans tous les cas ! Donc même par email – sur mes deux adresses hotmail (qui je l’avoue ne sont pas les meilleures au monde dans ce genre de cas !) – je n’ai donc rien reçu en réponse à mon abstract. Ne vous inquiétez pas, je suis en train de changer d’adresse pour aller loger mes mails chez Gmail, ce qui résoudra peut-être ce genre de problème. Croyez en ma bonne foi sur ce sujet, il n’est pas dans mon intérêt d’avoir des problèmes avec mes mails ou mes contacts. Comme je l’ai narré dans le premier paragraphe de mon premier texte, j’ai sincèrement vécu les événements de cette façon.

- Quant à la réorganisation de Big Picture, je me fie à vos informations, et je n’ai nullement mis en doute le fait que la AAAF ai annoncé le colloque pour Paris au lieu de Aix en Provence (mes sources me l’avaient indiqué peu avant la parution dans la dernière revue). Je n’ai non plus jamais réclamé un colloque ‘’grand public’’ au sens journée porte ouverte mais un colloque ouvert à tous, ce qui je maintiens n’était pas le cas (nous y reviendrons). Je ne pensais pas non plus que ce colloque allait être un ‘’séminaire de formation pour étudiants’’ – je n’ai JAMAIS écrit cela. Relisez moi. Comme vous l’avez souligné avec complaisance – et un peu d’ironie ? -, je ne suis pas familier de ce genre de colloque dit ‘’spécialisé’’, j’ai néanmoins pu lire les actes de certains d’entre eux dans le cadre de mes études (quant-ils sont accessibles). Et d’ailleurs ce qui avait attiré mon attention, était le caractère assez généraliste et politique de ce dernier.

- Je n’ai rien à redire à propos de l’organisation des sessions.

- Venons au fait de m’avoir pas été sélectionné pour faire un papier. Pour vous dire vrai, je le comprends tout à fait lorsque je vois les quatre autres noms cités qui ont sûrement plus à apporter en terme d’expérience que notre association. Je le pense franchement et j’aurais aimé assister aux speeches des quatre. Je n’en veux ABSOLUMENT PAS ni l’ AAAF, ni à vous, ni à qui que ce soit de ne pas avoir été pris comme présentation. Ce n’est pas tant le fait de n’avoir pas pu présenter de papier que l’idée que je sous-tendais : Il aurait été intéressant qu’une association comme la notre soit partie prenante de ce genre d’événement. C’est tout. Comprenez vous le sens de mon idée ? Et quelles que soient les contingences ou prérogatives auxquelles doit faire face ce genre de colloque, il est de toutes façons, fondamentale d’ouvrir la discussion sur l’espace et le long terme à tous les partenaires, petits (comme nous) ou grand (comme la AAAF, Planète Mars ou autres). Il n’est finalement pas très important que la NSS France ne soit pas participante active à ce genre d’événement mais que l’événement soit connu – il aurait pu l’être par l’intermédiaire de notre site – bien fréquenté - sous forme d’un ‘’report’’ ou d’un article à son sujet.

-Avant tout, ma ‘’diatribe’’, comme vous l’appelez, est un point de vue – une opinion - que j’ai tout à fait le droit d’exprimer, que cela vous plaise ou non ! Le ton parfois paternaliste et volontiers moralisateur ne me plait guère non plus. Vous avez été choqué par mon premier texte et bien moi de même par le votre… De plus mon propos traite de l’espace habité : ça tombe bien car, le but de l’association de parler d’espace habité ! Heureux hasard ! Par conséquent nous n’avons pas à parler d’autres sujets ; je ne me le permettrai pas. Dans le même temps, comprenez bien, que je ne suis pas idiot, et j’avais bien lu le ‘’flyer’’ indiquant les grands thèmes du colloque. A votre différence (peut-être cela mériterait d’être éclairci un peu plus), je considère que le vol habité dans les scénarios à long terme sera un élément central … : c’est encore une opinion, que cela vous plaise ou non ! Mon premier texte traitait, en filigrane aussi de ce problème souvent rencontré dans le milieu spatial français. Quant au program comittee, j’adressais surtout mon propos à messieurs Lebeau et Gaubert (certes le premier ne faisant pas partie du comité mais présidait l’ouverture du colloque). Néanmoins, il est évident que la forme de la phrase originale mériterait d’être retravaillée afin d’éviter d’inclure dans la liste Messieurs Souchier, Eymar, Bonnal ou Dupas. Comprenez là encore mon propos ; en France, peu de personnes parlent d’espace habité de façon claire, fidèle et précise. Votre position vis-à-vis de ce sujet quelques lignes plus hautes à ce sujet en est exemplaire. ‘’Mélange de contrainte, d’onirique et d’utile voire d’indispensable dans certains cas, mais il n’est pas l’élément central loin s’en faut des scénarios à long terme’’. Que diable faut-il comprendre ? Expliquez moi alors à quoi sert de faire le programme Aurora, ou Inspiration de l’ESA et même MMI de la NASA si ce n’est pour ne pas faire de l’Homme le pivot essentiel de cette vision spatiale ?? En France, cela mériterait une sorte de coming-out concernant l’espace habité. Et bien ! Oui, j’ai fait mon Coming-out et je soutiens une politique spatiale habitée forte pour l’Europe ! Quant au bien fondé de nos travaux, que vous semblez mettre en doute, il serait temps pour les différents acteurs du milieu d’accepter la discussion. Nous avons rédigé plus de 100 textes de fond en deux ans et donné notre opinion sur pas mal de sujets d’actualité : personne n’en fait autant dans l’hexagone ces deux dernières années. Nous avions mis en place un forum où peu de monde participait, puis mis en place depuis quelques mois un weblog, qui enregistre, lui aussi, un excellent trafic mais où peu de monde réagit. Situation paradoxale. On ne pourra pas nous accuser de n’avoir rien fait ! Nous essayons, à notre mesure, de produire ce que j’appelle ‘’de la réflexion’’ et des idées dans un milieu qui en mérite tellement plus. Il n’y a pas en France (les associations citées comparativement n’ont pas écrit, au nom de leur association, autant que nous avons écrit sur le sujet en deux ans d’existence, je le rappelle) de sites Internet, ou revues (peut-être certains articles d‘’Espace-Magazine’’, les quelques réactions de Planète Mars, ou les textes déjà connus de Prospective 2100) qui écrivent autant que nous avons écrit sur le sujet. A chaque actualité spatiale habitée correspondent une réponse et une réflexion de la part de notre association. Nous essayons, encore une fois, de faire avec les ’’moyens du bord’’ (c'est-à-dire avec indépendance), et je trouve que nous ne nous en sortons pas si mal. En tous cas pour un début …

-Bien évidement nous ne sommes pas capables d’organiser des événements et vous le savez très bien. Il n’a JAMAIS été question de faire des colloques sans faire participer financièrement les intervenants. De plus il aurait été HORS DE QUESTION de participer à un colloque où les frais d’inscription étaient de 900 euros. Lorsque j’ai envoyé mon abstract, aucun prix n’était affiché ! Alors soyez honnête de dire que les prix (500 et 300 euros) donnés, le furent un mois auparavant sur le programme final… Je ne reviendrai pas non plus sur les détails financiers, que je n’avais pas abordé (j’avais par ailleurs mentionné la différence de prix pour les membres AAAF) lors du papier initial. Il est donc inutile de me mâcher le message puisqu’il était déjà assimilé. Permettez moi de sourire tout même au fait que ce colloque ne soit soutenu par aucune agence alors même que la réunion se tenait au CNES. Vous auraient-ils fait payer la salle ? Honteux….lol

-Quel joli paragraphe que voila : celui de ‘’l’Heureux étudiant’’. Un chef d’œuvre. Je vais le dire en gros puisque je suis sûr de moi (passez moi ce privilège de jeunesse !) : OU AVEZ-VOUS VU QU’IL Y AVAIT UNE EXONERATION DES FRAIS D’INSCRIPTION POUR LES ETUDIANTS ??? Je n’ai lu ceci nulle part !!! Peut-être était-ce une règle en interne, que vous auriez pu me faire partager bien avant l’ouverture du colloque ! Peut-être aurait-il fallu quémander une place gratuite, ou pleurnicher auprès du secrétariat pour bénéficier de ce privilège inconnu de beaucoup…Certes, je n’ai pas discuté assez (dit–on dans ce cas précis, fayotté ? passez moi encore ce terme de ‘’jeun’s’’ ;- ) mais je n’ai en aucun cas vitupérer ! Mon texte fut rédigé en une demi heure, histoire de donné mon point de vue sur un sujet qui en valait la peine et qui, il me semble, est assez représentatif de ce qui peut arriver en France…. A propos, saviez-vous que j’ai été INVITE à la conférence de John Logsdon au Space Policy Institute le 21 et 22 Juin à Washington DC… ?

-Les étudiants de l’espace représentent un circuit, et je connais suffisamment de monde à l’ISU, à l’Ensta ou en fac pour en parler en connaissance de cause. Je ne parlais ni des stagiaires que vous embauchés au CNES, ni de la diversité dont peut faire preuve, parfois, le programme ESA Student. Relisez mon texte, vous avez du faire un amalgame avec une autre personne... Il reste que lorsque des étudiants à l’ISU (partenaire du colloque) se présente comme l’aristocratie de l’espace (dixit : Space‘s gentry) : remettez les en place, je vous en prie…Tout comme le fait de mettre bout à bout des citations de mon texte et essayer de me faire passer pour un parano’. Je vous en prie à nouveau, relisez vous, ce qui est grotesque est de considérer qu’il existe un vrai débat à propos de la politique spatiale en France. Je connais un certain nombre de personnes dans le milieu spatial français et européen et je n’ai jamais vu autant de monde se comporter comme s’ils étaient une oligarchie. Pour tout vous dire, même les hommes politiques, milieu pourtant fermé, sont plus accueillants ! Le terme Omerta faisait référence à un livre plutôt respectable sur les affaires politiques françaises, ce terme me permettait de commenter et illustrer le manque de communication de certaines agences et industriels français. Exemple concret : à propos de l’HSVG de l’ESA ou d’Aurora, à la suite de maintes demandes, personne n’a daigné répondre à des demandes d’interview… Enfin le barrage financier vis à vis de la France d’en bas, était une expression, je vous le concède, assez dure à employer mais qui mettait en valeur le fait qu’en tant que citoyen : 300 euros (je sais : ‘’j’aurais pu être invité gratuitement’’ et assis au premier rang ? – humour - ) représentent beaucoup d’argent ! Pour tous vous avouer, que n’ai-je pas dit ce soir, je travaille comme vendeur en micro bureautique à la FNAC au rang de vendeur confirmé depuis plus de 3 ans comme CDI à temps partiel afin de subvenir à mes besoins ‘’d’heureux étudiant’’ qui sont vous vous en doutez futiles et assez maigres. Voici donc ma paie pour 24 heures de travail par semaine : 600 euros : Faites le calcul mais 300 Euros représente donc toujours beaucoup d’argent !! Allez je vous aide : la moitié de mon salaire … donc la France d’en bas, que vous aimiez ou pas l’expression (d’ailleurs je l’aime pas moi-même !), gagne le salaire minimum … Je ne vous demandais pas non plus de payer pour m’écouter parler de la France d’en bas, je ne demande d’ailleurs pas votre pitié, mais juste que vous compreniez le sens de mon action et de mon texte. J’avais vraiment envie que les choses avancent, et pour cela, je pensais (de façon un peu présomptueuse) que j’aurais pu apporter ma réflexion au concert d’idée qui pavera une politique spatiale habitée. C’est donc bien mal interprété.

-Le couplet sur les speakers de plus de 60 ans est, je suis prêt à le reconnaître, assez justifié, et comme je vous l’ai déjà dit, je ne connaît pas tout le monde et je peux ici faire mon Mea Culpa. Si cela vous a touché, ou que vous ayez trouvé ça insultant, je vous prie d’accepter mes excuses. En effet, j’ai connu des personnes très respectables de plus de 60 ans avec des visions d’avenir, entre autres sur le vol habité ; je ne citerai qu’un exemple que nous avons tous connu et admiré : M. Ducrocq. Ne connaissant pas précisément les personnes faisant les présentations, je n’aurai pas dû tourner ma phrase de cette manière.

-Les résultats de l’Europe spatiale sont, permettez moi, assez décevants et les ambitions revues à la baisse depuis plus de dix ans n’ont échappé à personne. Alors, oui, nous avons fait Ariane, oui, nous avons effectué des vols habités en coopération, oui, nous avons exploré l’espace (surtout dans un cadre européen) mais que n’avons-nous pas perdu ? Je ne citerai pas les échecs et désillusions auxquels ont du faire face parfois les personnes de 45 ans depuis ces 15 dernières années. La micro agence pour micro satellites - CNES - de 2004 n’a rien à voir avec celle des années 80 ou 70s ….Pour cela, je me fonderai sur un exercice assez pratique : J’ai chez moi tous les articles depuis 1975 de la revue Air et Cosmos concernant la politique spatiale européenne. Vous pouvez les consulter à la médiathèque du CNES, puis observez le changement de discours au cours des ans. Vous me répondrez que le contexte change et que les priorités ne sont plus les mêmes, répondriez vous cela si vous étiez à la NASA ou à la commission Aldridge ? Non, car les priorités, concernant le vol habité, tout du moins, restent les mêmes depuis 1961. Les impératifs du politique spatiale ou industrielle n’ont pas changé… Lorsqu’en 1984, M. D’Allest parlait ‘’ d’autonomie européenne et d’ambition pour la CEE’’, n’a-t-on plus d’autonomie et d’ambition pour notre nouvelle Union à 25 ? Alors oui, le ‘’RIEN’’ est un peu court mais reflète la désillusion à laquelle fit face l’Europe spatiale ces dernières années (même une ministre de la Recherche l’avoua…) et ces questions et problématiques méritent d’être débattues. Ok ?

-Nous en venons au dernier point concernant mon texte. Quel beau commentaire de texte ! En effet nous avons bâtit la NSS France dans la perspective d’en faire une nouvelle force intellectuelle pour l’Europe à propos de la politique spatiale. Lorsque je demande de renouveler les cadres, outre la boutade, je ne parlais pas de moi. Il n’est pas question que je devienne cadre dans la perspective d’une politique spatiale européenne. Dieu m’en garde ! Il y a sincèrement des personnes bien plus compétentes que moi dans le domaine. Je n’en doute pas un instant. J’accepte dans le même temps l’offre de discuter avec vous quand vous le voudrez. Je pense aussi que le fait de rédiger un papier et de le publier serait un peu prématuré. J’ai la décence de dire que mes idées et réflexions sur l’espace habité sont en gestation permanente. Nous avons un site Internet pour ça qui fonctionne suffisamment bien à l’heure actuelle, je vous remercie néanmoins pour l’attention que vous nous avez porté et que peut-être vous continuerez de faire ( ?). Sachez que je suis TRES open-minded, et il vous suffira de discuter un peu avec moi pour en prendre conscience. Sachez aussi que je sais être positif et que je le suis même dans tous mes articles !! Je fais l’effort de toujours terminer mes articles par des notes positives ou tout du moins par des propositions constructives. Quant aux a priori injustifiés, je vous laisserai seul juge, car je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire. Comprenez que tous ce que nous avons accompli (au sein de l’assoc’) a été fait de manière indépendante et sans l’aide de personne – personne ne venant nous la proposer. Notez aussi que nous attendons que le débat et que les arguments s’entrechoquent afin de faire progresser l’idée de l’Homme dans l’espace. Excusez moi de nouveau, mais cette notion de débat, de remise en cause ou d’argumentation n’est pas le fort de notre pays ou de l’Europe. Il s’agit de donner un nouvel élan à ce débat et à cette idée que nous tentons de défendre, parfois maladroitement, mais que nous faisons avec sincérité, force, conviction et en tout objectivité (si des idées peuvent être objectives … ?!...).

La NSS France possède une ligne directrice assez claire pour toute personne qui lit nos articles régulièrement – ce que je pensais vous faisiez – Je le répète donc, nous sommes une association française loi 1901, section d’une association américaine avec qui nous partageons le même but : développer des idées en faveur d’une politique spatiale ambitieuse. Et c’est bien tout, nous avons des opinions différentes sur pleins de sujets mais aussi des points d’accord comme je suppose les associations écologiques aux USA et en France ont. Eux le font aux Etats-Unis en soutenant MMI ou la commission Aldridge, nous nous le faisons en France et en Europe en soutenant, Aurora, Inspiration ou la politique spatiale de la commission. Car comme vous devez le savoir, la France fait partie de l’Europe et la politique spatiale habitée de la France est en grande partie effectuée par l’Europe (L’ESA). Par conséquent, nous soutenons une Initiative Spatiale Européenne (comme association française, mais une assoc’ allemande ou italienne pourrait le faire …) car nous pensons que c’est le seul moyen réaliste d’effectuer ce genre de plan. La France ne s’engagera plus dans une politique spatiale ambitieuse seule, ce qui est compréhensible, mais son rôle moteur (d’effet booster) est intéressant à développer. Vous noterez dans le même temps que peu d’articles traitent du CNES puisque l’Europe spatiale habitée se fait rue Mario Nikis. De plus je suis un européen convaincu qui pense que ce genre d’initiative aiderait l’Europe à se fédérer politiquement autour de projets concrets.

Concernant la politique spatiale de Bush, je ne vous apprendrai pas que ce fut l’événement de l’année 2004, et que les implications concernant la politique européenne étaient nombreuses et suffisamment conséquentes pour que nous réagissions. Certes notre position est relativement proche de la NSS US mais nous avons développé une pensée très indépendante, je vous invite à comparer les articles de fonds rédigés par nos soins à ceux du HQ à DC. Nous nous sommes toujours détachés de la NSS US, il vous suffit pour cela de lire notre avis sur Soyouz à Kourou, ou sur l’économie privée… Je crois qu’on ne peut qu’accepter le fait (en tout cas le CNES et l’ESA l’ont fait au symposium de Washington DC le 21 et 22 juin 2004 sur l’exploration spatiale et la coopération internationale) que l’Europe et les USA collaboreront sûrement sur le long terme pour aller sur Mars ou sur la Lune. Dire que MMI proposé par le Président Bush le 14 janvier 2004 est un bon programme et qu’il mérite notre soutien n’a rien de honteux. Si c’était le cas, allez tout de suite le dire à vos responsables au CNES HQ… Mais je pense avoir été suffisamment clair aussi en disant qu’il fallait aussi se bâtir notre propre politique spatiale sans attendre celle des USA. Bâtissons notre infrastructure, ou ce qu’il faut, pour aller plus loin et pour pouvoir discuter d’égal à égal avec les américains (les actes, à paraître, du symposium, cité plus haut, mettront en valeur ce fait). Ce n’est absolument pas confus et pour cela il suffit de relire les quelques articles que nous avons faits sur la coopération (et ceux à venir) et sur l’initiative Bush. Il est évident que MMI a des défauts et que la participation européenne à long terme au projet mérite que l’on discute du plan. C’est même le rôle de la NSS France de relever ce genre de discussion. Rencontrons-nous afin que je puisse éclairer ces zones d’ombres !

Alors, certes, j’ai beaucoup de défauts, et je suis loin d’être le meilleur écrivain, mais je suis sûr que vous comprenez les idées qui sous-tendent mon action et mes écrits. Alors peut-être que j’ai été injuste, insultant parfois (et je m’en excuse) et sûrement assez arrogant – encore une fois, c’est sans aucun doute le caractère de la jeunesse estudiantine- mais je pense que plus que la forme prise, le fond doit être débattu. Outre certaines de vos leçons de morale dont je me passerai, il est dommage que la NSS France n’ait pas pu participer à ce colloque, qui je suis sûr était des plus intéressants. Et s’il fallait refaire le texte, à l’heure à actuelle, il ne prendrait pas la même tournure, mais nous ne sommes que des êtres humains avec leurs failles, leur vécut et leurs sentiments. Malgré tout, je reste persuadé que cette situation (réponse, contre réponse …) est fondée sur le fait qu’il persiste un manque de discussion. Nous, comme association, nous avons fait énormément d’efforts pour ouvrir nos portes aux débats, et d’ailleurs si je vous réponds aussi longuement c’est que le sujet me tient à cœur. Je suis persuadé que nous ferons désormais un effort commun de discussion et de contact permanent. J’espère que vous êtes convaincu tout comme moi que l’Europe spatiale mérite mieux que ce que nous avons actuellement. Nous espérons plus et nos futurs débats permettront peut-être l’évolution de demain.

Nicolas Turcat
Président de la NSS France
nicolasturcat@gmail.com
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