NSS
FRANCE
![]() |
||||||
|
||||||
Les réactions politiques washingtoniennes suite à l’annonce de l’ESAS de la NASA. Attention ce papier n’est pas un article en soit puisqu’il contient de larges traductions et reprises du weblog ‘’spacepolitics’’ de Jeff Foust ainsi que des news de Yahoo.fr puis analysées brièvement par la NSS France. Réactions mitigées : Alors que la NASA a révélé son ESAS (Exploration Systems Architecture Study), les membres du Congrès américain commencent à prendre conscience du projet et en pèsent les conséquences Si des représentants républicains comme Sherwood Boehlert et Ken Calvert (Respectivement New York et Californie) soutiennent traditionnellement la NASA, des républicains et démocrates sont plus critiques quant au retour sur la Lune pour 2018. Notons que le représentant Calvert, président du sous-comité sur l’Espace du comité des Sciences de la Chambre des représentants a indiqué dans la même veine à la revue Aerospace Daily que ‘’l’alunissage pour 2018 était trop lointain’’ puisqu’il croit que les chinois pourraient faire une mission habitée sur la lune bien avant cette date ! A la veille d’un nouveau lancement chinois (prévu pour le 13 octobre) : Manœuvre politique ou réelles informations ? Le discrédit de ce genre de propos lorsque l’on examine les lancements des Shenzous (2 ans entre 2 missions : Shenzou 5 et 6 !) est évident. D’autant plus que la ‘’faiblarde’’ manœuvre politique avait déjà été tentée il y a quelques années par Robert Walker (du Congrès) lorsqu’il fut informé par un parlementaire japonais, ou européen selon les versions, que les chinois feraient ‘‘alunir des hommes sur les lune d’ici 3 à 4 ans’’ … La course entre la chine et les USA ne semble pas faire recette et est immédiatement discréditée politiquement par les faits. Dans ce même article les représentants républicains Calvert et Dana Rohrabacher de Californie soutiennent en gros le programme d’exploration de la NASA même si Rohrabacher parle de ‘’priorités’’ à définir dans le plan pour que la NASA puisse financer correctement ce plan. Dana Rohrabacher était président du sous-comité sur l’Espace (1997-2005) et souhaite désormais obtenir la chaire du comité des Sciences de la Chambre des représentants. Dana Rohrabacher est un véritable animal politique républicain, au même titre que Tom DeLay. Il fut ancien assistant spécial de Ronald Reagan dans les années 80 (il était aussi rédacteur de ses discours), et donna un nouveau sens politique au sous-comité du congrès sur l’Espace à la fin des années 90. Beaucoup d’historiens le décrivent comme l’un des inspirateurs de la doctrine économique de Reagan, dans la pure tradition républicaine, il aida, ainsi à formuler la déclaration des droits économiques (Economic Bill of Rights) du Président Reagan lors de son fameux discours devant le monument de Jefferson. Néanmoins, son implication dans le domaine spatial fut souvent perçue comme ambiguë notamment à propos de l’ISS ou de la navette à la fin des années 90. Il vient de se joindre à l'opération Offset qui tend à supprimer le plan spatial présenté par la NASA... Le quotidien Florida Today rapporte ainsi les propos de représentants dits ‘’libéraux’’ (+ social en réalité ) comme le démocrate Barney Frank (Massachusetts) qui parle du plan spatial de l’agence américaine comme ‘’une terrible et mauvaise attribution de ressources déjà maigres’’ ou le républicain de Floride Jeff Miller qui pense que la NASA ‘’ne devrait pas à être à l’abri des coupes budgétaires courantes’’. Dans une position intermédiaire le sénateur Kay Bailey Hutchison, qui est pourtant un avide supporter de la navette dit prudemment qu’il ‘’sera fait le maximum pour garder la navette et le CEV dans la course’’. Une déclaration que le Washington Post juge comme énigmatique (édition du 20 septembre 2005). Tom DeLay - Hors jeu : Alors que l’on apprend que le représentant en chef républicain Tom DeLay (Texas), soutien traditionnel de la NASA, vient de perdre son siège de leader de la majorité républicaine au Congrès au profit de Roy Blunt (Missouri), la situation politique des Républicains devient très grave. Suite à une inculpation mercredi 28 septembre 2005 de financements politiques pour des faits présumés de collecte de fonds illégale et d'utilisation frauduleuse de donations d'entreprises imputées à une organisation qu'il a créée, ‘’les Texans pour une majorité républicaine’’ (TRMPAC). Tom DeLay a démissionné de son poste de chef de la majorité mais garde son siège de représentant. A l’heure où nous déclarions que la NASA devait être soutenue à pleine force par les forces parlementaires américaines en faveur du plan spatial, l’agence spatiale US perd son plus grand et éminent soutien à un moment crucial de l’implantation du programme auprès des membres du Congrès. Mais plus profondément, c’est aussi le problème des républicains face aux élections législatives du mid-term de novembre 2006 qui va poser des difficultés à la survie du programme de la NASA. Sans vouloir dramatiser, la situation est des plus préoccupantes pour les républicains du Congrès. La réputation de Tom DeLay qui faisait passer toutes les directives présidentielles auprès de ses collègues (il était surnommé ‘’le marteau’’) et qui était le plus fervent atout politique intérieur du Président Bush à la chambre des représentants semble ternie irrémédiablement jusqu’aux prochaines élections de 2006. Le crédit politique au Congrès de George W. Bush semble ainsi amoindri de façon considérable pour ce qui concerne la politique intérieure. Le parti républicain semble, lui, divisé sur le sujet et la cohésion du groupe risque d’exploser politiquement avec le retrait du principal attaquant du camp du Président. On peut noter que Tom DeLay avait déjà reçu un certain nombre de blâmes pour manquements à l’éthique parlementaire. L’enquête ouverte au Texas par le procureur Ronnis Earle du comté de Travis a poussé Tom DeLay, selon les lois de son propre parti, à démissionner de son poste de chef de la majorité. D’après l’accusation 190.000$ versés par des entreprises auraient été recyclés par l’intermédiaire d’une organisation créée par DeLay, ‘’les Texans pour une majorité parlementaire’’ (TRMPAC) et versés au Comité national républicain pour financer les campagnes des candidats républicains. Il faut noter que la législation texane proscrit le financement de la vie politique par des entreprises. Membre du parti républicain depuis le début des années 80. Dès 1984, il quittait le Texas pour représenter son état natal à Washington DC. Il devient essentiel au rouage de la machine politique républicaine en intégrant l’Etat major de ce parti en 1988 sous la houlette de Dick Cheney. En 1994, il était l’instigateur de la ‘’Révolution Républicaine’’ lors du raz de marée législatif de la même année. Il resta pourtant toujours attaché à s’imprégner de la vie politique locale en participant indirectement aux campagnes républicaines locales. Il soutient ainsi en 2002 l’avènement d’une majorité républicaine au parlement du Texas, ce qui lui vaut indirectement les problèmes aujourd’hui rencontrés. Si pour les démocrates (comme la chef du camp démocrate à la chambre des représentants Nacy Pelosi), cette affaire est du ‘’pain béni’’ politique, les républicains vont devoir tenir le front jusqu’en novembre 2006. Le procureur Earle a la réputation d’avoir déjà attaqué de nombreux politique en exercice, ce qui fait dire à Tom DeLay que cette accusation est ‘’partisane’’ et ‘’manipulée par les démocrates’’ puisque Ronnis Earle se définissait comme un procureur d’obédience démocrate. Ce procureur a déjà poursuivi en justice 11 représentants démocrates et 5 républicains ou des sommités comme le sénateur Kay Hutchison. Cette affaire affaiblit au premier plan le Président mais aussi menace la cohésion politique du camp républicain. Lors de sa dernière conférence de presse, réfutant les accusations du procureur Earle comme étant une ‘’machination démocrate’’, il dressa aussi une impressionnante liste de projets que le parti républicain entendait mener et qui risque de rester lettre morte si celui-ci perd de sa puissance d’action au sein d’un pays qui pense à 70% que les autorités auraient pu mieux gérer les effets de l’ouragan Katrina. Parmi ses projets se trouvait la fameuse réforme fiscale, la réforme de la politique d’immigration ou la délicate réforme des retraites. Tous ces projets, ainsi que le programme d’exploration de la NASA risquent leur survie au Congrès dans les prochains mois alors que l’environnement politique tourne à l’avantage des représentants démocrates avec l’affaire de la gestion de l’ouragan Katrina (accusations à l’encontre de la FEMA, du DHS). Il va falloir une dose certaine de cohésion et d’ambition politique pour redresser la situation chancelante du parti républicain alors que plus de 60% des Américains pensent que le Congrès est un lieu de corruption… une sérieuse reprise en main politique attend le programme spatial américain. L’Opération Offset, compromise ? L’opération
Offset (compensation) est un autre exemple de ce manque de cohésion
au sein du parti républicain. Le Republican Study Committee (RSC)
avait annoncé une série de mesures possibles à prendre
pour résoudre le problème du financement de la reconstruction
suite à Katrina. Dans son rapport proposé la semaine du
12 septembre 2005 le RSC propose un plan de coupes budgétaires.
Nous en avons déjà parlé la semaine dernière
mais nous pensons qu’il faut jeter un œil plus précis
sur le RSC et sur les réactions qu’il peut engendrer. Les
problèmes du parti républicains au Congrès nous font
penser que toutes réactions politiques à l’encontre
du programme de la NASA est à anticiper. Le RSC proposait ainsi
de couper purement et simplement le programme ‘’Moon/Mars
initiative’’. Ce programme n’est qu’une petite
partie des coupes proposées. On peut noter néanmoins qu’à
la différence d’autres nombreux programmes, la suppression
du projet de la NASA est très peu justifiée si ce n’est
d’un point de vue financier. La NASA va devoir se battre politiquement pour voir son projet soutenu par les Congressistes ces prochains mois, d’autant plus que l’agence américaine va devoir affronter la perte de son soutien politique efficace principal avec la démission de Tom DeLay, le manque de cohésion et les soubresauts politiques du parti républicain au pouvoir, et les élections de novembre 2006 risquent de voir ‘’fleurir’’ des propositions plus ou moins démagogiques de la part des représentants républicains qui peuvent aller à l’inverse des intérêts de l’agence spatiale américaine. Dans tous les cas, politiquement, la manœuvre sera beaucoup plus dure à faire ces prochains mois. Nicolas
Turcat Source internet Pour suivre l’actualité américaine en français : le portail yahoo actualités : ici Pour une biographie complète de Tom DeLay : le site d’encyclopédie gratuite Wikipedia : ici - son site : ici Pour une biographie complète de Ken Calvert: le site d’encyclopédie gratuite Wikipedia : ici - son site : ici Pour une biographie complète de Dana Rohrabacher : le site d’encyclopédie gratuite Wikipedia : ici - son site : ici Pour le site du Republican Study Committee (RSC) : ici et pour le rapport de l’opération Offset ici (en .doc) Pour le Weblog de Jeff Foust de The SpaceReview : ici pour ''Space Politics'' Pour lire notre édito du mois de septembre : ici Iconographie : Le livre à propos de Tom DeLay (réprésentant républicain du Texas) par Lou Dubose et Jan Reid où l'on le surnomme '' le Marteau''. ici pour amazon.com Le chef de la majorité républicaine à la chambre des représentants Tom DeLay et Mike Griffin au Congrès, peu après la nomination de M. Griffin à la tête de la NASA. DeLay se dit passioné par l'Espace - ici -. Conférence de presse en plein air près du Capitol pour l'Operation Offset du RSC : on y reconnait au centre face aux micros le très conservateur représentant Mike Pence de l'Indiana, chef de file du RSC le 21 septembre (à sa droite en costume noir et cravate rouge rayée : Dana Rohrabacher) Ken Calvert - Représentant républicain de Californie depuis 1993. Dana Rohrabacher, représentant républicain de Californie depuis 1988, ici photographié en mai 2005 alors qu'il présidait encore le puissant ''Space and Aeronautics Subcommittee of the House Science Committee'' (de 1997 à 2005).
|
||||||
Copyright Wikipedia / US Congress / SPACEREF.com / NASAWATCH |