NSS
FRANCE
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La
lettre N°4 - Juin 2003 |
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Sommaire |
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La
National Space Society France se propose ici de lancer en Europe l'idée
d'une Initiative Spatiale Européenne. nous en dressons dans cet
article les principaux axes de travail. |
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Du
23 au 25 Mai 2003, se déroula l’International Space Development
Conference (ISDC) à San Jose, CA, organisée par la National
Space Society. C’était aussi le congrès annuel de
la NSS pour ses membres et les différents chapitres internationaux.
Ce fut une occasion unique de pouvoir contempler le panel des activités
pro spatiales américaines, nous y avons aussi vu les grandes tendances
se profiler pour l’horizon 2004. |
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Selon
AP : La Chine prévoit de lancer dans l'espace son premier vol habité
durant le second semestre 2003, a annoncé jeudi 2 janvier 2003
la presse officielle chinoise, citant un responsable du programme spatial
suite à la réussite du lancement et de la mission Shenzhou
IV le 30 décembre 2002. |
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Le
livre vert ou Green Paper, initialisé par la commission européenne
et l’ESA fut une opportunité à saisir pour l’Europe
spatiale pour se bâtir une véritable ambition en la matière.
Il en sort peu de choses. |
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Aller
dans l’Espace pour y faire quoi ? Deux visions autorisent une réponse
à cette question. -Une autre option, plus classique dans l’histoire de cette planète, mais marginalisée par les diktats financiers actuellement en vigueur, conçoit l’Espace comme une opportunité sociale et économique se présentant sur la trajectoire de l’évolution de l’humanité et de sa capacité à créer du progrès. Ces activités à venir, qu’il est possible de développer en orbite basse, sur la Lune et au delà – quand bien même ne seraient-elles pas rentables dans l’immédiat selon les critères de Wall-Street ou de la City – sont les seules occasions offertes à cette planète pour une suite harmonieuse de son Histoire. Cette voie s’impose si nous acceptons l’Hypothèse fondamentale que chacun a droit à une vie libre et décente. Pour assurer ce principe le meilleur moyen serait d’offrir à l’humanité un potentiel d’activités. Or si nous constatons que l’humain à une aptitude à comprendre, à créer du progrès, à intervenir pour résoudre ses difficultés ; qu’en accomplissant ces actes de créations ou ces progrès il développe de nouvelles activités génératrices de travail tout en accroissant son champs d’actions ; ce processus permet par la masse des tâches à accomplir devant un défi énorme et complexe à relever, d’offrir à chacun par un travail librement choisi et enthousiasmant, l’assurance de cette vie décente. Aujourd’hui, l’amélioration des conditions de vie pour tous sur notre planète et l’extension des activités de l’homme dans le système solaire et au delà s’inscrivent dans cette droite ligne. Seule une approche philosophique et des choix humains de société peuvent fournir une réponse à la question de l’homme dans l’espace pour y faire quoi ? Toute tentative de forcer la décision pour imposer un verdict négatif en fonction de valeurs comptables à court terme et de critères techniques basés sur des applications et des utilisations étroites est aberrante. A l’aube de la machine à vapeur il était impossible de répondre avec précision sur les activités et entreprises des années 1900 ; mais en avançant avec cette optique du progrès technologique permettant à l’homme de maîtriser des espaces, des environnements et des marchés plus difficiles tout en ouvrant des domaines d’activités inconnues génératrices de nouvelles richesses, nos parents réussirent à construire de nouvelles sphères économiques permettant à toujours plus d’individus de s’assurer une vie décente. Il n’est pas question d’oublier la misère des ouvriers du Dix-neuvième siècle ou les drames des colonisations, et dans l’hypothèse d’un développement des activités humaines dans l’espace d’autres épreuves apparaîtront, mais c’est à l’Homme d’en tirer les leçons et de conserver cette capacité à se façonner un avenir le plus humain possible. Avec la seconde option, nous remarquons que l’objectif scientifique et d’exploration serait amplement satisfait, comme le serait celui des adeptes des robots ; en effet, dans une gageure de cet ordre, le couple homme/machine est fondamental ; de même que les machines automatiques intervenant dans les environnements extrêmes afin d’aider les humains à opérer sont vitales. D’une manière générale, le choix de désigner et d’encourager l’Espace comme sphère d’essor pour les hommes est le concept actuel le plus efficace que puisse utiliser une entitée politique, car toutes les activités scientifiques, techniques éducatives, universitaires, culturelles et économiques sont concernées et obligées de se mouvoir en avant afin de relever le défi ; c’est cette vaste onde de choc vers l’inconnu et non la marche pénible d’une branche étroite scientifique ou technique qui est créatrice de nouveaux potentiels d’activités. Cette large progression déboucherait sur des activités in-situ : science business, industries in-situ, activités tertiaires et même tourisme spatial ; mais également sur Terre, la création de l’arsenal pour mettre en route cette dynamique entraînera des évolutions et de véritables innovations soulageant les pressions économiques concurrentielles actuelles sur les produits courants. L’épanouissement
de cette civilisation tournée vers le Cosmos a deux verrous à
ouvrir : l’accès à l’espace, puis vivre, travailler
et propérer dans ce domaine. Toutes les stratègies de programmes
: américaines, européennes, russes, Mars direct, option
classsique à la von Braun, points de Lagrange se doivent de résoudre
ces deux défis. Cependant, l’accès à l’espace
avec la sortie du puits gravitationnel de la planète et la traversée
d’une atmosphère dense reste le plus difficile. En fonction
de ce que chacun souhaite y investir, une palette d’outils et de
solutions technologiques se dessinent. Revenir à la Politique : Que pourrait donc faire un homme politique européen qui n’a que peu de moyens, une scène politique anarchique et cette Initiative Spatiale Européenne à l’esprit. Avant tout l’exprimer, l’écrire, la faire partager, réunir autour de lui des personnes, des réseaux capables de rendre cette option vivante, présente et concrète. Des centaines de ses prédécesseurs, de toutes les nations, dans l’histoire ont fait ce genre de travail ; que maintenant par pure démagogie, par ignorance, par peur de la singularité ou de la marginalisation médiatique et par phénomène de mode, les prétendants « aux affaires » ne veulent pas entreprendre. Cette besogne, financièrement abordable, est sûrement la plus longue et la plus dure. Il ne s’agit pas de convaincre les 200 fanas du vol humain en France, d’adhérer à une association ou d’aller tenir tribune à un congrès d’astronautique, nous parlons ici de créer une onde philosophique, politique, capable d’enthousiamer et d’intéresser les citoyens d’un continent pour un futur ; une vision qui englobe les pays les plus pauvres afin de leur tendre la main pour les sortir de l’ornière du sous-développement jusqu’à ceux dont le rôle vital est d’ouvrir les potentiels d’une civilisation dans l’espace. Enfin il sera remarqué que des « sujets » passifs entretenus dans l’égoïsme, gouvernés émotionnellement par des « élites » spécialistes auto-proclamés ne peuvent pas relever les défis de cette entreprise. Pour réussir, les citoyens doivent espérer un avenir en commun, réacquérir un sens de l’histoire, une imagination, leurs droits et utiliser la Raison au service de l’Humain.
Pour mettre le pied à l’étrier, nous proposons que l’Europe sous l’impulsion de la France, acquiert en 5 ans la capacité, pour ses astronautes, d’accéder à l’orbite basse 6 à 7 fois par an, de manoeuvrer et de revenir. Ariane V certifiée vols humains, coiffée d’un engin autorisant ces performances serait l’outil adéquat. Un delai de 5 ans pour obtenir une capacité autonome modeste de lancement humain en orbite basse peut paraître longue ; cependant compte tenu du travail politique, médiatique et culturel à accomplir afin de lancer une telle entreprise ; en fonction du travail technique à réaliser, et la fiabilisation du lanceur n’est pas un des moindres ; du dégagement des moyens financiers, même avec la priorité que nous avons établie plus haut ; ces causes font que ce laps de temps semble nécessaire. En ce qui concerne les spécificités techniques du type de véhicule porté par Ariane de nombreuses études existent allant des ébauches issus de l’ARD, des travaux européens sur le CTV/CRV, sur le X-38, des dérivés et améliorations de l’ATV. Les lectures du « Report on top-level assessement of use of Apollo Systems for ISS CRV (part 1 and 2) » du NASA HQ en passant par le Journal of the British Interplanetary Society de février 1989 sur les « Manned Space Capsules » ou l’article de Christian Lardier : « Rentrée atmosphérique : compétences menacées » dans le journal Air et Cosmos du 4 avril 2003 montrent que le sujet n’est pas nouveau et que des personnes ou des organismes ont les capacités pour répondre à ce premier défi. Le retour sur mer, avec l’infrastructure nécessaire, qui peut-être coûteux ; ou le retour sur terre, qui pour l’Europe semble difficile, provoque un dilemme qui doit être résolu rapidement. Cette manière d’accéder et de revenir de l’orbite basse, momentanément nécessaire dans les conditions politiques, économiques et culturelles actuelles, est en quelque sorte un « crash program » impératif pour participer activement à l’exploitation de la station spatiale internationale et amorcer la suite. L’objectif demeure une civilisation se développant dans l’espace, or on ne crée pas une société qui évolue, une industrie, avec un engin de 3 à 4 places volant 7 fois par an et dont la majeure partie disparaît à chaque vol. Trois voies apparaissent afin de maîtriser un accès rapide et efficace à l’orbite basse, elles doivent être étudiées, évaluées et expérimentées sérieusement. Les organismes techniques et scientifiques européens concernés ou en coopération avec d’autres dans le monde doivent recevoir une « feuille de route » et les budgets adéquats afin de démarrer ces recherches. Le pouvoir politique en charge du spatial habité attendra et exigera des avis concrets avant de favoriser ou des décaller dans le temps l’une ou l’autre des possibilités. -Les véhicules réutilisables ailés ou pas utilisant une propulsion classique : SSTO, TSTO etc. Les études liées à la navette américaine et ses dérivées ou du X-33, les travaux soviétiques, européens avec Hermès, ceux de l’ex FESTIP, du projet allemand SÄNGER, de l’anglais HOTOL doivent être réévaluées. Une architecture de ce type, face aux contraintes physiques rencontrées lors de la mission, de l’état technologique raisonnablement prévisible en soutenant les recherches dans ce domaine pour les dix années à venir et des impératifs opérationnels peut-elle oui ou non et à quel prix assurer efficacement une mise en orbite basse régulière et à cadences élevées ? Dans cette voie, à l’Agence Spatiale Européenne, le budget du Programme Préparatoire des Lanceurs Futurs (FLPP) semble réduit à une portion congrue ; ailleurs il semblerait que des personnes travaillent, par exemple nous lirons avec attention un article d’Alan Bond, Richard Varvill, John Scott et Tony Martin : Skylon – A realistic single stage spaceplane dans le journal Spaceflight volume 45 d’avril 2003. -La propulsion Magnétohydrodynamique. Beaucoup d’histoires circulent sur le sujet, qu’en est-il ? Reste-t-elle une hypothèse élégante pour atteindre les hautes vitesses en se jouant de la traînée afin d’assurer une mise en orbite basse ? L’article de Pierre Brosselin : « Recherches française sur la propulsion MHD » dans le journal Air & Cosmos du 18 avril 2003 résume l’état des recherches actuellement. -Le cable ou le Space Elevator, qui avec les nanotechnologies et les champs magnétiques intenses, commence à sortir du domaine de la Science-Fiction et mérite l’intérêt des chercheurs. Un livre « The Space Elevator, a revolutionary Earth-to-space transportation system » de Bradley C. Edwards et Eric A. Westling parût en 2002 et l’article de René Germain « Ascenseur pour le Cosmos » dans le Ciel & Espace de janvier 2003 font le point sur le sujet. Apprendre puis se développer dans l’espace : En
orbite basse que faire ? Ce que les humains firent sur tous les nouveaux
rivages où ils posèrent les pieds : vivre, explorer, comprendre,
organiser, créer, construire, exploiter les nouvelles possibilités
offertes. Et là nous devons aller à l’inverse du «
politiquement correct spatial ». Bien sûr l’ISS n’est
pas parfaite, elle est mal placée, accusée empiriquement
d’être chère, elle est comme ci, comme çà
etc. ; mais au moins la station est partiellement construite, elle existe,
Columbus, l’ATV, les modules japonnais voleront, elle est internationale
et l’Europe doit fortement s’affirmer dans sa phase terminale
de construction et son exploitation. Utilisons la pleinement comme centre
de recherche scientifique, technique, de formation et d’apprentissage
pluridisciplinaire, qu’elle serve à l’ébauche
de cette option de civilisation se développant dans l’espace,
qu’elle nous apprenne à vivre, à travailler, à
construire, à essayer, à nous déplacer là-haut.
La National Space Society France avoue avoir du mal à comprendre
les auteurs du « morne manège orbital » lorsqu’ils
écrivent à pleines colonnes de revues de vulgarisation scientifiques
qu’il n’y à rien à faire en orbite basse que
tout peut-être fait automatiquement ou sur Terre plus économiquement.
Accordons leurs qu’avec les analyses superficielles de quelques
expériences en microgravité nous puissions, lors du retour
sur la planète, recomposer ou comprendre certains processus permettant
de tirer une retombée financière rapide. Cependant le vide,
les rayonnements, les températures extrêmes, l’absence
de gravité au delà de ces « recherches gadgets »
à court terme doivent avoir un impact considérable sur tout
le spectre scientifique et technique. D’autres disent que la Lune
est la station idéale, tout peut-être fait sur notre satellite,
et cela sera vrai lorsqu’une logistique spatiale existera ; pour
le moment l’affaire serait plus coûteuse, plus difficile à
gérer et lointaine (l’ISS n’est qu’à 300
kilomètres d’altitude, plus simple à gréer,
en cas de problèmes le retour des astronautes est aisé).
Enfin dans ce dernier cas, comment expliquer qu’une société
qui construit difficilement depuis 30 ans une station spatiale dans l’ambiance
économique exécrable que nous connaissons, serait-elle capable,
sans changer radicalement ses concepts, de créer et d’entretenir
une base scientifique habitée sur la Lune ! Au
delà de l’orbite basse : tout est ouvert ! Selon les stratégies
choisies beaucoup de travaux ont été réalisés,
nous ne les reprendrons pas dans cette lettre, voici quelques pistes : -Mars : Nous éviterons le débat Mars versus Lune, de toute manière dans les deux cas il s’agit de créer une « Spacefaring Civilisation ». Les deux livres de Monsieur Robert Zubrin : « The Case for Mars » et « Entering Space » démontrent complétement et concrétement ce que l’humanité peut espérer du developpement d’activités sur Mars et dans l’espace. -Les Points de Lagrange, la nouvelle statégie de conquête de la NASA, présentées au World Space Congress de Houston en 2002, conduit à utiliser et à établir des bases aux points d’équigravité de corps célestes afin de se déplacer de proche en proche dans le Système Solaire. Nous lirons avec intérêt le papier de J.C. Mankins du Headquarter de la NASA « Strategies and Concepts for Future Space Exploration and Developpement. Pour la petite histoire nous remarquons que L.5, une des sociétés fondatrices de National Space Society avait dans les années 1980 travaillé sur un concept identique. -La visite et l’exploitation des astéroïdes peuvent-être abordées avec un livre paru en 1996 : « Mining the sky » de John S. Lewis ou un retour aux « Space Manufacturing » de la Space Studies Institute de Princeton. Cette
ébauche de programme spatial habité n’est pas faite
pour s’opposer au programme Aurora de l’Agence Européenne,
bien au contraire ; mais nous préférons souligner quelques
différences : NSS France développe les lignes directrices
de son programme spatial habité résolument sur le concept
de « Spacefaring civilization », de société
en croissance dans l’Espace pour y vivre, y travailler, y créer
une économie, une civilisation ; la science est une retombée
mais n’est pas le moteur principal. Nous pensons pour des raisons
d’efficacité de réalisation, qu’il est prématuré
pour la France, « d’externaliser » l’espace habité
au niveau européen, comme cela semble se passer actuellement. La
volonté politique d’un groupe cohérent de pays, bien
exprimée, acceptée et convenablement soutenue est, d’après
nous, plus efficace qu’une « usine à gaz » aux
intérêts divergeants ; de plus, si cette hypothèse
spatiale ambitieuse se concrétise, l’ensemble de l’Europe
souhaitera y adhérer. NSS France regarde attentivement la manière
dont va être financée Aurora lors des différentes
Conférences Européennes concernées par l’espace,
en sachant que le saupoudrage financier est stérile. Enfin, conséquence
des deux dernières remarques sur l’externalisation et le
sous-financement, nous pensons qu’Aurora manque de punch, il est
trop délayé (30 ans !), assez imprécis dans sa feuille
de route ; il doit être mené plus dynamiquement sur le plan
politique, culturel et économique., L’argent est disponible,
les choix sont à faire ! |
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Du
23 au 25 Mai 2003, se déroula l’International Space Development
Conference (ISDC) à San Jose, CA, organisée par la National
Space Society. C’était aussi le congrès annuel de
la NSS pour ses membres et les différents chapitres internationaux.
Ce fut une occasion unique de pouvoir contempler le panel des activités
pro spatiales américaines, nous y avons aussi vu les grandes tendances
se profiler pour l’horizon 2004. Plus que les années précédentes,
la présence en force des entreprises spatiales privées américaines,
assurèrent un quart de la conférence avec leur présentation.
Nous y avons donc vu Liftport Inc., Space Adventures, Zero Gravity, Scorpius
de chez Microcosm, XCor, X-Prize, MTSC (Modern Transport Systems Corp.),
Yuri’s Night, Moon Front, Artemis Project ou encore le fond d’investissement
dans le spatial de Tom Olson, Colony Found. Tous développent plus
ou moins un accès alternatif à l’espace sub-orbital
et orbital moins cher, privé, et motivé par le fait que
ce soit un marché encore libre (Peter Diamandis, CEO, investisseur
de X-Prize, Space Adventures et Zero Gravity et co-fondateur de l’ISU).
Le but selon eux, est de baisser le coût de l’accès
à l’espace, et de faire de ce dernier un marché de
masse ou l’Homme est placé comme composant fondamental. Le
Space Tourism n’est qu’une étape vers ce ‘’space
mass market’’, qui permettra de faire le premier pas
vers l’intérêt des investisseurs et du grand public
et accélèrera l’éveil du marché. Tous
admettent pourtant qu’il n’y a pas eu d’effet Dennis
Tito mais tous rejettent les politiques gouvernementales (NASA, DOD…)
en matière d’implications commerciales et de programmation.
Selon les intervenants, la NASA crée un effet de psychose en disant
que seules des agences gouvernementales peuvent lancer en orbite, car
tout projet coûterait trop cher. Enfin lors de la présentation
du panel de la Space Private Enterprise, il fut mis en avant le rejet
de l ‘’idéologie NASA’’ qui dit
que ‘’failure is not an option’’ (Apollo 13).
Au contraire selon Tom Olson et Diamandis, il doit y avoir un esprit de
conquête et de défi qui doit admettre les échecs…
Enfin selon Joe Pisistro (conseiller pour un fond d’investissement)
le problème majeur de l’espace commercial n’est pas
la technologie, car selon lui, on les possède toutes pour aller
là-haut, mais le marché lui-même qui reste à
développer pour qu’il devienne un marché de masse
(‘’world greatest market !’’). Enfin,
ce sont tenues des sessions de discussions internes à la NSS, avec
comme principaux débats : quels sont les changements à apporter
au Roadmap pour le rendre plus fiable ? Quelles propositions en matière
de futur transport spatial sont à apporter après Columbia
? La
conférence fut marquée par les différentes propositions
des entreprises privées pour le spatial et qui montra les nouvelles
tendances de la NSS en matière de politique spatiale. Brian Chase,
directeur exécutif est en grande partie responsable de ce virage.
La National Space Society France soutient quasiment toutes les propositions
et ‘’nouvelles tendances’’ perçues
lors de l’ISDC 2003. Il est en effet évident que les traités
internationaux doivent être amendés afin de permettre la
libre entreprise oeuvrer dans l’optique plus vaste d’un devellopement
de l’exploration spatiale. C’est un frein évident à
long terme pour l’exploitation de l’espace, surtout dans l’idée
de création de nouveaux potentiels d’activités (y
compris économiques). De plus nous soutenons aussi l’idée
de ‘’Zero taxe, Zero Gravité’’
qui serait un geste à faire pour un gouvernement qui souhaite accélérer
la croissance en matière de spatial, l’entreprise privé
doit être encouragé mais pas au dépend des agences
nationales qui doivent sûrement garder la prépondérance
sur la R&D. Une politique dotée d’une ‘’Vision’’,
alliée à un effort de R&D de la part d’agences
spatiales chargées des grands projets doit être soutenu,
il y a aussi une place évidente pour ces entreprises privés.
Nous pouvons cependant nous demander, où est l’idée
de création de potentiel d’activités pour des entreprises
comme Artemis Project ou Scorpius qui emploierait pendant 10 ans moins
de 400 personnes à elle deux !
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Selon AP : La Chine prévoit de lancer dans l'espace son premier vol habité durant le second semestre 2003, a annoncé jeudi 2 janvier 2003 la presse officielle chinoise, citant un responsable du programme spatial suite à la réussite du lancement et de la mission Shenzhou IV le 30 décembre 2002. Le programme spatial chinois fortement dominé par les militaires ne veut pas pour autant se contenter de l’orbite terrestre et compte aussi poser un Homme sur la Lune avant 2015 (selon Luan Enjie, parton des programmes spatiaux chinois) Il est en effet fort à parier que les chinois réussiront ce premier lancement habité à la fin de l’année 2003, et deviendront la 3eme puissance à bénéficier directement de cet accès à l’espace. La NSS France tient à soutenir l’initiative chinoise d’autant qu’elle semble être comprise aussi dans des termes industrieux. L’équivalent du ministre de la recherche chinois à déclarer que mettre la Chine sur orbite leur permettra d’acquérir un potentiel technologique formidable, il parle même de développement majeur en matière des sciences et technologies pour la Chine toute entière. Le président chinois Jiang Zemin a ainsi invité les responsables du programme ‘’à redoubler d’effort et travailler dans un esprit pionnier pour contribuer d’avantage au développement pacifique de l’espace’’. Même si la Chine ne semble pas faire de la Recherche & Développement innovante afin de créer un nouveau type de vaisseau (le Shenzhou étant un dérivé de Soyouz), l’idée d’un programme spatial ambitieux pour la Chine est à soutenir. La France, via le CNES ou même l’Europe, et l’ESA, grâce aux liens privilégiés qu’elle possède là bas pourrait très bien concevoir un partenariat avec les chinois pour l’exploitation de l’espace. Un programme sur le moyen et le long terme pourrait être étudié. Aurora ne pourrait il pas tenir compte de la dimension chinoise. Espérons que les chinois lancent leur homme dans l’espace à la fin de l’année et que l’Europe sache saisir l’opportunité d’une coopération avec les chinois (qui comptent, par exemple, assembler leur propre station spatiale, et pourquoi ne pas y participer ?). |
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Le
livre vert ou Green Paper, initialisé par la commission européenne
et l’ESA fut une opportunité à saisir pour l’Europe
spatiale pour se bâtir une véritable ambition en la matière.
Il en sort peu de choses. Les vols habités constituant une page
de ce Green Paper ! L’ESA rappelle que la participation européenne
à l’ISS est de l’ordre de 8% (Colombus, les instruments
scientifiques associés, et l’ATV). De plus, la commission
du Livre Vert posent la question suivante qui est de savoir si l’intérêt
scientifique est il a la hauteur des investissements ? La National Space
Society France ne se réjouit pas de ce genre de questionnement
particulièrement improductif et même contradictoire puisqu’il
est dit plus loin dans le Livre Vert que la Science doit être menée
malgré tout ! Les 3 milliards d’investissements et 300 millions
d’Euros de frais d’exploitation doivent être mis au
regard d’un programme spatial européen ambitieux. Il est
évident que si cela coûte 3 milliards d’Euros, juste
pour faire un tour de ce morne manège orbitale, scientifiquement
un peu léger, ça fait cher le tour de manège ! Pourquoi
ne pas comprendre ce ‘’manège’’
dans le cadre plus vaste de l’exploration spatiale ? Comme une station
de recherche pluridisciplinaire et opérationnelle par exemple ?
De plus l’ISS doit être vu comme premier pas vers l’Espace,
passage obligé pour sortir du puit gravitationnel qu’est
notre planète. Essayons aussi de mettre en garde contre le volet
militaire et ses aspects sécuritaires du rapport de la commission
européenne, un peu à l’image de la politique américaine
pour l’Espace, qui pourrait se révéler être
un cul de sac stratégique. Le Green Paper ne perçoit pas
le vol habité dans sa dimension complète, même le
programme Aurora, pourtant ‘’chérit’’
par l’ESA, n’est pas abordé. Il n’y aucune vision
sur le long terme, et la National Space Society se propose de soutenir
un plan alternatif de devellopement européen vers l’Espace,
intitulé ‘’Initiative Spatiale Européenne
‘’ (ISE). Cf. article du même nom dans le même
numéro.
Enfin la conférence interministérielle du 27 Mai 2003 a enfin apporté certaines décisions attendues en matière de continuation de politique spatiale. Nous pouvons qu’approuver les décisions prises en matière d’Espace Habité, mais comme d’habitude nous nous questionnons sur le moyen et long terme de ces aboutissements. Enfin, l’ATV sera lancé et son financement garanti (un premier seulement ?) courant 2004. L’ATV devant former un accès alternatif et un atout majeur des européens en matière de logistique. Notons aussi la décision fondamentale de financer la fiabilisation d’Ariane V 10 tonnes (ECA) à hauteur approximativement de 1 milliards d’Euros. Cependant pouvons nous interroger sur les termes ‘’accès garanti à l’espace’’ qui transpirent du Communiqué de Presse de l’ESA. Est ce un accès humain ? Un accès commercial ? Un accès sécuritaire, ou militaire dit ‘’stratégique’’ pour l’Europe ? On peut se poser la question à l’aune des dernières déclarations de la ministre de la recherche. L’association a peur que ce ‘’nouvel élan’’ soit en réalité un saut de puce. Nous rappellerons ici, les raisons de l’existence d’un lanceur type Ariane V : l’espace habité (avec comme preuves flagrantes l’ex-Hermes, ou le moteur Vinci), pourquoi alors une Ariane V-ECA maintenant ? Car il y a l’ATV, ou le CTV… Ariane V doit être soutenue car elle fournit un accès habité à l’espace ! Or que cela soit dans le Green Paper ou dans les décisions du 27 Mai, nous ne voyons pas cette dimension suffisamment prise en compte. Il suffit pour cela de voir le sous financement promis aux FLPPs (45 millions d’Euros), ou encore le manque de Vision humaine du Livre Vert ! Oui, à l’espace comme enjeu stratégique, mais dans le cadre clairement énoncé d’une Initiative Spatiale Européenne ! La décision
d’établir EADS comme seul maître d’oeuvre pour
Ariane semble à tous être une bonne nouvelle. Nous tenons
encore une fois à mettre en garde contre un trop grande volonté
de réaffirmer le pouvoir des grands conglomérats équipementiers
de l’Espace européenne. De plus la National Space Society
France tient à montrer ces doutes (ou son incompréhension
?) en ce qui concerne le lancement de la première Ariane V-ES
(version alternative utilisant le Vulcain 2 de la version ECA) mais
qui se ferait avec un ATV ? Enfin notons que la fiabilisation d’Ariane
V ‘’10 tonnes’’ doit aussi se faire aux normes
de l’Espace habité et non pas seulement pour un éventuel
ATV. Nous insistons plus que jamais sur l’utilisation à
court terme (5 ans) du lanceur européen comme plate forme habitée. |
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