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Récemment nous émettions dans la lettre numéro
deux un appel en faveur d'une Politique adéquate pour le Centre
National d'Etudes Spatiales. Aujourd'hui nous assistons, après
la remise du Rapport de la Commission de Réflexion sur la Politique
Spatiale Française, à la démission du Président
Bensoussan ? Ce dernier semblerait quitter l'Agence car les moyens de
résorber les problèmes hérités d'une autre
Administration ne lui sont pas donnés !!
Vouloir un 'CNES fort' c'est bien, mais pourquoi faire et avec
quels moyens ? Réduire le programme spatial aux éternelles
applications espérées rentables sur lesquelles toute la
planète s'échine, à un programme scientifique et
un suivisme dans le domaine militaire ou de la sécurité,
le tout soupoudré de maigres crédits, s'appelle de la
gestion des affaires courantes, en aucun cas une Politique.
A tous ceux qui espèrent un programme spatial habité dynamique,
ou qui ont des doutes sur l'ampleur de la tâche à accomplir
afin de rendre concrète l'hypothèse de l'Homme dans l'espace
pour y travailler et y vivre, nous suggérons la lecture de ce
Rapport de la Commission de Réflexion ou le Livre Vert de la
Commission Européenne. Beaucoup de phrases 'fortes', des projets
très politiquement 'à la mode' mais concrètement
aucune proposition capable de créer un avenir.
A propos de 'marché', à tous ceux qui méprisent
l'Imagination dans les sciences et techniques, qui ne voient dans l'Homme
dans l'espace " que la part du rêve ", nous soumettons
l'hypothèse (de science fiction) suivante : Si l'Europe avait,
dans les années 1990 construit Hermès !? Bien sûr
lorsque les 'staffers' des Décideurs politiques européens
lisent la presse aérospatiale et y considèrent le projet
américain d'avion spatial orbital (OSP + EELV = grande similitude
avec Hermès + Ariane V) espéré en 2010, ils peuvent
toujours se dire " bof, cela fera comme leurs nombreux projets
antérieurs : X-30, X-33, des études papiers, quelques
essais, puis rien ". Mais aujourd'hui - et loin de nous tout cynisme
- après le malheureux accident de la navette Columbia qui coûta
la vie à 7 astronautes et repousse l'inéluctable échéance
de l'Homme dans l'espace, concrètement l'Europe ne serait-elle
pas en mesure avec Hermès de participer activement, efficacement
et indépendamment au soutien d'une véritable politique
spatiale à l'échelle planétaire ? Moyen d'accès
adapté, spécifiquement européen, à l'orbite
basse et à la station ; véhicule de secours de cette station
; avion spatial orbital entre la fin des Soyouz et l'arrivée
de l'avion américain en 2010 ; moyen d'accès aux cas où
les autres systèmes auraient un problème : voilà
des potentialités qu'Hermès aurait pu accomplir, des 'marchés
nouveaux qui auraient pu être conquis, plutôt que de ferrailler
sur des applications à bout de souffle.
Mais l'Histoire ne peut se réécrire, seules les conséquences
peuvent en être tirées, l'avenir peut à chaque instant
s'inventer.
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L'accident de
Columbia, comme celui de Challenger en 1986, nous permet d'assister
à une 'bouffée émotionnelle' contre le vol spatial
habité. Avec en France la disparition d'Albert Ducroq, il sera
difficile de trouver un article favorable et bien argumenté sur
le sujet. Malgré tout nous avons essayé, dans un premier
temps, de résumer les arguments qui réapparaissent le
plus souvent et de les classer avec leurs diverses sources (les sites
Internet n'apparaissent pas pour le moment). Il en existe sûrement
d'autres, nous n'avons pas tout relevé et le travail est fastidieux,
cet essai peut et doit être amélioré. Cependant
chaque argument contre le vol spatial humain peut être analysé,
démonté et une autre approche favorable peut-être
proposée.
Arguments
philosophiques |
Arguments
scientifiques |
Arguments
techniques |
Arguments
financiers |
Arguments
historiques |
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L'homme
n'a pas de destinée dans l'espace, il n'a rien à
faire là-haut - Il n'est pas efficace dans l'espace - Il
coûte trop cher à placer dans l'espace et à
faire vivre là-haut - L'homme est une créature laide,
sale, méchante. - Anti-progrès, orgueil technologique |
Les
seules potentialités de l'espace ne se réduisent
qu'à l'observation et à l'acquisition de connaissances
scientifiques, donc l'homme est inutile, des sytèmes automatiques
font cela mieux que lui. |
La
navette, l'ISS doivent être arrêtées pour des
arguments techniques comme celui de la sécurité.
Certains espèrent atteindre les 100% de sécurité
et l'efficacité la meilleure avec d'hypothétiques
nouvelles technologies permettant de tout faire cheaper. |
Il
n'y a pas de retombées immédiates et médiatiquement
visibles pour justifier le programme de vols habités. L'argent
investi dans ces programme le serait mieux sur des problèmes
à résoudre sur Terre. L'argent dépensé
dans le spatial humain est inutile. Chiffres cités hors
de leur contexte. |
Sous-produit
de la Guerre Froide. Désintérêt de la majorité,
mais ne se pose pas la question de savoir pourquoi la majorité
a changé. Empirisme. Connaissances insuffisantes de l'histoire
des programmes spatiaux |
Auteurs |
références |
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J.E.
Blamont |
Le
chiffre et le songe |
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C.
Allègre |
L'Express
06/02/03 |
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P.
Baudry |
Le
Figaro 03/2/03 |
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H.
Ponchelet |
Le
Point 07/2/03 |
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F.
Guterl |
Newsweek
17/2/03 |
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G.
Esterbrook |
Time
10/2/03 |
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G.
Dupuy |
Libération
12/2/03 |
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S.
Huet |
Libération
03/02/03 |
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A.
Lebeau |
La
Croix 03/02/03 |
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F.
Gruhier |
Nouvel
Obs. 06/02/03 |
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P.
Krugman |
Int.
Herald Tribune 05/02/03 |
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C.
Chatellin |
Valeurs
actuelles 13/02/03 |
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E.
Dupin |
Le
Figaro 20/2/03 |
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J.F.
Augereau |
Le
Monde 20/02/03 |
La palme pour le moment revient à Monsieur Fabien Gruhier pour
" Columbia ou la défaite de l'espace " dans
le Nouvel Observateur du 6 février, et qui nous gratifie régulièrement
de sa prose. (Voir : 'Quarante ans de conquête spatiale Espace
: place aux robots.' N.O. du 2 au 8 novembre 2000). Lire son article
n'apprend rien sur le sujet, mais ce monsieur doit avoir de sérieuses
rancurs ! Le deuxième prix irait bien à Monsieur
Baudry pour ses diverses interventions empreintes de contradictions,
notamment celle à l'émission de France 3 'On ne peut pas
plaire à tout le monde' du 7 février. Enfin Monsieur Gérard
Dupuis avec son article : " De l'inutilité des vols spatiaux
" dans le journal Libération du mercredi 12 février
ajoute sa griffe, plus précise à l'entreprise de démolition
; mais pour ce qui est de l'évidente pudeur des opposants, il
repassera, Monsieur Baudry avait commencé à intervenir
3 jours après l'accident !
La chronique du International Herald Tribune du 5 Février
2003 avec un contribution de Paul Krugman : " Spaceflight ? As
it is now, better leave humans out " est une synthèse de
beaucoup d'arguments contre les vols humains. Tout d'abord Paul Krugman
est économiste (conseiller économique à la Maison
Blanche 1982-83) et maintenant chroniqueur au New York Time.
Essayons de reprendre ses argument, et tout d'abord deux réflexions
:
L'auteur nos dit "
Dans les années 60, le voyage
spatial habité fut une extension de la Guerre Froide
". Il est très à la mode d'interpréter le
vol spatial habité de cette manière, mais rappelons seulement
que cette idée date de bien avant la Guerre Froide. Dès
les années 1925 de nombreux groupes dans divers pays travaillaient
sur le sujet du vol interplanétaire par l'homme et les fusées
sont issues de ces travaux. Disons plus honnêtement que le vol
spatial humain saisit l'opportunité de la Guerre Froide pour
se réaliser à la suite de la maturité de l'outil
adéquat : le missile. Dans l'histoire nombreuses autres techniques
ou activités, saisirent des opportunités militaires pour
se concrétiser.
Puis l'auteur se plaint de ce que la navette ne remplisse pas ses promesses
en matière de réduction de coûts tel que cela était
espéré. Et cela est vrai, les vols navette sont très
chers et l'engin est opérationnellement lourd. Mais Monsieur
Krugman devrait se remémorer la gestation de l'engin entre 1969
et 1972, le chaos politico-economique qui entacha le processus de choix
de configuration que nous subissons actuellement. Doit-on rappeler les
analyses de Mathematica Inc. de Monsieur Morgenstern et compagnie. A
l'époque courait une boutade qui affirmait que l'ingénieur-concepteur
du système de transport spatial était le " General
Accounting Office " ! Jamais ce véhicule réutilisable
conçu au début des années 1970 pour une utilisation
déterminée dans le contexte d'un programme spatial élaboré
avec les concepts du " Report for the Space Task Group "
de septembre 1969 n'était prévu pour durer 35 ans ou plus,
avec des changements réguliers de stratégie d'utilisation
et dans l'enfer des contraintes économiques continuellement imposées
par le système financier depuis 1971. La station née en
1983 subit depuis 20 ans exactement la même pression, les résultats
sont prévisibles ! Surtout que l'on ne nous dise pas qu'il n'y
a pas d'argent, lorsque l'on sait que l'on peut dépenser 360
milliards de dollars par an pour un budget militaire ou encore que les
gâchis financiers de la bulle Internet ou les divers scandales
financiers de ces 10 dernières années ont fait envoler
en fumée des milliards de dollars. D'autres priorités,
sûrement mais ce problème de l'argent n'est pas spécifiquement
américain il est global. Plus loin Monsieur Krugman nous affirme
"
Le voyage spatial humain restera prohibitivement dispendieux
jusqu'à ce qu'il y est une percée dans les systèmes
de propulsion - jusqu'à ce que les fusées chimiques soient
remplacées par quelque chose de meilleur.
".
Cette phrase est exacte, le vol spatial humain coûte cher, cependant
la " percée " qui permettrait des mises en orbite basse
à bas coût n'apparaîtra pas par miracle ou par accident.
Les directions à explorer sont connues, mais la " machine
à progrès " doit être remise en route, la Recherche
le Développement doivent être soutenus de façon
très dynamique ; et ce n'est plus le cas aux Etats-Unis ni en
Europe depuis vingt ans. Non seulement les financements n'existent pas,
mais tout un potentiel humain se détourne de ces branches techniques
devenues trop aléatoires pour se diriger vers la finance, le
business etc. où les chances de réussite y sont beaucoup
plus grandes. L'âge moyen des personnels de la NASA ou le rapport
au Congrès de la " Commission sur le Futur de l'Industrie
Aérospatiale Américaine " sont édifiants dans
ce domaine ! L'histoire des récents projets comme le X-30 ou
le X-33 met en évidence la puissance des contraintes notamment
financières qui conduisent rapidement à la paralysie puis
à l'abandon du projet. De même diverses initiatives privées
plus classiques, faute de marchés et par conséquence d'investisseurs,
débouchent sur des impasses comme par exemple le Roton. Nous
tournons en rond et là encore le système politico-financier
actuel se trouve dans l'incapacité de créer les conditions
favorables à la naissance d'une technologie capable d'abaisser
sérieusement le coût de la mise en orbite basse.
Pour Monsieur Krugman le vol spatial humain est dispendieux, il ajoute
"
Dans l'espace voyez vous, les gens sont une nuisance.
Ils sont lourds ; ils ont besoin de respirer ; compliqué en tout,
comme nous l'avons appris si tragiquement, ils ont besoin de retourner
sur Terre.
". En dehors du fait que cette vieille conception
de l'Homme " qui dérange, qui gêne ",
est une vision philosophique partagée par certains milieux liés
à la finance-business ou chez d'autres adeptes de " mère
Nature ", ce point peut-être éclairé autrement
: C'est bien parce que le défi de mettre l'Homme dans l'espace
est difficile et compliqué qu'il est réellement un moteur
pour l'avancée et le progrès de l'Humanité. Prenons
une sonde automatique comme Clémentine, mise en orbite par un
lanceur classique et qui réalisa une belle moisson de données
scientifiques sur la Lune, combien a-t-elle fait travaillé de
gens ? Quel progrès a-t-elle apporté, Avant, puis deux
mois après la diffusion des informations, quel est son impact
sur la société ? Quelques livres, quelques papiers dans
des conférences ! Qui s'en souvient en dehors des milieux concernés
? Tout cela est bien pâle à côté d'un programme
comme Apollo et de l'enthousiasme qu'il leva. Les conséquences
de cela sont simples : le vol habité et l'établissement
des hommes dans l'espace, par les difficultés qu'ils posent,
par les défis demandant à être relevés par
l'ensemble des sciences et techniques, en plus d'être un facteur
d'innovation, sont une locomotive puissante et la plus efficace pour
faire avancer la planète vers le futur. Pas un projet d'aménagement
sur Terre, ou une flotte de sondes automatiques vers Mars ou Europa
n'auront cette capacité pour nous propulser vers des sphères
économiques plus importantes. Ajoutons que chercher systématiquement
des retombées directes, immédiates et monnayables relève
de l'ignorance, avec cette conception rien de ce que nous connaissons
ou utilisons n'existerait. La création de nouveaux potentiels
d'activités générateurs de richesses nécessite
une vision, de la confiance, de l'ambiance et de l'incitation. Une retombée
fondamentale de Gemini et d'Apollo fut d'avoir participé à
l'élaboration d'un processus économique en croissance
: 410.000 personnes travaillaient en 1965 pour 12 hommes sur la Lune,
nous en sommes loin en 2002 avec 30.000 emplois dans le spatial pour
l'Europe. Enfin il nous reste à aborder la question de fond que
l'éditorialiste soulève avec ces phrases : Si nous trouvons
la percée technologique miracle qui nous autorise une mise en
orbite basse à faible coût, "
et même
alors, y a t'il une bonne raison pour envoyer des gens, plutôt
que nos machines toujours plus sophistiquées, dans l'espace ?
J'ai essayé de penser aux choses étonnantes que
l'on aurait pu faire dans l'espace ces trente dernières années
et un vide apparaissait. L'observation scientifique ? Les machines peuvent
le faire. Exploiter les astéroïdes ? Une idée douteuse,
mais même si elle a un sens, les machines peuvent faire cela,
aussi.
La triste vérité est que pendant de nombreuses
années l'agence spatiale américaine a lutté pour
inventer des raisons pour mettre l'Homme dans l'espace
"
Il est évident qu'observer la Terre, ou le ciel, extraire du
minerai d'astéroïdes sont des travaux fastidieux que les
machines font beaucoup mieux que l'Homme. Cette hypothèse du
vol habité ne se résume pas au débat sur l'opposition
entre hommes et machines pour des tâches répétitives
et ingrates ; cela fait deux cents ans que l'on sait qu'il existe une
harmonie entre les deux afin d'accomplir un travail ! Ce n'est pas non
plus une question de basse gestion financière, mais seulement
et naturellement depuis que l'Homme existe, un problème de choix
de société : L'une est gérée par une 'élite'
politique-médiatique-financière dans laquelle le rôle
de l'humain est limité à celui d'un individu client-consommateur
dans une sphère économique fermée, tout est fonction
d'une optimisation financière au bénéfice d'une
nébuleuse d'investisseurs qui privilégient les retours
juteux et rapides. Les espoirs et les rêves des êtres dans
ce système sont, soient formatés par les média
(sport, star system) et mercantilisés, ou soient réalisés
dans le virtuel. Dans cette société entropique, l'homme
devient rapidement une nuisance et un prédateur pour l'autre.
La seconde conception étant celle d'une société
où l'Humain est perçu comme la vraie richesse, l'argent
servant principalement à lui construire un futur, et c'est là
que l'économie fonctionne le mieux car il faut entreprendre pour
agrandir la sphère d'activités. La capacité à
concevoir, à créer, des individus si elle se traduit en
progrès, tout en relevant une succession de défis, permet
d'acquérir de nouveaux potentiels d'activités. Ce concept
fonctionne d'autant mieux que le défi est Grand, car il demande
de l'enthousiasme, et un large ensemble de capacités de création
; par la dynamique qu'il engendre il offre à tous la possibilité
d'un avenir décent. C'est précisément là
que le développement progressif des activités humaines
dans l'espace est fondamental pour qui prétend s'intéresser
au devenir de cette humanité. Le fait que ce défi soit
énorme, nécessitera pour être relevé, que
toutes les sciences et techniques, l'éducation, l'économie,
le politique, soient mises à contribution, c'est cela qui créera
l'onde de choc qui nous hissera vers une sphère économique
supérieure. Fabriquer des satellites d'applications ou des flottes
de sondes automatiques d'observation, n'aura jamais l'impact d'une base
scientifique et industrielle sur la Lune ou sur Mars. Faire vivre 50
personnes sur la Lune, établir un système de transport
spatial efficace, mener ces avant-postes à l'autonomie exigera
de gros investissements économiques, scientifiques, industrielles
et intellectuels, mais cela n'est pas coûteux en regard de l'avenir
que l'on offre à cette planète. Nous rappellerons aux
esprits comptables que la Space Exploration Initiative du Président
G. Bush en 1990 avait été évaluée à
500 milliards de dollars ! Chiffre qui fit crier haro, mais bien sûr
on oubliait de préciser que c'était sur trente ans ! (
$17 milliards/an, le budget de la NASA est actuellement de $14,5 milliards/an)
mais qu'est-ce en comparaison d'un budget militaire de 360 milliards
de dollars par an ?!
Un argument
souvent produit ailleurs que dans l'article de Monsieur Krugman suite
à l'accident de Columbia, est celui selon lequel les navettes ne
sont pas sûres, elles sont vieilles, il faut les arrêter !
En dehors du fait que jamais l'homme dans son histoire n'a arrêté
un système technique parce qu'il avait eu un ou plusieurs accidents,
mais au contraire chercher à le repenser afin d'améliorer
sa sûreté et son efficacité, dans le cas des trois
navettes restantes s'ajoute un aspect fondamental. Si ces dernières
sont arrêtées, la station le sera, alors pour longtemps le
programme spatial habité sera remisé. Pourquoi ? Parce que
le système politico financier actuel n'est absolument pas intéressé
à soutenir de " grandes choses " dans ce domaine, le
risque est trop grand et les retours trop lointains. Comme nous l'avons
noté plus haut, toutes les tentatives publiques ou privés
de lanceurs réutilisables (X-33, Roton etc.) se sont soldées
jusqu'à ce jour par des échecs. Les pouvoirs politiques
en Europe comme aux Etats-Unis sont indifférents aux vols habités.
Et les technologies " miracles " tant espérées
n'arriveront pas, car nous ne les cherchons pas sérieusement et
le défi de la sortie du puits gravitationnel terrestre d'une manière
efficace n'est pas simple. Donc l'argument est vicieux car il risque d'anesthésier
le vol habité pour période indéfinie, certains le
souhaitent sûrement. Deux solutions existent : soit encore améliorer
la sûreté des trois navettes restantes pour les quelques
années à venir, en attendant autre chose ? Soit créer
une dynamique politique en faveur d'un programme spatial capable de créer
une " spacefaring civilisation " ; sommes-nous prêts
pour cela ?
NB: A noter la colonne - chronique de Jacques Atalli dans L'Express
du 06/02/03, critique dans sa première partie, il en arrive à
la conclusion politique que le fait de ne pas participer à cette
aventure est LE signe de la viellesse de notre continent, c'est
bien celui-là ... merci....
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